Viaghji di Memoria
Teatru
Associu di Sustegnu
di u Centru Culturale Universitariu
CORTI 1999
Présentation
La construction de la pièce repose sur l’épisode de la rencontre d’Ulysse et des Sirènes. Les mésaventures du voyageur sont significatives des représentations du naturel féminin, fascinant et inquiétant à la fois. On sait qu’Ulysse a besoin d’en faire l’expérience pour pouvoir retourner à l’amour d’une femme et de sa maison (Pénélope/Ithaque). Le retour à soi, la mémoire retrouvée, l’amour heureux ne sont possibles que si l’on a pu auparavant traverser cette tentation. Les obstacles et les périls rencontrés ont le visage de la Femme. Est femme celle qui l’attend au foyer, mais femme aussi le mouvement qui le pousse toujours à différer le retour. Sans doute est-ce la fonction du féminin dans l’Odyssée : Calypso, Nausicaa, Circé et le chant envoûtant des Sirènes.
Qui sont-elles ? Des monstres, qui participent de deux mondes (règne humain/règne animal), des femmes/oiseaux. Leur père est Achiloos, le fleuve le plus long de Grèce, fils de l’Océan et de Thétis, leur mère Melpomène, muse de la tragédie « celle qui porte le chant ». Elles sont liées à l’animalité archaïque de l’océan. Océan, le plus grand des Titans est une personnification de l’Eau. En elles vibre également l’énergie apollinienne que dénote la beauté de leur chant. C’est précisément là que réside le péril de leur nature double et hybride : leur chant charme et tue.
Leur force de séduction tient d’abord au fait qu’en ces vierges prend corps la figure antique de l’être féminin affranchi du rapport sexuel. La voix est d’autant plus envoûtante qu’elle met celui qui l’entend en relation avec une sensualité hors du sexe, à l’origine d’un plaisir coimplexe et mystérieux.
Les Métamorphoses d’Ovide nous fournissent une explication : les Sirènes étaient les compagnes de Proserpine la vierge enelevée par Pluton. Elles ont reçu des ailes pour pouvoir voler au-dessus des eaux, lorsqu’elles recherchaient leur compagne. Les dieux ont voulu leur conserver une apparence et une voix humaines pour pouvoir garder les chants mélodieux dans leur langue d’autrefois. Ainsi le mythe souligne la nature ambiguë et synthétique de ces figures. Elles rassemblent en effet en elles la Virginité et la Mort, elles, les compagnes de Proserpine la Vierge aux Fleurs (symbole de la virginité), devenue par la suite reine des Enfers.
Il ne fait aucun doute que les Sirènes représentent le souvenir de Proserpine séduite en même temps que sa revanche. Une vengeance qui utilise les seul traits humains qui lui restent : le visage, la langue, la voix.
Les Sirènes sont donc la vengeance du féminin tourné contre les hommes : elles s’adressent à leur sensualité, mais pour les séduire et les tuer.
Le chant et sa signification
Séduction et mystère sont donc au centre même du chant. C’est un événement à part entière : dès qu’il s’est accompli, on ne peut ni l’évoquer ni le raconter. Il est voué à demeurer dans l’indicible, loin du langage de la raison. On peut percevoir son action si l’on engage l’interprétation par la dialectique de la séduction, avec la part qui appartient en propre au féminin.
Le texte de l’Odyssée mentionne une série d’opérations sensorielles affectives et cognitives.
Ces voix sont fraîches et pures, elles apparaissent soudainement, elles rompent le silence, elles rattrapent le navire (femmes/voix/oiseaux). Elles tentent et arrêtent celui qui passe, habité par le désir de la fin du voyage.
L’appel est simple, mélodieux, envoûtant : « arrête-toi ici, écoute notre voix, écoute notre chant ! ». Elles séduisent par la voix plus que par la parole, par l’harmonie plus que par le sens. Celui qui écoute etombe amoureux d’une voix.
Ces voix savent tout : elles promettent de tout révéler, de Troie jusqu’aux secrets de la condition humaine.
L’effet qu’elles produisent est l’envoûtement, par la répétition du récit et du chant.
Il est dès lors aisé d’imaginer qu’au-delà de l’enchantement s’étend la Mort, figurée dans l’Odyssée par une large plaine jonchée d’ossements et de cadavres en décomposition. C’est là que bute et finit le voyage qui devait conduire à la terre natale. C’est ainsi que le texte lie l’idée de la mort avec celle du récit sans cesse repris et répété sans fin. Les voix virginales des Sirènes deviennent la Connaissance totale, le Savoir de la Terre maternelle, le récit des Origines qui envoûte et qui trompe, parce que le savoir qu’il promet se confond avec l’événement de la mort.
Construction dramatique
Le spectacle s’établit sur trois niveaux de sens et d’évocation, qui induisent aussi une écriture différenciée :
Le réel: vie quotidienne, actualité, référents locaux concrets et vérifiables par l’expérience quotidienne. Il est représenté par le port, le site marin, les installations, la mer et les îles d’en face, elles aussi référent géographique.
Les personnages en présence font partie de cette dimension réaliste. Avant de nous rappeler progressivement quelques traits de l’Ulysse antique, le vieux ressemble à tous les vieux marins que l’on peut rencontrer dans tous les ports. Son interlocuteur est lui aussi tout à fait commun : un quidam, voyageur ou touriste... Il n’ont rien voir l’un avec l’autre. Sans la grève qui immobilise les bateaux, ils ne se rencontreraient même pas. On peut s’attendre à ce qu’ils bavardent, mais sans communiquer vraiment !
Le traitement de leur rencontre est empreint d’une ironie et d’une dérision qui mettent en cause les valeurs, données comme évidences, de notre vie quotidienne.
Le discours dramatique : il puise dans le légendaire codifié et normalisé dans le traitement que reçoivent les mythes dans les littératures dramatiques instituées. Nous le représentons ici par la sollicitation des grands textes du théâtre antique, par les figures, références et traditions des conventions littéraires. L’archétype le plus significatif de cette simplification sémantique est la sirène réduite à un monstre mi-femme mi-serpent (et à l’époque postclassique à un être mi-femme mi-poisson).
Notre texte s’efforce de rendre au moins partiellement la complexité la plus archaïque de ces figures mythiques que leur célébrité a stéréotypées.
Le chant: nous avons voulu que le chant ne fût ni illustration ni ornementation du texte dramatique, mais qu’il soit l’élément dramatique premier et qu’à ce titre il entraîne avec lui la mémoire et reconstruise un récit mythique donné comme substitution de la tradition. Dans notre perspective sa force de persuasion (esthétique et lyrique plus que rationnelle et logique) met en cause l’idée conventionnelle de la séduction périlleuse des Sirènes. Nous croyons que les sensations auditives et l’émotion artistique rendent possible et vraisemblable l’instauration d’une version nouvelle (non conventionnelle) du mythe. Ce que suggère, dessine ou symbolise le chant n’abolit pas la convention du discours dramatique (cf.supra) mais met en cause la tradition légendaire et luyi oppose une autre version au moins aussi plausible : c’est alors que naît l’histoire de Lisula, victime de la fourberie d’Ulysse.
L’ambiguïté des représentations modernes de l’île (attraits et dangers) est traduite par l’intermédiaire de la figure des sirènes en séquences chronologiques (version homérique de la rencontre d’Ulysse et des Sirènes, ensuite contestée par la version que nous inventons).
Argument
Une circonstance imprévue (grève des bateaux) rompt les habitudes quotidiennes et fait apparaître de mystérieuses réminiscences qui concernent les choses et les gens. Au commencement de toute chose, il y avait l’île...
