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Uriginale

Dans le musée du corps

Il pleut en Corse
sonne la trompette
je veux rentrer
mais je ne me souviens pas de la route
pluie affective et magique enracinée dans ma tête
pluie qui dévore les souvenirs prosaïques
pluie sacrée l’esprit s’envole
la quête des ancêtres arbitraire et déduite
je sors de mon temps par la frontière du doute
les semences meurent dans les fruits
l’âge d’or est un temps privé
la fenêtre ouverte semi-découpée de mon oeil gauche et omniprésent
l’altération du point de vue
la perte de la jeunesse les illusions les amours

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Une ombre éparpillée

je suis une ombre éparpillée dans un long silence
qui ne trouve pas ses mains dans son rêve
pour y faire un feu toujours en silence
la fête débutera très tôt et moi
je ne trouve pas mon corps
grand-mère où as-tu caché mon enfance
des chicorées douces m’ont adopté
pour avoir plus de chance que l’étranger
qui m’habitait
à l’abri de son invasion hérétique
de son rire méprisant
j’avais reçu le salut des commencements mémorables
et l’oubli rouge dans ses grains du soleil
qui avait été caché parmi mes cheveux

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L’homme aux sept clefs

Le métier de l’homme aux sept clefs, sa profession de croyance était l’écriture.
Même s’il était un homme comme tous les autres, il n’écrivait pas à la manière d’un écrivain, mais comme un sorcier, comme un véritable magicien, oui, car ses paroles étaient vives, elles avaient la force de transformer le rêve en réalité et la réalité en rêve.
L’homme aux sept clefs vivait dans le plus beau pays du monde, et son pays était à vrai dire le paradis terrestre, mais même dans cet endroit magnifique il y avait de la souffrance, de la trahison, du désespoir.

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Tatoué de silence

maïs noir sur le bleu du ciel
mon premier départ
la chaleur de son corps sur le visage endormi de la nuit
Corsica le vent la pluie le vent
des oiseaux volent affolés
quand on rompt la croûte de la mer
pourquoi suis-je venue jusqu’ici étudier
la vie secrète des platanes pour les sauver de la vieillesse
boucles de basilic sur des épaules de lune
glissent frais lorsque la nuit des oliviers
anonymes et presque absents descendaient
dans le miroir du pays sans crépuscule
sans souffle les dieux des dieux

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Métempsychose

Sa tête tomba à jamais en juin
La tentation d’exister se reflète
Dans l’image de la mort des rencontres des gens et des dieux
Des passions blanches
Je ne sentais aucune hâte et en silence je me réjouissais de mon amour
Le bonheur d’une éternité cassée en morceaux
Et pourtant assez froide sur son visage céleste
Sont remplies de charme les racines de l’amour terrestre
Il vit mon enfance
Le sommeil appelle ses progénitures envers le devenir
Ce Dieu. J’ai essayé lui serrer sa main.
Il n’a pas voulu la prendre.

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Noir

noir noir noir
grand oiseau noir
pourquoi as-tu volé mon âme
sans frapper à la fenêtre
elle est venue chez moi
ce soir un œil de cristal
au milieu de sa tête
étrangère divinité du hasard
et tout en respirant le feu de mes veines
des arcs-en-ciel de sable la maison de la lune
des crustacés de sel pleure l’œil brillant
silencieux veille sur les océans de soie
de fumée l’écho de ma vie
l’ombre salue les objets de ma chambre
l’ombre salue la lumière de mon rêve
entre des mots jaunes les silences

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Nuit d’ivoire dans le royaume de la Corse

nuit d’ivoire dans le royaume de la Corse
intemporelle comme le paradis du premier regard
sur le monde
le soleil de l’enfance a sa sagesse
à quoi bon demander pourquoi mon âme
adore se baigner dans sa lueur
inutile de crier car petit à petit j’ai compris
le soleil de la jeunesse a sa sagesse
le sphinx de mon larynx en blanc peint la nuit
sans fin c’est lui le nid de la lune
nulle ombre n’erre sur le visage de la biche
son corps allongé au milieu de la route
aucune fraise ne jouira ses lèvres endormis et

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Un amour lointain

un amour lointain
vole mes souvenirs
et il n’y a aucun bateau
sur le fleuve de pourpre
des mouchoirs ensoleillés
avec des larmes de cinéma
ce renard polaire dans le 21 siècle
de gypse les regrets de son âme
combien coûte une parole d’amour
je veux expédier la radiographie
d’un rêve semé
des illusions sillonnent le ciel
des cerf-volants plongent
dans le labyrinthe décoratif
de la vie en noir et blanc

 

Corti, le 10 janvier 2005

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La chasse blanche

Je suis
une petite louve de la forêt
Je suis
le souffle qui anime les arbres
mon âme est cachée parmi les herbes bleu-vert
lorsque la nuit tombe le soleil s’allume pour moi
lorsque la nuit tombe commence le jour de mon esprit
et je reçois la nourriture céleste
sans tristesse sans peur sans regret
la chasse blanche commence. Le rêve du rêveur déguisé en guerrier.
Commence la lutte avec la solitude sereine.
Je suis
Ce que les animaux savent
Ce que les gens oublient parfois
Ce que moi-même j’oublie

CRACCIUN Denisa

CRACCIUN Denisa

CRACCIUN Denisa

Denisa Craciun hè studiante ERASMUS à l’Università di Corsica. Ùn manca una di e seanze di l’attellu di scrittura. Avia scrittu qualchì puema prima di vene in Corti di settembre scorsu. U sugiornu in Corsica l’isipra. Ci ne rallegremu !!!

Eccu quì sottu una scelta di puema di soiu scritti per a maiò parte in u quatru di l'attellu di scrittura.

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