Lisboa 2001 in Corsu

Scontri di 01.01.2001 - 31.12.2001

In u 2001, a cità di Lisboa urganizava un scontru internaziunale di Puesia. Quellu scontru hè statu immurtalizatu in u Libru chjamatu "Poesia em Liboa" chì accumpulava e più belle opere d'ogni particpante in a so lingua uriginale è una traduzzione in spagnolu è in francese. Oghje ghjornu InterRomania vi permette di cunsultà sti scritti tradutti in lingua corsa.

Fichiers liés
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Amigo do rei

amigo do rei, tu entras. sentas-te aqui
frente às cabaças que a cura dos grãos enriqueceu de cheiros. vou chamar
minhas esposas para dizer-lhes: eis o amigo do rei. e olhar-te-ão com olhos
que me excedem porque me excedo quando lhes pergunto: não sou bastante rei
para introduzir em casa o fim das dinastias?
não sou bastante rei para ler na cinza
a predição da vossa despedida
os gestos da recusa dos meus filhos
a poeira no punho das insígnias
e o fogo extinto no portal do altar ?

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Do canto da rola não se extrai um tempo

há formas muito antigas
pedindo uma leitura
que anteceda a escrita.

na geografia há dobras
onde só chega a voz
que é despojada e sóbria.

caminhos há
que os anos conservaram
imutáveis e inúteis.

há pedras que perduram
sem que ninguém as saiba.

rostos existem
que iludem as eras
e apenas relevam
os sinais da idade.

há gestos que repetem
outros gestos
e corpos velhos
a temperar a juventude de outros.

DUARTE DE CARVALHO Ruy

Natu in u 1941, angulanu di origine portughesa, antrupologu, prufessore à l’ Università di Luanda. Dodeci raccolte di puemi da 1972. Ultime publicazione: Ordem de Esquecimento, puesia, 1998; Vou Lá Visitar Pastores, ghjurnale, assaghju, 1999; Observação Directa, puesia, 2000; Os Papéis do Inglês, fizzione, 2000.

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Une pluie autre pluie

Une pluie autre pluie
Lave des pierres
Des chiens errants
Sur les ruelles du moyen âge

L’ange tombe en corps
Non - achevé
Déchiré il se met à vagabonder
Des poussiéreuses contrées

A l’arrière de la maison du sommet des lauriers
Sa voix
Eventra
L’air avant l’aube

Le grand poisson
Gémit dans le chemin
Terriblement mort
Lorsque la pluie grignota sur les toits

Que nous sommes loin du serein
Inutilité boue visqueuse et absinthe
Je suis vivant et mort
Mort et vivant

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Dans le pays qui ne me connaît pas

dans le pays qui ne me connaît pas
le temps déchiré
un œil crevé
gît dans un coin de rue
dans la pénombre d’un pays où
le sommeil est le seul vestige de mon savoir
de vivre de sentir de m’abriter
coup d’œil sur un amour glacé
dans l’atelier du sculpteur susceptible
d’être resté enfant jusqu’à la mort
il chasse la lune plongée au tréfonds de lui-même
dans sa façon de voir rien qui ressemble à la folie
de maïs le ventre de la lune dévoré par la faim
du rêveur aux dents qui rompent la croûte de la magie

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Doré dolmen au bout de la forêt folle

Doré dolmen au bout de la forêt folle
une femme sur le toit
demi cocotte demi chatte
a un air de Juliette sa robe décolleté en satin
elle veut séduire le ciel de bambou rouge
des perles d’or et d’argent se mêlent
aux essences de fleurs
aux sèves de bois
le ciel va se couvrir
des pluies fantastiques de jade son visage
jeudi soir au cœur de l’hiver

Corti, le 19 décembre 2004

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Dans le musée du corps

Il pleut en Corse
sonne la trompette
je veux rentrer
mais je ne me souviens pas de la route
pluie affective et magique enracinée dans ma tête
pluie qui dévore les souvenirs prosaïques
pluie sacrée l’esprit s’envole
la quête des ancêtres arbitraire et déduite
je sors de mon temps par la frontière du doute
les semences meurent dans les fruits
l’âge d’or est un temps privé
la fenêtre ouverte semi-découpée de mon oeil gauche et omniprésent
l’altération du point de vue
la perte de la jeunesse les illusions les amours

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Une ombre éparpillée

je suis une ombre éparpillée dans un long silence
qui ne trouve pas ses mains dans son rêve
pour y faire un feu toujours en silence
la fête débutera très tôt et moi
je ne trouve pas mon corps
grand-mère où as-tu caché mon enfance
des chicorées douces m’ont adopté
pour avoir plus de chance que l’étranger
qui m’habitait
à l’abri de son invasion hérétique
de son rire méprisant
j’avais reçu le salut des commencements mémorables
et l’oubli rouge dans ses grains du soleil
qui avait été caché parmi mes cheveux

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L’homme aux sept clefs

Le métier de l’homme aux sept clefs, sa profession de croyance était l’écriture.
Même s’il était un homme comme tous les autres, il n’écrivait pas à la manière d’un écrivain, mais comme un sorcier, comme un véritable magicien, oui, car ses paroles étaient vives, elles avaient la force de transformer le rêve en réalité et la réalité en rêve.
L’homme aux sept clefs vivait dans le plus beau pays du monde, et son pays était à vrai dire le paradis terrestre, mais même dans cet endroit magnifique il y avait de la souffrance, de la trahison, du désespoir.

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