C’est l’histoire que raconte un vieux marin qui prétend avoir perdu la mémoire. Dans un récit sans cesse entrecoupé de lacunes et d’angoisses, il rappelle l’entrelacs de toutes les légendes anciennes qu’a engendrées la navigation.
C’est ainsi que se tisse le mythe né à propos du chant des Sirènes.
Des voix enchanteresses, et périlleuses à en croire la tradition qui rappelle les malheurs qui attendent les imprudents qui se laissent séduire. Charybde, Scylla, les Monstres, les Erynnies et toutes les angoissses humaines devant le Voyage sur la Mer : voilà tout ce que révèle la Mémoire Marine.
Ulysse a accompli tous les voyages. Il est celui qui sait. Mais entre ce qu’il a laissé dans la tradition et ce qu’apprend à notre sensibilité le chant des Sirènes, le doute s’installe et s’agrandit... Il suffirait d’un mythe nouveau. Celui d’une jeune fille appellée Lisula, et qui chantait si bien...
Quelle valeur peut donc avoir la parole d’Ulysse ?
1. Premier tableau
Un quai le long de la mer. En face, au loin, des îles. Au premier plan, un banc où est assis un vieillard qui porte des habits de marin. On apprendra incidemment qu’il s’appelle Ulysse.
Son interlocuteur, L’Altru (« l"autre »), va rester extérieur au drame. Il n’aura qu’un souci : quand prendra fin la grève des bateaux ?
Il n’y a pas de communication entre eux. Sauf précisément à propos de la grève. L’arrêt des rotations maritimes crée une situation nouvelle qui fait de l’île une prison.
Cette situation insolite où la vie va au ralenti révèle l’incertitude de toutes nos préoccupations et l’inanité des règles comportementales habituelles. Le voyageur ressent l’insularité comme une agression et l’habitant de l’île comme une fatalité ancienne et mystérieuse...
2. Deuxième tableau
Il est bâti sur deux niveaux:
- la vision de l’homme pourchassé par les Erynnies (que provoque le sentiment confus d’une culpabilité ancienne et mystérieuse);
- le réel (le dialogue entre les deux hommes): on y revient sans transition.
3. Troisième tableau
Il accentue le retour au présent, prosaïque et réel, mais de loin en loin le réel s’efface... A chaque instant la polysémie des paroles échangées provoque l’irruption de réminiscences fulgurantes qui attirent vers l’autre niveau où règne le mythe : il nous conduit au contexte de l’Odyssée...
4. Quatrième tableau
La scène se déroule au niveau de la mémoire homérique. Le dialogue s’établit entre les paroles du Choryphée, un compagnon de l’Ulysse antique, les chants du Chœur des Marins et du Chœur des Sirènes.
5.Cinquième tableau
Retour en arrière, mais le réel est sans cesse compromis par l’envahissement répété du mythe. Les îles elles-mêmes sous nos yeux prennent l’aspect de visions qui apparaissent et disparaissent sous nos yeux. Sont-elles mirages ou réalités ? Le vieux marin s’efforce de retrouver une mémoire qui s’obscurcit de plus en plus...
6. Sixième tableau
Entrent plusieurs marins... L’un d’eux parle avec une grande naïveté et déclenche les railleries des autres... Ulysse et l’Autre se tiennent dans un coin... Le naïf se met à raconter une histoire qui dit qu’Ulysse est l’imposteur, le falsificateur de la vérité. Le naïf raconte l’histoire vraie de Lisula/Leucosia, mais qui va le croire ?
7. Septième tableau
C’est le moment du dénouement. La crise est finie, la grève aussi. Tout redevient « normal »... Ulysse, ranimé par les mots à double sens qu’il prononçait durant le temps insolite de la grève, Ulysse a maintenant disparu. Il n’est plus qu’un vieux marin désoeuvré qui s’évertue à raconter des choses qui n’arrêtent personne...
Quant à l’Autre, il s’aperçoit tout d’un coup que les bureaux de la compagnie maritime ont rouvert. Il ramasse ses paquets et ses valises et s’en va en courant vers les bateaux...
I VIAGHJI DI MIMORIA
1. E SIRENE
E vicende di Ulisse in a passata di e Sirene sò significative di l’attitudine di una natura feminile chì à tempu affascina è à tempu intimurisce. Issu esse feminile custì, Ulisse hà bisognu di fà ne u pruvatoghju da pudè vultà à l’amore di una donna in particulare (Penelope/Itaca). Forse hè quessu u significatu maiò di l’Ulisse chì cerca à vultà in casa soia, in u locu di l’identità piena è sana è chì si spicca da l’Altrò (chjama/allusingu/cunniscenza/gudimentu).
Hè capita chì à l’origine di u testu di l’Odissea ci hè u fattu chì in issu viaghju di u vultà ci anu da esse l’intoppi, i strazii, a minaccia sempre ripetuta di strughje u stessu in u scontru impruvisu di l’Altru. L’Altrò, a tentazione di stabilì si in altrò per sempre o puru per pocu affacca cum’è un tradimentu di u locu nativu è di quelli chì u curanu è ci fermanu.
Ind’è l’Odissea, Ulisse hè impastatu da issa cuntradizzione : cumbatte a tentazione di l’Altrò ma fà ne u pruvatoghju cù cuscenza, lucidità, è cù piacè dinò! Hè u cunflittu trà u fine è l’andatura chì crea u testu di l’Odissea.
U pruvatoghju
Di pettu à u coru di e sirene Ulisse ùn hà listessa sorte chè i cumpagni ; à quessi l’arechje tappate, à ellu u gudimentu è u piacè eroticu. Hè capu è patrone à sin’à custì, sin’à spone si à issu statu mischjatu di pena è di piacè : u cantu di e sirene.
Dunque a pussibilità di assaghjà u cantu di e sirene hè marcu distintivu di a nubiltà di u capitanu è sfida chì li cunferma u so statutu di cumandu.
U feminile è e Sirene
L’intoppi è l’ostaculi sò vestuti tutti da Femina. Hè femina quella chì l’aspetta in casa, ma femina dinò, cù tante variazione è visi parechji, u muvimentu chì li face attempà sempre u ritornu. Pare quessa a funzione permanente di u Feminile ind’è l’Odissea è micca a cusidetta misuginia di Omeru. Cusì piglianu sensu Calipso, Nausicaa, Circe ma sopra à tuttu e Sirene è u so cantu squisitu.
Hè stata Circe, a dea persa d’amore per l’omu murtale, à parlà li pè a prima volta d’isse sirene misteriose di nascita, ma chì portanu l’incantesimu maleficu di u so cantu chì tomba.
Ùn vale a pena à rammintà i particulari : basta à sottulineà chì à l’arechjitappati ùn li tocca nè periculu nè nunda invece chì à Ulisse, ligatu à u maghju, li si hè cuncessu di sente u cantu è di gode si lu. E sirene sò incarnazione di voce in donne. In somma sò voce è basta. S’omu feghja da vicinu e cundizione di u so spuntà, ùn ci hè nunda altru chè isse voce. Si pò guasi pensà à fantasime auditive. Ulisse e sente ma ùn si vedenu è à chì hè custì pò pensà chì Ulisse traparla.
E Sirene : genealugia
Qale sò isse sirene ? Mostri, trà mezu à dui mondi (Umanu/Animale), donne è acelli. S’elle fiascanu contru à Ulisse anu da esse annigate in fondu à u mare. U bapu saria Achiloos -u fiume più longu di a Grecia, figliolu di Oceanu è di Tetis. A mamma ne saria Melpumene, a Musa di a tragedia (vole dì « quella chì porta u cantu »). Sò ligate e sirene à l’animalità arcaica oceanica (Oceanu, u maiò di i Titani hè l’Acqua persunificata) ma dinò à l’energia apulliniana ch’ella ti hà a forma bella di u cantu. U periculu stà à puntu in issa natura doppia è mischjata : u cantu allusinga è tomba.
