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Francese

Dans le musée du corps

Il pleut en Corse
sonne la trompette
je veux rentrer
mais je ne me souviens pas de la route
pluie affective et magique enracinée dans ma tête
pluie qui dévore les souvenirs prosaïques
pluie sacrée l’esprit s’envole
la quête des ancêtres arbitraire et déduite
je sors de mon temps par la frontière du doute
les semences meurent dans les fruits
l’âge d’or est un temps privé
la fenêtre ouverte semi-découpée de mon oeil gauche et omniprésent
l’altération du point de vue
la perte de la jeunesse les illusions les amours
les funérailles de la culture intellectuelle
comment peut on expliquer cet attachement pour la belle pensée
que les sentiers vers la fossilisation sont plus courts que jamais
j’entre dans le musée du corps et je ne trouve que de la poussière

Corti, le 1er novembre 2004