The crown

O' the earth doth melt ou le poète fête enthousiasmé son membre viril

Pourquoi ne ressens-tu rien, pourquoi n'éprouves-tu nulle pitié
devant ce paysage de boucles blondes coupées de femme
flottant sur les eaux,
ô, mon ami,
comme j'envie ton immense orgueil.
Cette main de feu qui étrangère à toute autre considération
m'arrache le ventre,
m'écorche vif de l'intérieur et lance
ces dépouilles au-delà
de la vie.
Vol glacial dans le soleil
des sens, toi, morceau de chair frémissante, aimée,
pierre qui brille dans l'insomnie
des fous, nuit obscure de l'âme, ossature océanique
de la luxure.
Quand je te vois là
résolu comme Nemo dans son Nautilus,
au-delà de moi, de tout, attentif seulement à l'insondable
réponse que la puissante Fin
enterra sous notre masque. Vague de sel qui aveugle
sur les paupières
bouffies de ce vent
inconnu. Quand, amour de ma vie, ma patrie, mon cheval, mon épée,
je regarde ces abîmes carnivores
qui t'entourent, tes ailes,
l'écume sauvage de ta liberté,
et que je te contemple, là, dur, droit, orgueilleux,
ta tête de brouillard froid
avançant à l'aveuglette dans les solitudes
déchirées de la femme,
perçant sans âme ces ténèbres, me couronnant
de bonheur sur le silence sacré
et minéral de ces entrailles,
alors,
tout le reste, depuis mon cœur assassiné
qui tremble dans la nuit de l'Univers
comme la flamme d'un cierge dans la brise,
à ce cerveau qui sombre peu à peu dans l'horreur, tout en moi, mains, bouche, yeux
t'adorent, te prennent pour guide, toutes les souches nuptiales
de l'anéantissement, s'humilient
devant tes joyaux. Donne-moi, oh, donne-moi
ta férocité, l'eucharistie de ta Lune
assassine, la brûlure de ta tempête,
revêts-moi de ta splendeur.
Si je dois être ta nourriture, mange.
Si tu hais les cendres que je suis de ce qu'un jour
j'ai rêvé, mutile-moi, châtie-moi, oblige-moi
à aller avec toi jusqu'à ces transparences de l'or
enterré dans le ciel.
Sur l'immense trahison
chaque fois que je néglige
tes intérêts, pardonne-moi.
Laisse-moi baiser tes abîmes,
colonne de la joie,
laisse-moi aller avec toi sur les plages
démesurées et solitaires de la Mort.
Ah, mon aimé, comme ta mémoire est pure.
Qui, qu'adores-tu ?
Que puis-je atteindre quand tu adores ?
Oui, que ta mémoire
est limpide, qu'elle est pure.
Toi, si tu entends
croître l'herbe de l'Histoire.