Una parte maiò di a so putenza di seduzzione li vene da u fattu chì in elle, vergine, piglia corpu quella figura antica di l’esse feminile francu da u raportu sessuale. A voce hè tantu più incantevule ch’ella mette à chì sente in raportu cù una sensualità fora di u sessu chì inghjenna un gudimentu cumplessu. A natura doppia acelli/femine piglia spiicazione in e Metamorfose d’Ovidiu : e Sirene eranu cumpagne di Pruserpina, a vergine rapita da Pilutone. Li sò state date l’ale da pudè vulà sopra u mare , quand’elle circavanu a cumpagna. I dii li anu vulsutu cunservà visu è voce umane da ch’elle tenissinu i so canti meludiosi in a stessa lingua ch’elle avianu capunanzu... Issu mitu dice bè quant’elle sò ambigue è sintetiche isse figure postu ch’elle sò sintesi di a virginità è di a morte, chì sò cumpagne di Pruserpina, a vergine cù i Fiori (simbulu di a virginità) fatta dopu regina di l’Inferni.
Ùn ci hè dubitu alcunu : e Sirene rapresentanu a memoria di Pruserpina ingannata è a vindetta chì si ghjova di u solu trattu umanu chì li ferma, vene à dì un visu cù lingua è voce umana. Sò vindetta di pettu à i maschji è chjamanu a sensualità di l’omi, ma da ingannà li è tumbà li.
U cantu è u so significatu.
A seduzzione è u misteru sò propiu in u cantu. Significativu chì subitu intesu issu cantu, l’omu si vole fà liberà è cede à l’allusingu. Issu cantu hè avvenimentu pienu è sanu : subitu compiu, ùn si pò più ammintà nè cuntà. Hè distinatu à firmà ind’è l’ancu à dì, fora di u linguaghju assinnatu è di u ghjudiziu di l’omi. Si pò schjarì cum’ellu hè è agisce s’ellu si prova l’interpretazione cù a dialettica di a seduzzione, è di a parte ch’ella ci porta a voce da femina.
U testu di l’Odissea ammenta una seria d’uperazione sensuriale, affettive è cugnitive infilarate.
Isse voce fresche è spurgulate schjattanu di colpu, rompenu u silenziu, richjappanu a nave à u volu (sò voce-acelli). A tentazione principia firmendu quellu chì passa, primurosu di una sola cosa : u fine di u viaghju.
Isse voce dicenu : « veni quì, veni è stà à sente, stà à sente a nostra voce ! ». A via di a seduzzione hè più a voce chè a parolla, più l’armunia chè u significatu ». Quellu chì e sente s’innamora di una voce.
Isse voce sanu tuttu di e vicende in giru à Troia è prumettenu a cunniscenza piena di tutte e cose di a Terra di l’Omi.
L’effettu ch’elle pruducenu hè a primura di stà le à sente sempre di più è di stende sempre di più l’incantesimu ch’elle porghjenu cù a ripetizione di u racontu.
Ùn sarà difficiule à capì chì aldilà di issu incantesimu ci hè a morte, figurata in u testu di l’Odissea cù l’evucazione di una pianura larga è inturniata da osse è carne umana chì secca nantu. L’incantesimu stessu hè ingannu chì agranca u muvimentu di a vita, di a mossa ver di u locu nativu, via, u viaghju chì sbocca in Itaca. Hè cusì chì in u testu sò ligate l’idea di morte cù quella di cuntà è di ripete senza fine. Issa voce virginale di e Sirene in qualchì modu a pudemu capì da Sapè tutale, quellu di a Terra Madre, un racontu di l’Origine ripetutu sempre chì affascina è tomba, perchè chì hè prumessa vana è prumessa falsa. À issu puntu sariamu trà a vita di l’omi cuntata da l’omi (hè u racontu fattu da l’autore ellu stessu) è un’antra narrazione, un racontu miticu (di u Feminile) fattu da a voce di e Sirene. Racontu tutale, saria negazione di a storia è ritornu di a Dea Madre, da figura ambigua (gudimentu è morte).
2. Custruzzione
U spettaculu I viaghji di mimoria hè custruitu nant’à trè livelli di sensu, di spressione è di scrittura :
Sfera di u reale : vita, riferenti, presente cumunu è cutidianu. Hè rapresentatu quì da u portu cù u so solitu decoru ambientale. Ancu l’isule chì si vedenu in fondu sò solu un elementu geugraficu.
I persunagi in presenza (2 o più interlucutori) sò parte di issa dimensione realistica. Prima di buscà si à pocu à pocu qualchì lineamentu di l’Ulisse anticu, u vechju vestutu da marinare hè cum’è tanti ch’omu pò vede in e città marittime. D’issu puntu di vista l’Altru hè anch’ellu unu più chè cumunu : turistu o viaghjatore qualunque...
In fatti unu è l’altru ùn anu nunda à chì vede inseme è senza a greva di i battelli ùn si vidianu mancu. In isse cundizione, u so dialogu saria un miraculu ch’ellu fussi cumunicazione !
Travagliati da a dimensione critica di l’irunia è a derisione, issi elementi custì lacanu postu di quandu in quandu à un altru significatu di a vita è di e vicende di l’Omu. L’orientazione generale hè quella di u teatru di l’Assurdu. Un altru latu di a realità si face vede in issa cerca straziata di un livellu di cumunicazione. Ne venenu messi in causa i significati abituali.
Discorsu dramaticu : sò l’allusione à u legendariu cudificatu è nurmalizatu in i miti cum’elli sò trattati in e literature dramatiche istituite. Sò rapresentate quì da a sullecitazione di i testi maiò di u teatru anticu è da e figure, riferenze è tradizione fulaghje di a cunvenzione literaria. L’archetipu di a sirena ridotta à un mostru mezu femina è mezu dragu (è in l’epica postclassica à un essere mezu femina è mezu pesciu) hè significativu di issa simplificazione semantica.
U nostru testu intende di ricustituisce omancu parte di a cumplessità più landana è più fundia d’isse figure mitiche fruste da quant’elle sò cunnisciute.
Cantu : ùn si tratta solu di un’illustrazione o di un urnamentu. U so valore semanticu hè quellu di un elementu dramaticu di pienu statutu. In a nostra custruzzione hà da esse a so forza persuasiva (estetica è lirica più chè logica è raziunale) à mette in causa l’idea cunvenziunale di l’allusingu tradimentosu di e Sirene. Si pensa chì a sensazione auditiva è l’emuzione artistica rendenu pussibule è verisimile a custruzzione di una versione nova (non cunvenziunale) di a fola. Ciò ch’ellu figura, insegna o sugerisce u cantu ùn abulisce micca a cunvenzione di u discorsu dramaticu, ma mette in quistione a tradizione fulaghja è li contrapone un antru pussibule, valevule omancu quant’è l’altru (nasce cusì a storia di Lisula, vittima di l’inganni d’Ulisse).
Cusì l’ambiguità di e rapresentazione muderne di l’isula (allusingu è ricusu) hè assunta sana sana è tradotta, per mezu di a figura di e sirene, in seguenze crunulogiche (versione « tradiziunale » di u scontru di Ulisse cù e sirene, è po versione inventata da noi).
Argumentu
Una circustanza particulare (a greva di i battelli) rompe e cunvenzione di l’esistenza cutidiana è si affacca a memoria più landana di a ghjente è di e cose. À u nasce di tuttu ci hè l’isula.
Figurata quì cum’è un mitu ch’ellu conta un vechju marinare chì dice di avè persu a memoria. In e stonde castigate di un racontu frastagliatu, rammenta l’intrecciu di e legende più vechje ch’ella hà inghjennatu a navigazione.
