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Six chants

traduction en français de Martine VANHOVE

 

I. LE COEUR DE L'UNIVERS
Le coeur de l'univers quand il se déchire
bien peu le réalisent - des marginaux
qu'une brise pousse et fait choir. Souffrance
silencieuse, chiquenaude à la surface de l'eau,
déchiré est le coeur de l'univers, tel un désir
percé laissant le sang suinter puis saigner à mort.

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Rimes pour un clown

traduction en français de Martine VANHOVE

Déguise-toi bien et couvre-toi
de peintures multicolores.
Attends que l'orchestre te joue un air
et tu pourras te mettre à danser,
renverse ta tête en bas
balance tes hanches et tremble,
jusqu'à te fatiguer et t'étourdir
et tomber sur le sol doucement.
N'ôte pas le masque
afin que la vie se poursuive,
que tes pleurs se prolongent
sans que nul ne te dise rien.
Clown donne-moi un rire
des rires de tes joues,
Clown donne-moi une larme
des larmes qui sont en tes yeux.
Clown tu peux sangloter

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Silence de l'automne

traduction en français de Martine VANHOVE

Automne tu as dénudé tous les arbres,
saison tu as dérobé les fruits amassés en mes bras,
qui peut jouer avec toi sans perdre ?
Automne tu m'as amputé mot après mot
des phrases que j'enfilais comme un collier,
pourquoi as-tu semé au vent les consonnes,
et jeté à terre les voyelles piétinées ?
Je n'avais que des mots et les mots étaient tout,
ils sentent le thym humble dès que tu les touches
ils jouent sous la langue, souffles dans la flûte,
ils te contemplent beaux visages de nourrissons.

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Protestation au nom d'un busard

traduction en français de Martine VANHOVE

Tu es né ton sort suspendu à un fusil
qui observe chacun de tes pas ;
tu vis ton destin sans en savoir la raison.
Attention, le plomb arrive droit sur toi,
tu seras bientôt perdu et abattu
réduit en miettes sur le sol. Personne ne te souhaite vivant
sauf des esprits libres comme toi, et comme toi faibles.
Parce que celui qui te défend perd des électeurs
ou sa chaire, te nommer suffit à connaître ta fin.
C'est la jungle des humains ; tu es un busard
et tu n'es rien. Seul Dieu t'a créé

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Prière à la mort de mon père

traduction en français de Martine VANHOVE

Cette nuit Tu es rentré tard dans ta chambre.
Sans que tu nous voise je t'ai surpris à descendre
les marches sans bruit et tu avais dans ton regard
l'ombre du sommeil et sur tes lèvres un sourire.
J'ai attendu que tu remontes dormir,
puis je suis descendu demander à mon père
de me dire ce qui t'était arrivé. Je l'ai trouvé endormi
les yeux ouverts regardant fixement vers moi,
je l'ai secoué, il n'a pas bougé et a continué d'observer.
C'est donc pour Ça Seigneur, que tu descendis les marches

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Pour te peindre

traduction en français de Martine VANHOVE

Pour te peindre, je dévasterai mon jardin
car la rose de tes joues y pousse,
les puipilles de tes yeux y reposent
telles de blanches lampes à huile
dans l'agréable clatir-obsur des soirées,
et la brise y sonne comme tes mots.
Cette nuit doucement je descendrai au jardin
les étoiles amies se tairont et je volerai
le matériel pour être ton peintre.
Pour te peindre, j'attendrai que la pluie tombe,
que le ciel redevienne un sombre rideau
et que la nuit vienne mettre au monde un doux instrument.

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Peut-être

traduction en français de Martine VANHOVE

Peut-être suis-je un romantique né pour vivre
en aspirant à un siècle qui ne lui appartient pas.
Peut-être ne suis-je qu'un autre homme
sous la peau duquel s'écoulent le sang et l'eau.
Peut-être suis-je un étudiant toujours recalé,
le dernier passager d'un avion complet,
le chiffre en trop dans le résultat d'une addition,
peut-être suis-je une erreur, un monstre de foire,
une lampe à huile vacillant au milieu d'une église vide
où Dieu n'entend pas et où personne ne prie.
Petit-être que ceci n'est pas mon monde

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Pèlerin distrait

traduction en français de Martine VANHOVE

 

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Mon père est à l'hôpital

traduction en français de Martine VANHOVE

Des yeux dans l'orbite regardent toujours fixement
quelque part sous des lunettes. Papa, que vois-tu ?
Des jambes raides remuent sur le siège
à peine inutilement. Papa qu'espères-tu ?
Des lèvres sèches remuent sans être entendues,
puis se reposent à nouveau. Papa, que demandes-tu ?
Ombre pesante des années, restes impudents du passé,
noble coeur épuisé. Papa qu'attends-tu ?

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Nous sommes l'eau ruisselante

traduction en français de Martine VANHOVE

 

Notre histoire doit se terminer un jour
comme l'eau bondissante finalement se calme,
comme la pierre qui culbute trouvera place,
comme le balancier d'horloge enfin s'arrête.

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