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Lisez un texte sur Alghero. Il confirme l'usage de la langue pour la communication entre habitants et comme outil de l'expression musicale, théâtrale, littéraire et poétique


PROMENADE DANS LA VILLE – ALGHERO

La vieille ville couvre environ le dixième de l'agglomération actuelle. Elle est entourée sur trois côtés de fortifications et il est conseillé de faire un tour le long des vieux remparts pour en avoir une vue d'ensemble.

On peut partir de la Torre dell'Espero Reial, massive et ronde, puis se diriger vers le sud-est, parcourir environ 1 500 m, découvrir la Plaça Sulis très animée, bordée d'arbres et de terrasses de cafés et arriver au fort de la Magdalena, bâtiment remarquable mais très abîmé, situé au nord, juste à côté du port.

En chemin on peut aussi voir la Torre de Sant Jaume et la Torre de la Polvorera, toute ronde, à l'extrémité nord-ouest de la péninsule. Du haut des fortifications, le long du Passejada Marco Polo, on peut jouir d'un superbe panorama sur toute la baie d'Alghero jusqu'au Cap de la Caça. Enfin, si l'on emprunte un étroit chemin de ronde, on parvient au Fort de la Magdalena du XVIe siècle. Il n'a rien perdu de son charme bien qu'il soit en partie occupé par les pêcheurs qui l'utilisent comme hangar pour répa­rer leurs bateaux.

Les habitants d'Alghero aiment flâner le long des trois fronts de mer, en parti­culier la Passejada Colombo, au sud. Durant les mois d'été, cette promenade est particulièrement encombrée. Les curieuses ruelles de la vieille ville, longues et étroites, prolongent agréablement le parcours. Il est recommandé de pénétrer dans la vieille ville par la Portu Salve, sur le côté nord.

Après avoir traversé une longue place en forme d'entonnoir, la Plaça Cívica, on parvient à la Catedralreflet de l'évolution de l'architecture entre le milieu du XVIe et celui du XVIIIe siècle.

En face de la cathédrale, de l'autre côté de la Carrer Sant'Erasmo, se trouve l'ancien quarter dels hebreus. Au Moyen Age, les juifs formaient des communautés puissantes dans toutes les cités commer­ciales et leur influence fut souvent gran­de. Au milieu du XVe siècle, avec la permission du roi d'Aragon, les juifs d'Alghero rassemblèrent les fonds nécessaires pour financer la construction de la Torre del Portalqui formait l'un des deux accès à la cité par la terre. Jusqu'au XIXe siècle, la porte de cette tour était refermée chaque soir et les gardes de la ville criaient: «Tous ceux qui sont dehors doi­vent y rester!»

Derrière la cathédrale se trouvent les rues les plus «distinguées» de la vieille ville:  la très chic Carrer Umberto où rési­daient l'aristocratie locale et les digni­taires du clergé aux temps de la domination espagnole puis savoyarde, et la Carrer Carlo Alberto (Carrer Major en catalan) où sont installées, aujourd'hui, les bou­tiques de luxe.

Au bout de la rue, on peut voir l’iglésia barroca Sant Miquel, somptueusement décorée par les jésuites, avec son dôme en majolique aux couleurs vives. Ce dernier domine Lo convent de Sant Francesc construit entre le XIVe et le XVIIe siècle, et magnifiquement restauré.

Quelques venelles de la vieille ville frappent par la ressemblance qu'Alghero offre avec Naples. Il faut dire que, pendant des siècles, Alghero, capitale de la ribera del corall, attira les pêcheurs de la région napolitaine, en particulier de Ponza et de Torre del Greco.

Bien que, dans un but essentiellement touristique, le corail soit devenu l'emblè­me de la ville, il faut savoir qu'une très faible proportion de celui que l'on voit dans les vitrines des boutiques de souve­nirs provient des côtes sardes.