Cusì si tesse una fola parturita ingiru à u cantu di e Sirene.
Voce d’incantu belle chì ùn si pò dì, è periculose quant’ella ci dice a tradizione chì ammenta e disgrazie chì aspettanu à chì si laca ammasgiulà. Caribde, Scilla, i Mostri è l’Erinnie, è l’angosce di l’omu davanti à u Viaghju di Mare affaccanu tutte in issa Memoria di l’Acqua.
Ulisse hà fattu tutti i viaghji è sà. Ma trà ciò ch’ellu hà lacatu ellu in a tradizione è ciò ch’ellu dice à a nostra sensibilità u cantu di e Sirene, affacca u suspettu... Basta à fà spuntà un mitu novu, di una chjamata Lisula, è chì cantava cusì bè...
Oramai, chì vale a parolla d’Ulisse ?
3. PIANU
1. Primu QUADRU :
Una calata longu à u mare. Di pettu, si vedenu parechje isule. Una panca à primu livellu. Calatu nantu, un vechju vestutu da marinare. Si amparerà più tardi ch’ellu si chjama Ulisse.
L’altru hè una persona chì hà da firmà indi fora di u drama, primurosu solu solu di sapè s’ella hà da compie a greva di i battelli.
A parolla passerà da unu à l’altru senza ch’ellu ci sia propiu cumunicazione.
Dunque, i soli mumenti chì i persunagi si trovanu sò in raportu cù u presente più attuale è cuncretu : a greva di i battelli. A firmata di u trafficu crea una situazione chì dà à l’isula u visu di una prigiò. Firmata di tutte e faccende, pesu di l’isulamentu, angoscia di esse chjosu.
Issu statu insolitu trà vita è non vita palesa l’incertezza di e nostre faccende, di e norme di cumpurtamentu. Tandu, u furesteru risente l’insularità cum’è un’offesa, l’omu di l’isula ci vede una cundanna antica.
À traversu e parolle barattate ùn ci hè cumunicazione ma scambiu di discorsi inutili : i persunagi ùn si ponu incuntrà ; ponu solu ride si di quelli ch’elli imiteghjanu...
2. Segondu QUADRU
Issa segonda parte hè custruita nant’à dui livelli :
- 1) quellu di a visione (cuscenza incerta di una colpa antica è misteriosa ; rimbeccu);
- 2) quellu di a realità (u dialogu trà Ulisse è l’Altru) : ci si ritorna senza transizione
3. Terzu QUADRU
Stu quadru accentueghja u ritornu à u livellu di l’oghje rozu è cuncretu, ma u reale ùn tene tantu ; ad ogni stonda una parolla à sensu multiplice u palesa truellatu da stonde landane chì tiranu ver di l’altru livellu, duv’ellu cumanda u mitu è chì purterà à a memoria di l’Odissea (cf.sottu, 4)
4. Quartu QUADRU
A scena si svolge à un altru livellu, quellu di a memoria di l’Odissea. U dialogu hè un cuntrastu trà e parolle di u Curifeu, un cumpagnu di l’Ulisse anticu, è i canti di u Coru di i Marinari è di u Coru di e Sirene.
5.Quintu QUADRU
A scena volta in daretu : livellu di a realità, ma cumprumessu ad ogni mumentu da l’invasu permanente di u mitu : l’isule stesse, di pettu à noi sò cose immateriale : smarriscenu ed affaccanu, trà sguardu è sognu. U vechju marinare prova à arricurdà si, ma a memoria si cunfonde...
6. Sestu QUADRU
Entre un gruppu di marinari... u tontu i seguita è ogni tantu si framette.. L’altri u piglianu à a risa quand’ellu parla... In un latu sò firmati Ulisse è l’Altru... A parolla di u tontu à pocu pocu accerta a verità : hè Ulisse l’ingannatore, falsificatore di u mitu. Palesa a storia vera di Lisula/Leucosia, ma u senteranu l’altri ?
7. Settimu QUADRU
Hè a stonda chì a crisa si scioglie. U tempu di a greva hè compiu... Tuttu volta « nurmale »... Ulisse, creatu da e parolle à sensu doppiu ch’ellu cappia u tempu insolitu di a greva, smarrisce anch’ellu : l’omu ùn hè più chè un vechju marinare, sfaccendatu è à l’oziu, chì prova à cuntà e so fole chì nimu sente...
L’Altru si avvede di un colpu chì u scagnu di i battelli hè apertu. Riguara i so pacchetti è valisge è corre...
PERSUNAGI
Ulisse : vechju marinare
L’Altru : omu o donna, interlucutore di Ulisse
Eo : Ulisse o L’Altru
Voi : Ulisse o L’Altru
Coru di i Marinari :
Curifeu :
Coru di e Sirene :
Primu Marinare :
Segondu Marinare :
Terzu Marinare
Quartu Marinare
U tontu
L’omu
Prima Voce
Segonda Voce
Terza Voce
I. Primu quadru
(Una calata longu à u mare. Di pettu, si vedenu parechje isule. Una panca à primu livellu. Calatu nantu, un marinare chjamatu Ulisse. Vechju. L’omu hè solu. Fermu. Pare ch’ellu aspetti. Ogni tantu guarda l’ora. À un mumentu datu, feghja una volta à diritta, una à manca, è po pianu pianu, mette à spizzicà si u nasu. Di prima u gestu hè discretu è po pianu pianu ci si affaccenda senza ritenuta. In u più bellu sente un rimore. Trasalta. Scopre ch’ellu ci hè qualchissia è vergugnosu,... mette à parlà...)
Ulisse :- Scusate, hè a prima volta... a prima, a vi ghjurgu ! Mi cascanu tutte à dossu. Cusì di bon core !. In quantu à mè, sarà stata a prima volta ch’o mi stuzzicava u nasu ! Sò vinti anni ch’o ghjungu quì. Vi assigurgu ch’ella hè a prima volta ch’o mi toccu u nasu... ed hè ghjustu issu ghjornu custì ch’elli mi cascanu à dossu i vostri ochji ! Mi anu scupertu è palisatu : ùn omettu grisgiu, nè goffu nè bellaghju. Sta barretta di marinare chì si porta tutte e timpeste di tutti i tempurali dapoi chì u tempu è tempu è chì l’omi... provanu à esse omi !
(l’altru chì pruverà à piglià a parolla senza fà ci la hè una persona omu o donna chì hà da firmà ind’ifora di u drama, primurosu solu solu di sapè s’ella hà da compie a greva di i battelli)
L’altru : - Apre à chì ora quì, u scagnu di i battelli ?
Ulisse (chì li parla ma senza dà propiu capu à ciò chì l’altru hà dettu):- Un vestitu qualunque, grisgiognu anch’ellu è frustu... Grisgiu è liveru cum’aghju frusta l’anima. Livera è macca... pesta è annigata...
L’altru : - Site unu di i battelli ?
Ulisse (misteriosu) -..i battelli i battelli... po dà si sì pò dà si nò... (Videndu chì l’altru si ne vole andà) Innò, state state torna à pena... Ùn cridite ! mi stò zittu ! Nò nò ! Prumettu di stà mi zittu nant’à quella di i mo guai... Ùn dicu nunda di i strazii... a vi prumettu... Ùn aghju più à nimu, ma s’o ùn era micca solu, a vi ghjurava nant’à u capu di quellu chì mi saria statu più caru! (sunnieghja) ... più caru... ùn a sò : un bapu, una mamma, una moglia, un figliolu o una donna... è ancu un cane... Alò, pusate è fate à pena vista di stà mi à sente... Mi hà da fà prò mi hà da fà...
