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Hagards, nous égrainons le temps

traduction en français de Martine VANHOVE

Chaque flux et reflux de la vague désire une chose
que j'ai voulue moi aussi. Vague insensée,
ici sont ensevelis profond tous les efforts,
l'océan appelle tel un cimetière
attendant celui qui doit y entrer.
Chaque galet est un témoin du commencement de tout,
silencieux, chaque galet est un secret bien gardé,
les galets aussi m'ont diverti au début.
L'océan appelle tel un cimetière,
hier il n'était qu'un unique et chaud clapotement,
jamais assoupi, garde toujours en éveil,

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Dis, c'est un hasard ?

traduction en français de Martine VANHOVE

 

Quelque part tu dois être, Seigneur. J'ai cherché
dans mon ancienne rue, mais on a dit
que tu avais tourné le coin il y a peu.
Avec l'aube tÔt levé, j'ai couru dehors
au jour, pour me perdre dans une impasse sombre.
J'ai attendu à tous tes rendez-vous
dans l'intimité de ma chambre, et on m'a dit
qu'on t'avait vu sonner chez mes voisins envieux.

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C'est une comédie

traduction en français de Martine VANHOVE

L'heure descend droit sur ma tête,
la blessure me touche au coeur et le transperce,
ainsi doivent toujours se clore les sombres drames,
on tire les cordes du rideau de scène,
puis on rallume les lumières du théâtre.
Une vieille copie entre les mains, l'acteur habituel
connaît chaque mot et chaque mouvement.
La représentation est sans couleur et sans surprise.
Le directeur bâille et s'étire,
l'auteur hausse les épaules et tète un cigare,
le public applaudit toujours au bon moment,
le portier attend le moment de partir.

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Confession

traduction en français de Martine VANHOVE

Je suis un pèlerin nuit et jour cheminant
au gré d'un ordre de son coeur qui dans sa main
le conduit et lui parle jusqu'au terme de son périple.
L'espoir le trahit mais l'espoir le conduit.
Je suis un nomade qui migre en traînant les pieds
en quête de la lueur de croisées entrebâillées
dans l'attente du premier accueil d'une porte entr'ouverte.
Je suis un oiseau silencieux à la recherche de la source
quelque part loin du nid des temps anciens.
L'hiver j'implore un abri nocturne et repars.
L'été j'attends le retour de la pluie.

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Aujourd'hui arrive le train

traduction en français de Martine VANHOVE

Aujourd'hui arrive le train avec mes larmes,
au loin l'épaisse fumée sur des maisons muettes,
la langueur des rails rouillés~ et moi,
rouillé moi aussi pour que je pleure à nouveau.
Les visages sans histoire, les femmes belles dont je reve,
anonymes les wagons silencieux arrivent
pour retourner, anonymes en cette heure
oÙ la solitude dans la gare parle
ce bruit malade que tu connais, un ennui
qu'il me faut aimer depuis qu'est arrivé près de moi
un peu en retard le vieux train pour la première fois,

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Au café du coin

traduction en français de Martine VANHOVE

Au café du coin
on vend dans de petites bouteilles
le breuvage que tu boiras
pour que ta vue s'améliore.
Je veux un grog de nostalgie
au goût de passé,
J'ai une goutte d'amour
avec le parfum du désir,
et des gouttes de sentiments,
un soupçon de mélancolie,
deux cuillères d'illusion,
et beaucoup de sympathie.
Au café du coin
la danse se dissout,
le piano jette un mot,
le vin devient sang.
Les yeux ne voient plus,
l'esprit ne comprend rien,
l'horloge n'est pas remontée

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Arc-en-ciel

traduction en français de Martine VANHOVE

 

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Analphabète

traduction en français de Martine VANHOVE

Analphabète, avec ces mains qui tremblent
j'ai tiré de sa place le livre de l'univers
pour en lire les pages jaunes sous la lampe.
Analphabète, j'en lis les mots et je trébuche,
je bégaie et j'ânonne sans comprendre.
Analphabète, je perds espoir, avec mes doigts
mordus entre mes lèvres, je le referme,
J 'éteins doucement la lumière et m'endors.
Analphabète, je rêve d'un enfant qui pleure
à jamais collé à ses examens.
Indifférent, le globe tourne et tourne,
et me transporte en lui, hébété, analphabète.

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Le bois de l'âme

traduction en français de Martine VANHOVE

La nuit est le bois de l'âme. Dans l'obscurité sortent
affamées les bêtes à l'affût pour se repaître.
Les pensées s'éveillent et le silence les taquine,
des spectres rôdent alentour invisibles.
L'obscurité a besoin du bois, elle est la vie
et veut être chaque graine cachée,
chaque vieil arbre la nourrit dans ses bras lourds,
chaque égouttement de la rosée la dorlote.
L'âme s'abrite dans le bois, femme timide
qui cache sous ce voile le feu de son visage.
Les yeux ne se ferment pas et la bouche est avide,

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Sur ta lanterne ton regard s'illumine

traduction en français de Martine VANHOVE

Dans le halo de la lanterne ton regard brille,
ton coeur mille pétales s'y est entrelacé,
maintenant monte à pas de loup jusqu'au tournant,
fais fuir l'oiseau du bord de la fenêtre
et cueille du pot de fleurs la larme nouvelle
que j'ai gardée pour toi, marque tes joues du mot
que j'ai cherché pour toi au fond du dictionnaire
ancien de mon âme, soigne ses pages en lambeaux
et pose le pétale pour te souvenir
que c'est bien un mot à moi, prends-le. Viens
pour parcourir avec moi nu-pied, solitaire

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