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Ducumentu
Cefalù

CEFALÙ-Cattedrale

CEFALÙ-Cattedrale

CEFALÙ

 

Arrêtez-vous à Cefalù, située au pied d'une falaise qui semble à tout moment pouvoir l'écraser de sa masse de calcaire. Cette ville abrite la rivale de la cathédrale de Monreale. Bâtie en 1130 par le roi Roger II, la cathédrale de Cefalù présente une façade flanquée de deux tours et une triple nef aux arcatures aveugles d'inspiration arabe. Roger fit de l'archevêché de Cefalù le siège de l'église officielle. La cathédrale a été construite sur les anciens temples. Des colonnes romaines et byzantines bordent la nef centrale et supportent des arches romanes. Les lumineuses mosaïques byzantines des hauts plafonds comptent parmi les plus anciennes oeuvres d'art commandées par les Normands. Le Christ Pantocrator tranche sur  l'abside dorée.

 

La Vierge, entourée des archanges et des apôtres, trône dans le chœur surélevé. On peut voir encore la trace des fresques de l'époque arabo-normande sur la charpente du toit. On remarque aussi plus bas, des fonts baptismaux normands gardés par deux léopards, marques de la dynastie fondée par Roger de Hauteville. Egalement, sur la droite, un splendide crucifix du XIVe siècle. Les vestiges d'un cloître à colonnes géminées jouxtent la cathédrale.

Le panorama s'étend de la cathédrale, sous la falaise à pic jusqu'aux forti­fications et depuis la Piazza del Duomo, enserrée entre un séminaire Renaissance, le Corso, et un palais décoré de portiques. Faisons halte un instant au Caffè Duomo, sur la place.

 

La ville de Cefalù

Le quartier du vieux port se caractérise par son architecture mauresque. Il est habité surtout par les pêcheurs venus d'Afrique du Nord. L'émouvant film Cinema Paradiso a été tourné ici même. Un empilement de ruelles, bordées parfois de façades Renaissance, occupe l'ouest du Corso Ruggero. Des balcons gothiques ouvrent sur d'étroites cours intérieures. Un ruis­seau souterrain traverse un hammam au pied d'un escalier à volute.

Tout au long de la via Porto Salvo on peut voir des églises miséreuses et des boutiques d'artisans. En été, cette partie de la ville est un piège à touristes. La Porta Pescare, l'une des dernières portes médiévales que l'on ait conservées, ouvre sur une plage encaissée.

Une des­cente un peu raide à flanc de colline mène de la Piazza del Duomo au musée Mandralisca, du nom du premier député de la ville en 1861. Il y a là quelques représentations de madones mais surtout l'admirable Portrait d'un inconnu d'Antonello de Messine. Avant d'être conservé au musée, ce tableau était accroché à la porte d'une officine de pharmacie, dans l'île de Lipari. Un préparateur, obsédé par l'expression sarcastique du personnage, finit par lui crever les yeux. Dans la partie archéologique du musée, subsistent des vestiges de la cité, des mosaïques et des monnaies anciennes.

La ville médiévale supporte la citadelle, la ville arabe d'origine. Après la conquête norman­de, en 1063, la population s'installa autour du port en contrebas. On y accède par le vicolo Saraceni, un chemin qui serpente au milieu des pinèdes jusqu'aux falaises d'où la vue s'étend sur une mer de toits rouge sombre. Le sentier poursuit sa course jusqu’à un site de ruines archéologiques. Le temple de Diane fut érigé au IVe siècle sur un autel mégalithique consacré à un ancien dieu marin.

 

Les montagnes de Madonie

À la différence du reste de la Sicile, les montagnes de Madonie n'ont pas trop souffert de la déforestation. Dans les zones les plus basses poussent des amandiers, des oliviers et des noisetiers. Sur les versants plus élevés, on trouve des hêtres, des chênes, des châtaigniers, mais aussi des genêts et des lentisques. Aqueducs et torrents parsèment Piano Cervi et le mont San Salvador, tandis que les sapins de Nebrodi poussent sur les crêtes. Leur bois a constitué la charpente de la cathédrale de Monreale. Dans les endroits les plus reculés vivent encore des loups, des chats sauvages et des aigles.

Au-delà de Cefalù, les oliveraies du bord de mer cèdent la place à des pinèdes et l'on atteint Isnello, une petite ville nichée au creux d'une vallée sauvage. Les ruines de son château byzantin surplombent des falaises calcaires. L'église de la Matrice Vecchia, bâtie au XVe siècle, possède un portail gothique catalan, un beau portique et une crypte ornée de peintures gothiques.

La ville de Gangi, juchée sur le mont Marone qui culmine à plus de 1000 mètres, s'abrite sous une tour de guet en ruines.

Petralia Soprana est un bourg prospère bâti sur un éperon. La petite chapelle de Maria di Loreto, située sur la piazza del Popolo, a été édifiée sur une ancienne mosquée. Des passages couverts conduisent à un belvédère qui offre un panorama magnifique. De belles demeures aux balcons roccoco ou baroques et deux tours de guet se dressent dans le dédale des ruelles.

Le village de Petralia Sottana, situé 3 km plus loin, s'accroche au flanc d'une colline boisée. Cette ancienne citadelle normande  a trois églises, l'une romane, l'autre gothique et la troisième baroque.

On rencontre sur la route qui mène à Polizzi Generoso diverses masserie. Ces fermes féodales fortifiées pouvaient résister aux invasions arabes. Avant d'entreprendre une randonnée au départ du village, dégustez un bon plat de pasta cu l'asparaci (pâtes aux asperges).