Ancu ciò ch’o pensu è sentu ùn hè uriginale. Hè per quessa chì spizzicà o micca spizzicà, vogliu crede...
L’altru : - Ah ! eo s’o ùn aghju nunda à fà, apru a me cultella ed mi appinzu un steccu...
Ulisse : - Vinti anni. Or guardate voi u destinu. Vinti anni è po di un colpu u nasu. Un ditu chì si ficca pianu pianu, un ditu timicu, è dopu fruchigna senza misura. Ed hè custì ch’è vo affaccate voi. Trasaltatu ! aghju trasaltatu, cù u ditu propiu ficcatu è ùn vi dicu micca a vergogna !
L’altru : - Stecchi nò ? ! chè ? ùn appinzate micca stecchi...
Ulisse : - Catasti, muntini , muntagne di stecchi aghju appinzatu quì da tantu tempu ch’aspettu... Hè per quessa chì quella di stu ditu cù u so nasu hè una cosa chì ùn aghju ma’ fattu, cridite la puru... Ma oghje sarà per via ch’ellu ùn ci hè un fiatu stamane... A videte ch’ella ùn hè colpa meia ! A sulitudine, u silenziu è u tempu venutu grisgiu. Ma u più hè issa greva di i battelli chì hè scuppiata eri !
L’altru - (chì li parla ma senza dà propiu capu à ciò chì Ulisse hà dettu):- Micca nunda, ma quantunque, ùn si lascia micca a ghjente cusì, intrappulati. Un’isula ? Una trappula sì !
Ulisse :-Ùn capiscu cum’hè ch’è vo siate venutu ancu stamane vistu ch’è vo sapiate cum’è l’altri chì omancu sin’à stasera battelli nè ci ne entre nè ci ne sorte ! Una trappula ! una trappula ! L’avete visti eri sera quand’ellu si hè sappiutu ch’ella era scuppiata a greva ? Girandulavanu cum’è topi...
L’altru : - (voce di unu chì t’hà una visione orrenda) Ah i topi ! i topi ! Oimè i topi ! Tutti sti topi ! - Cacciate mi li da addossu... cacciate li chì mi vene l’aggrancu!
Ulisse : - Chì ci hè ? ùn và micca ? aghju dettu qualcosa chì ùn ci vulia ? Vi sentite male...!
L’altru : - (vergugnosu) Innò, sò eiu... Scusate, sò i topi chì aghju in capu... ùn circate à capì... i nervi è basta... ogni tantu mi vene l’angoscia... è vecu i topi chì giranu chì giranu... è facenu i so chjirli !... scusate, allora diciate di quelli chì girandulavanu...
Ulisse : - Iè, propiu, senza piantà... da una banda è da l’altra... Girandulavanu cum’è ... scemi ! Mughji, brioni, pianti, lacrime, lamenti, ghjisteme è salamine ! Ma l’ete vistu ancu voi... L’anu fatte tutte, l’anu fatte ! Arricurdatevi i cristoni ! i ghjesumaria ! i putanaccia inculata in tutte e lingue è u parapiglia è teni sin’à l’attrachju bughju (riface e duie bande chì si attaccanu lite : quelli chì sò à favore di a greva, è l’altri contra):
- Eo, sò un travagliatore cum’è voi, ma mi ci vole à esse à tutti i patti in Marseglia stasera ! Allora u battellu hà da parte, a vi dicu eiu !
- O parte stasera o ùn parte ma’più ! minaccia un antru.
- Sò trè mesi ch’aspettu issu appuntamentu ind’è u prufessore Untale à La Timone ! (minaccia) S’o ùn partu oghje, vi facciu un attaccu sopr’à piazza !
- È tandu l’averete voi nant’à a cuscenza ! disse a moglia.
- Eo, vi ammerdu à voi è i vostri attacchi !
- Ed eiu vi dicu di entre mi in culu voi è i vostri battelli !
- S’o ùn trattu issu mercatu dumane matina, ùn mi resta più chè à chjode è à manghjà chjodi, eo, i mo vinti uvrieri è e so famiglie...
- Vai chì ùn ti hà da fà male, cù a trippa ch’è tù ai, o tichjò !
- S’elli mi danu sceglie, preferiscu esse un po’tondu chè seccu cum’è un baccalà
- Aghju vistu u mumentu chì a cosa devia girà male...
L’altru - Ancu eo ! Ancu à pena è ci nasce ! È l’altru ? u cosu... u prufessore...
Ulisse :- ...u schinchiseccu !
L’altru :- Avia a diciulella : vulia spiicà !
Ulisse :- Anh quessu si vidia ch’ellu era struitu... Parlava bè ma si capia pocu ciò ch’ellu dicia... Era unu di issi capizzoni chì studieghjanu a ghjente. Cumu i chjamanu digià ?
L’altru :- Aspettate ...etnuglubisti..
Ulisse :- o eccuglubisti ?...
L’altru : - almenu ch’elli fussinu troppulogisti...
Ulisse : - ùn vi sò dì à u ghjustu... ma ciò ch’o sò hè l’impressione ch’ellu mi hà fattu... E so parolle sò scritte quì. Era propiu ciò ch’o sentia ma ùn la sapiu dì.
Arricurdate vi... Piglia è pianu pianu si gira ver di a moglia è li cappia : « Hè sempre cusì : l’isule sò prigiò ! »...
L’altru (scaccanendu): - Quessa sì a cacciata !
Ulisse : - Innò perchè ? ! Ùn ci avia mai pensu ma avà chì a sò, ùn possu sculinà verità più vera chè quessa. Iè chì sò prigiò ! Imprigiunati ! simu imprigiunati !
L’altru : - Bella scuperta, andate puru ! (irunia amara) È bè eo, videte, mi ne sò avvistu subitu !... Ùn ci hè bisognu à esse andatu à l’Alte Scole ! una trappula... chjosi cum’è topi ! Oimè i topi... i topi...
Ulisse : - Ah ma fate la finita cù i vostri topi !... Cosa dicia ? ... Iè, dunque, mi hè rivenutu di un colpu quant’o era statu tontu è spenseratu sin’à tandu ! Ùn mi rendia contu di nunda sin’à tandu...
L’altru (agressivu) : - State à vede : vi sarà ancu accaduta di pensà ch’è vo erate beatu...
Ulisse : - Deh facia è pensava anch’eiu cum’è l’altri ! Ùn sò s’è vo vi pudete figurà l’incuscenza chì ci tenia, chì ùn sapiamu nè di l’isule, nè di e prigiò, nè di i topi, nè di u restu... Campavamu è basta ! A matina ci aisavamu è s’ellu ci era u sole, ridiamu à u sole...è, ...s’ellu era neve, ...acqua o ventu, ... è bè ! ridiamu quantunque...
L’altru :- À mè ùn mi stupisce. Per sti lochi quì, u sole s’ellu manca un ghjornu, nant’à st’isule di sole, ùn stà tantu à vultà, ùn hè vera ?... S’elli ùn fussinu i tupacci, saria un paradisu !
Ulisse :- L’infernu di l’ochji chjosi ! Campavamu à a cechesca ! Aviamu i figlioli è li davamu l’allevu ch’elli ci avianu datu quelli prima di noi... Faciamu l’amore, eramu attenti à l’emuzione di i sensi è di u core, aviamu i nostri sciali è e nostre sciagure....
L’altru (scherzosu):- È cantu micca ? Sò siguru chì ogni tantu quellu sirinatu, quella impruvisata...
Ulisse :- Quessa po sì ! Cantà, cantavamu, iè cantavamu duv’è quand’ella ci incurnava di cantà ! è ancu à voce rivolta (mette à cantà, à voce rivolta, è di un colpu, pianta, inchietu...)... iè, canti ! canti ! è canti !... è castighi dinò quand’ella era tempu di castighi... Accettavamu tuttu cum’è s’ellu fussi naturale !
