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Protestation au nom d'un busard

traduction en français de Martine VANHOVE

Tu es né ton sort suspendu à un fusil
qui observe chacun de tes pas ;
tu vis ton destin sans en savoir la raison.
Attention, le plomb arrive droit sur toi,
tu seras bientôt perdu et abattu
réduit en miettes sur le sol. Personne ne te souhaite vivant
sauf des esprits libres comme toi, et comme toi faibles.
Parce que celui qui te défend perd des électeurs
ou sa chaire, te nommer suffit à connaître ta fin.
C'est la jungle des humains ; tu es un busard
et tu n'es rien. Seul Dieu t'a créé

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Prière à la mort de mon père

traduction en français de Martine VANHOVE

Cette nuit Tu es rentré tard dans ta chambre.
Sans que tu nous voise je t'ai surpris à descendre
les marches sans bruit et tu avais dans ton regard
l'ombre du sommeil et sur tes lèvres un sourire.
J'ai attendu que tu remontes dormir,
puis je suis descendu demander à mon père
de me dire ce qui t'était arrivé. Je l'ai trouvé endormi
les yeux ouverts regardant fixement vers moi,
je l'ai secoué, il n'a pas bougé et a continué d'observer.
C'est donc pour Ça Seigneur, que tu descendis les marches

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Pour te peindre

traduction en français de Martine VANHOVE

Pour te peindre, je dévasterai mon jardin
car la rose de tes joues y pousse,
les puipilles de tes yeux y reposent
telles de blanches lampes à huile
dans l'agréable clatir-obsur des soirées,
et la brise y sonne comme tes mots.
Cette nuit doucement je descendrai au jardin
les étoiles amies se tairont et je volerai
le matériel pour être ton peintre.
Pour te peindre, j'attendrai que la pluie tombe,
que le ciel redevienne un sombre rideau
et que la nuit vienne mettre au monde un doux instrument.

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Peut-être

traduction en français de Martine VANHOVE

Peut-être suis-je un romantique né pour vivre
en aspirant à un siècle qui ne lui appartient pas.
Peut-être ne suis-je qu'un autre homme
sous la peau duquel s'écoulent le sang et l'eau.
Peut-être suis-je un étudiant toujours recalé,
le dernier passager d'un avion complet,
le chiffre en trop dans le résultat d'une addition,
peut-être suis-je une erreur, un monstre de foire,
une lampe à huile vacillant au milieu d'une église vide
où Dieu n'entend pas et où personne ne prie.
Petit-être que ceci n'est pas mon monde

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Pèlerin distrait

traduction en français de Martine VANHOVE

 

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Mon père est à l'hôpital

traduction en français de Martine VANHOVE

Des yeux dans l'orbite regardent toujours fixement
quelque part sous des lunettes. Papa, que vois-tu ?
Des jambes raides remuent sur le siège
à peine inutilement. Papa qu'espères-tu ?
Des lèvres sèches remuent sans être entendues,
puis se reposent à nouveau. Papa, que demandes-tu ?
Ombre pesante des années, restes impudents du passé,
noble coeur épuisé. Papa qu'attends-tu ?

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Nous sommes l'eau ruisselante

traduction en français de Martine VANHOVE

 

Notre histoire doit se terminer un jour
comme l'eau bondissante finalement se calme,
comme la pierre qui culbute trouvera place,
comme le balancier d'horloge enfin s'arrête.

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Miettes

traduction en français de Martine VANHOVE

 

I
Un vent viendra et t'emportera là-bas avec lui,
une barque entrera en clapotant dans la baie
pour te prendre à bord et t'emporter vers les océans.
Au bout du quai, muet, je te salue
regardant vers toi cachée derrière l'horizon.
Cruel est le vent ; lui garde le temps de chaque chose.

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Marche maintenant

traduction en français de Martine VANHOVE

Peut-être suis-je le tapis sur lequel tu passes
chaque fois que tu marches nu-pied,
foule à présent ma douceur, femme des creux d'eau
tes pieds humides je les connais, et je garderai
en moi la marque profonde de chaque doigt.
Peut-être suis-je un calendrier nouveau, l'année
avec des heures et des mois sans saisons bouleversées,
un arc-en-ciel sans couleur dans tes bras ouverts
sur un univers obscurci une dernière fois,
cet univers plus jamais ne s'éveillera
pour voir le soleil se lever capricieux

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Le rituel du crépuscule

traduction en français de Martine VANHOVE

Le désir pénètre chevauchant la vague,
chacun l'observe et le salue,
mon coeur sur la jetée attend
comme à l'appel du crépuscule :
l'espoir lui fait délier les filets et voir le contenu,
l'amour lui a appris à ne rien demander et il se tait,
l'angoisse lui a enseigné que la prise n'est pas pour lui.

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