Ma quella di l’isula cum’è una prigiò ùn l’aviamu micca... Hè dopu ch’o mi sò accortu di tuttu...
Imprigiunati... Eccu ciò ch’è no simu noi altri chì stemu nant’à l’isule... Imprigiunati... È tandu ùn si tratta più di sapè s’è no simu nucenti o rei, ma solu di sapè e misfatte ch’è no avemu fattu.
L’altru ((chì da un pezzu ùn li dà propiu capu, feghja l’arilogiu parechje volte, capighjeghja, suspira...) : - Aùh ! videte à qualchissia voi ?... S’o ùn mi sbagliu, aghju a paura chì stamane ùn vale a pena à aspettà...
Ulisse :- Innò, ùn ci hè nunda à vede.... Aspettate s’è vo vulete aspettà, ma ùn si hà da passà nunda.
L’altru : Ma voi, aspettate... iè, voi ?
Ulisse :- Eiu ?... quale, eiu ?... o andate ! eiu ùn aspettu à nimu...
(Tandu l’altru tira un suspiru longu longu. Pare stancu mortu face vista cù u ditu ch’ellu dumanda s’ellu si pò pusà)
Innò, ùn ci hè bisognu ch’è vo vi scusite s’è vo vi vulete calà à cantu à mè. Sò panche publiche sò. Pusate puru, pusate...
Mi dumandate ciò ch’o facciu quì, di fronte à a calata... À u ghjustu ùn la sò... Innò, ùn cercu à nunda nè à nimu... Sò millaie di ghjente chì scalanu tutti i ghjorni... infine, l’altri ghjorni chì oghje ùn ci hè un fiatu... Videte oghje, quì, è bè, sò ch’ellu pò accade n’importa chè ! Quandu un battellu hè firmatu, li pò stalvà n’importa chè ! È ùn simu tutti cusì, battelli ligati, firmati, impastughjati. Bastimentu ligati à u molu, eccu ciò ch’è no simu noi altri, è ùn vecu ch’ella possa cambià...
(L’altru u feghja cù suspettu o timore)
Vi malfidate di mè è avete a ragiò... innò, ùn dite micca di nò. Hè nurmale cusì... unu chì hè solu in carrughju oghje... è chì feghja u mare à st’ora quì... hè unu chì prepara qualchì culpacciu... ma eiu ùn prepargu nunda ùn prepargu...
(Listessa malfidenza di l’altru chì ùn dice nunda)
S’o dicu chì stò, anderà ?... Allora, diceremu chì stò... Ma in fatti aspettu ancu eiu... Anu da vene... hè sempre cusì... l’aspettu è l’aspettu... è ùn ghjunghjenu... è po quandu ùn ci pensu è bè ! hè tandu ch’ell’affaccanu !
Hè un pezzu ch’è vo mi fighjate, iè.. sò bruttu è vechju.. è tristu... è t’aghju a gola asciutta... u core nò, a gola.. è e labre... Asciutte da ùn pudè più ride... S’o ridu, si anu da sbaccà... aghju da ride sangue...
Vi dumandate issò ch’aspettu... nè nimu ! nè nunda !
Vi dumandate quale sò... In fatti ùn sò nè nisunu nè qualchissia, postu chì sò toccu da issa malatia ch’elli chjamanu amnesia... Un nome l’aghju è ancu una casata, ma ùn ci hè l’arte ch’o mi ne arricurdessi. Allora chjamate mi Pasquale, Ulisse o Nimu, chì hè listessa ! Ùn mi arricordu mai da u capu à u mentu. Facciu una cosa è dopu ùn sò più ch’o l’aghju fatta... Ah ! Lasciate mi fighjà, pianu pianu, cù u tempu è cù l’asgiu a vostra faccia... Eccu cum’ella hè oghje a faccia di l’omi... oghje...
Lasciate mi fighjà vi da cima à in fondu ch’o vechi l’omu s’ellu hè cambiatu... dapoi tantu tempu...
Innò, ùn mi pare cambiatu... Vistu cusì, ùn ci hè stampa di tutta issa fanga chì ci era in tempi di una volta... Fanga in faccia è fanga in core... Oghje site bianchi bianchi è forse un pocu sbiaditi... Bianchi cum’è lenzole è guasi guasi s’o vi toccu di ditu quì nant’à a masca, mi pare u mo ditu ch’ellu si hà da ficcà è trapanà vi pella è polpa... Sarà tuttu stu lume eletricu duv’è vo site ghjornu è notte. In i tempi ci era l’ombra è a notte. Invece oghje simu sempre à lume accesu. Avemu e carne livere cum’è lenzole vechje...
Aiò ùn mi fighjate cusì... Vi facciu paura... a mo faccia ?... Innò, ùn sò micca scemu ! sò amnesicu ! a mo voce ?... hè a mo voce chì vi frastorna... nò, ùn hè micca quella ch’è vo pensate ! micca Voce di l’Aldilà ! Dicerebbe piuttostu di cantina... erbatavacca è vinu... allora vulete ch’ella ùn sia una cria fosca ?!
In i tempi cantava ancu eiu... vulete vede ? innò, pudia cantà un pocu tuttu... vulete sente ? (si sgorga parechje volte, ridichjuleghja per scusà si di a voce arghita) ah ! e voce spurgulate, sapete... (si sgorga dinò è po mette à cantà, ma quand’ellu averà trovu u so versu, si hà da piantà in pienu cantu, impauritu..., è po rimette à parlà à voce bassa, cum’è s’ellu si vulia piattà...) Scusate ! scusate ! hè sempre cusì ! mi piacerebbe tantu à pudè cantà, ma ùn possu.
Hè cume s’ellu ci fussi qualcosa à impedì mi ne, una cosa tremenda accaduta in tempi cusì landani chì a nostra mimoria ùn ne hà pussutu tene chè un ricordu incertu è scappaticciu.
Avete da ride, ma certe volte mi lascia l’impressione strana di una stonda for di tempu, quandu i seculi si eranu sempre zitelli... Tandu ùn era micca stalvatu à bastanza cose da pudè dì ch’è no t’aviamu una storia...Tandu campavamu senza vede ci misurati l’anni è i ghjorni. Ghjente senza passatu ! ma senza crimini, ghjente nucente ! Una scimizia di siguru, ma più và è più mi pare un’idea ghjusta.
Tante altre volte hè cume s’ella mi fussi stata difesa di cantà da una voce venuta da quassù,... innò, piuttostu da quelli d’inghjò (insegna l’Infernu).
Tandu po, sò stonde senza ghjudiziu. Hè tandu ch’elle si affaccanu Elle. Sò elle chì ùn volenu micca !
L’altru (tardellendu è inchietu) : Bùh chì fretu ! di un colpu... Oh ? ! u sentite stu fretu ! Quì, ci hè da piglià a morte !... è tutti issi scrimizimi ? millaie di zampe chì ruspanu u celu, a terra è ciò ch’è no vidimu.... i topi ! sò i topi neh ?
Ulisse (sunnieghja):- Ma chì tanti topi ! Sò Elle sì, cù l’unghje di ferru ! Sò custì, vicinu, ghjustu daretu ! sò elle ch’è vo sentite. Ùn chjudite micca l’ochji ch’osinnò site leccu ! Ùn volenu più cantu di meiu; ùn ci aghju più dirittu... (sunniendu è stacchendu e sillabe) Ci hè-da piglià a morte... Elle cantanu, sì ! Un cantu feroce, trà mughju è musica, di marmaru è di sangue sbruffatu... Tenì, e sentite ? ...Sò Elle, propiu... Venite quì, venite, ma zittu ! bè, ed e vi facciu vede...(durante tuttu u passu chì seguita, immubilità è indiferenza di L’altru cum’è s’ellu ùn vidissi nunda)
II. Segondu quadru
(gestu cum’è s’ellu sgrignava qualchì tendone invisivule... A visione suggerita hè quella di e Furie chì accampanu à Oreste in pienu tempiu di Apullone... in u mentre stessu chì a visione hè palisata scoppia un cantu duru è feroce, intricciatu à urli minacciosi è brioni di terrore. L’effettu da circà hè u cuntrastu trà a furia è u muvimentu di u cantu è l’immubilità perfetta di a scena)
(I mughji stancianu à pocu à pocu ; ferma un scandu daretu à una voce landana : versu recitativu)
PRIMA VOCE : Oimè ! orrendu à dì è orrendu à fighjà, issa cosa chì mi lampa fora di u tempiu di Apullone !... Mi n’andava ver di issu locu santu, duve si accatastanu a ropa è i doni offerti, ed eccu ch’o vecu, vicinu à l’Umbilicu sacru di u Diu, l’omu carcu à infamia, u disgraziatu. In dinochje si hè lampatu è preca, è pesa e mani sucidose da u fiume di sangue chì li ne sgotta cuntinuu. A so spada hè nuda è insanguinata da a ferita rossa è fresca, è porghje una ramella d’alivu u malabiatu, è ci hà imbucinatu ingiru i frisgi, à l’usu di i supplicanti antichi. Di pettu à ellu, zitte, a banda di donne addurmintate ! Ma quesse ùn sò donne ! sò mostri sò, sò Gurgone !... è ancu ùn parenu micca propiu Gurgone ! sò peghju ! un spaventu vivu !
Ulisse (trasfiguratu, hè in u tempu di a tragedia antica, insegna cose è persunagi cum’è unu chì sà):
(Piglia subitu subitu un’altra voce, quella di l’Apullone prutettore di Oreste)
SEGONDA VOCE : Eccu ! L’aghju lampatu u sonnu à dossu è l’aghju vinte, ma solu per una stonda. Sò brutte, sò crudele, ma sò divinità anch’elle è contr’à i dei, si pò pocu si pò... Sò elle, e vergine maladette di una volta, ùn ci si avvicina nè diu, nè omu, nè animale. Sò nate per fà dispettu, è li piace u Bughju è l’Ombra duv’ellu stà u Male. Ma tù, fughji è scappa luntanu chì ùn ti anu da lacà corre per stu pocu !
Ulisse (trasfiguratu, hè in u tempu di a tragedia antica, insegna cose è persunagi cum’è unu chì sà):
(Elle, voce furibonda)
TERZA VOCE (in parechje) : Merà lu, merà lu chì fughje l’assassinu, a ci hà fatta à u lampu ! Merà cum’ellu salta ! Merà s’ellu corre... Ma corghi quant’ellu vole, li ci achjicchemu à pressu cum’è cagne arrabiate. Ancu s’ellu fughje sottu terra l’omu ùn la si pò francà ! Cù ciò ch’ellu porta à dossu ùn la si pò francà ! Nè mancu cù issu diu chì li dà aiutu, agrottu è prutezzione !
(Di colpu tutta a scena sparisce è si volta à u marinare Ulisse)
Ulisse : Allora, l’avete capita chì cù quesse à vicinu, à l’appollu di ghjornu è di notte, ùn ci hè manera nè di dorme nè di cantà. Hè per quella chì u cantu s’ellu mi nasce in core, mi ferma in gola subitu subitu... Chì fighjate ? chì fighjate ? (risa) Mi fighjate e mani, i piechi ingiru à l’ochji, a fronte sbaccata à solchi è i membri nudacciuti di un vechju... Vecu ch’è vo vulete dumandà una cosa... una dumanda, o duie... o parechje... Parlate senza trimà...
L’altru :- À chì ora l’aprenu stamane stu scagnacciu di merda ! ?
Ulisse :- Vulete sapè quanti anni aghju ? (risa) A vechjaia ch’o aghju à dossu, hè quessa chì vi stumaca ? Ùn vi ne fate, ùn vi ne fate, aghju da turnà giovanu dinò...
(rimore... traspedighjimi... scrimizimi chì movenu per L’Altru interruritu a visione di i topi... ùn si vede à nimu ma ellu face cume s’elli passavanu davanti una folla cuntinua)
Lacate li passà tutti... nimu face casu... ùn ci vedenu micca... Lacate li passà cume s’elli fussinu trà noi, quì, in stu mondu, via mi avete capitu ! È ùn trimate micca cusì chì ci avete da palisà...
Vi inchietate chè ? vi inchietate di sente chì issa voce chì vi paria roza è fosca, avà a sentite dolce, chì ingiuvanisce è chì vi allusinga... ùn vi inchietate chì vi aghju da cuntà tuttu...
Ùn dite nunda ? Ùn vulete dì nunda ? Ùn face nunda s’è vo ùn vulete parlà perchè chì sò ciò ch’è vo pudereste dì... Puderete esse cusì... aspettate...
Dicerebbemu cusì...
III. Terzu quadru
Ulisse : Voi, invece di avè tutte isse valisge, sacchi è sacchetti, sareste digià à pusà quì. Vi sareste statu zittu sin’à tandu, addentatu à un troncu di salcicciu cù mezu pane è una meza sana di vinu... Salcicciu tostu è suchjosu è chì resiste una cria sottu à u dente. Hè megliu cusì... più bonu... insaccatu cum’ellu si deve. Fittu è seccu... Avete finitu di mastucà, v’asciuvate a bocca -ùn sò s’è vo vi tirate un rottu dopu manghjà ?... sì ?... nò ? bon ! ùn face nunda- ed hè tandu ch’è no mettimu à chjachjarà... Femu contu di un dialogu trà dui chì unu hè tuttu reale è l’altru tuttu stranu... Eo sarebbe l’omu stranu è voi sareste quellu chì li dà capu. Ferebbe à pocu pressu cusì a nostra ragiunata... (Da quì tuttu u passu pò esse interpretatu sia da dui persunagi (Ulisse è l’Altru cum’è sopra, o pigliendu u cuntrariu Ulisse=voi, L’altru=eo) o da unu solu (Ulisse) chì face e duie parte)
EO :- Innò, tutti i ghjorni... Quì, ci vengu tutti i ghjorni ci vengu...
VOI :- Ùn t’aghju mai vistu...
EO :- Di solitu ùn mi rimarcate micca... ma ci sò... À voi, vi avia rimarcatu... hè un pezzu... Sapia ch’ella devia finisce cusì è ch’è no ci deviamu parlà un ghjornu, tremindui... Era scritta cusì è quand’ella hè scritta ùn vale à sbattulà... Ci vole à falà ci... (un pocu disturbatu da a reazzione di l’interlucutore ch’ellu vede ammursciatu) Aiò, ùn vi la pigliate micca à male chì hè solu una manera di dì.
VOI :- Ùn t’aghju mai vistu... oghje t’aghju vistu vene pianu pianu rente à u mare pè a falata di e Palme...
EO :- Ci vengu tutti i ghjorni, ci vengu... Vengu è stò...quant’ellu ci vole ! Mi ne vengu pianu pianu rente à u mare pè a falata di e Palme...
VOI :- Ti cansi cù l’altri ad aspettà...
EO :- Mi ficcu trà quelli chì aspettanu è suppongu chì à vede ci cusì, tutti accumpulati daretu à issi cateri chì serranu a calata, ancu s’è vo mi avessite vistu ùn ci era ragiò alcuna di dà capu à mè più chè à un antru...
VOI :- Allora, ùn pudia micca sapè, hè capita.
EO :- Hè capita, ùn pudiate sapè. Trà l’angoscia di quelli chì aspettanu è a meia, da fora pensu ch’ellu ùn si vede nisuna differenza... Ma a differenza hè tamanta, cridite puru...
VOI :- Senza battellu, hè stranu cum’ellu hè stranu un portu !
EO :- Buh ! chì cacciata ! (scaccaneghja) Hè sigura ch’ellu hè stranu ! hè strana oghje mi face qualcosa di ùn avè vistu u battellu. Hè un affare curiosu...
VOI :- Di solitu ch’elli sianu aviò, treni o battelli, hè strana ma di regula mi ne infuttu...
EO :- Mi ne infuttu anch’eiu, ma quantunque un battellu chì entre in portu ùn hè micca nunda. Ancu oghje hè una cosa strana perchè vi piglia sempre à l’imprivisu un battellu chì spunta ! Tandu nò ! Si vidia di prima u fumaghjolu chì spuntava da sopra a ghjittata chì prutege u portu da l’assalti furibondu di u marosu...
VOI :- « l’assalti furibondu di u marosu », o cumpà, voi sì chì !
EO :- Zittu !... Tandu, hè sigura ch’ella era più spetaculare. Un fumaghjolu... una stinzata longa di fume mezu neru è mezu biancu... è dopu a girata à u fanale, un colpu di sirena...
VOI :- Un colpu di sirena ? Oimè !
EO :- Iè, una trumbata corta è alegra di u battellu chì entre...Dopu ci era tutta a cerimonia di a ghjente chì venia à fighjà a manovra... Vi pare à voi ? era cume s’ellu fussi ogni volta un miraculu ! Una catastrofa ch’omu si era francata...
VOI :- Oghje ùn hè più listessa cosa.
EO :- Oghje, cù i ferries hè tutt’altra cosa. Ghjunghjenu, cappianu ropa è ghjente, è ripartenu in un lampu. A vi facenu cusì... fruuuttt ! Una sola cosa m’arresta è mi tene l’attenzione... hè quand’ellu gira... Gira pè presentà si à l’entrata di u portu... tandu pare firmatu, carcu di lume è di ombra, luccicu di sole è di sale, fieru di pettu à noi. Pare un casale, un catafalcu innalzatu, una muntagna crisciuta nant’à u mare, di un colpu. Una muntagna o un casale, à u ghjustu ùn sò a figura ch’aghju in mente tandu...
VOI :- O una catedrale...
EO :- Voi esagerate (ride è alza e spalle) una catedrale ! voi po allora ! Fora di quessa l’arrivata in portu, mi impremenu pocu i battelli... S’è vo fate riflessu una cria, hè nurmale ch’o ùn ci avessi primura... Sò quì perchè chì sò obligatu à vene. Innò, ùn hè micca quessa, nimu mi dà l’ordine di vene. Hè una cosa persunale. Ùn la pudete micca capì, allora hè megliu à ùn perde tempu è forza à spiicà... Vengu perchè sò obligatu... Nimu mi forza ma sò obligatu quantunque... S’omu mi caccia u cosu di aspettà, mi sbrisgiuleghju quì davanti à voi, è ete da maraviglià ancu è dumandà vi s’è vo ùn ete micca sunniatu...
(voce feminile... un cantu dolce è misteriosu... lindu è tenace ma dolce... l’omu hè impauritu... hà persu a so calma... sbattuleghja da una banda à l’altra cum’è per fughje. Più cresce u cantu cù a so dulcezza, più cresce u spaventu di l’omu)
EO :-Tenite mi, tenite.. chì sò elle... e sentite ancu voi neh ? e sentite ? ! Anu da vene... Ci chjamanu... merà ci chjamanu... ma ùn ci vole micca innò ! ùn ci vole micca à andà... tenite mi tenite mi... Ùn vi avvicinate bè ! ùn vi avvicinate ! Listesse ! Sò torna elle, sò elle ! e cagne arrabiate ! e vergine maladette ! e dee di l’Infernu... Vi allusinganu è dopu vi strappanu in mille pezzi...
IV. Quartu quadru
(A scena si svolge à un altru livellu, quellu di a memoria di l’Odissea. U dialogu hè un cuntrastu trà e parolle di u Curifeu, un cumpagnu di l’Ulisse anticu, è i canti di u Coru di i Marinari è di u Coru di e Sirene)
U Curifeu : Circe a Maga m’avia prevenutu : « di prima ai da ghjunghje in e loche di e Sirene... »
U CORU DI I MARINARI
A so voce incappia ogni omu chì l’accosta...
S’è unu si avvicina è senza sapè sente...
Ci hà da perde i soi, a vita è a mente...
L’armunia di u cantu l’inchjoda à e Sirene...
Centu mila cadaveri, ochji privi di lume...
Elle sò donne è mostri, a morte e si lecca...
Nant’à l’osse sbiadite a pelle ci s’assecca...
Tù, Viaghja senza piantà !...
Impasta un po’ di cera dolce cum’è lu mele...
Tuppa l’arechje à tutti, marinari è cumpagni...
Ch’ellu ùn li venga u tichju di sente risa è lagni
È vai senza trimà !...
È tù, s’ella ti garba, e poi puru sente...
Ma nant’à la nave lesta stà à mani ligate...
Cusì arrittu è fermu, à u maghju inchjudatu...
Ti n’ai da pudè gode u cantu di e Sirene...
(ripiglia u curifeu... À traversu à a so persona parla a voce d’Ulisse)
U Curifeu : Allora simu andati ... A nostra nave nera è solida ùn hè stata tantu à ghjunghje vicinu à l’isula di E Sirene... Di colpu u ventu stancia... Ci fighjemu insischiti... Hè bunace cumpletta... U mare hè in aggrancu... I marinari imbucinanu e vele ed e lampanu in fondu à u battellu... Mettenu di manu à i remi chì battenu l’onda imbiancata ad ogni mossa... Pigliu è tagliu à pezzi un pastone cum’ella hà dettu Circe.. A cera torna umule in e mo mani tepide... I pichji in capu di i remi... A cera ne facciu tanti stuppini è tappu l’arechje di tutti quanti i mo cumpagni... È li dumandu di ligà mi... Mi stringhjenu arrimbatu à u maghju maestru, è mi leganu pedi è mani... U mare torna grisgiu è menanu i remi... Ci avvicinemu è pruvemu à passà in freccia ma e Sirene ci vedenu... È spicca u so cantu, accumpagnatu di a musica dolce cum’è mele di una fiscola è di una lira :
U CORU DI E SIRENE
Ulisse, pianta quì è veni ci à vicinu...
Sì u vantu di i Grechi cù e to prove divine
Ferma u to vascellu à sente e nostre voce
Ùn ci ne passò mai nave longu à sta foce
Senza gode si u cantu natu à e nostre labre
Durghjuleghjanu i sensi è l’Universu s’apre
Imbalsama u core, allumineghja a mente
Si palesa u Distinu à chì ci stà attente
Ulisse, pianta quì è veni ci à vicinu...
Ulisse : Cusì dicenu è mi trasonda una vampa dolce è calda è mughju ch’elli mi cappiinu... u cantu mi frighje u corpu, e carne, i sensi.. Ch’elli mi caccinu isse fune... ch’elli taglinu issi canapi... ch’elle scrizzinu isse ghjuncule... Elli ùn sentenu... È mi stringhjenu ancu di più, m’ammanettanu, mi atturcinanu mani è parolla...
Zerpitteghju... Saltu... Collu è falu, passu è vengu in a gabbia d’isse fune chì mi impediscenu di lampà mi duve sentu ch’ellu nasce u cantu, quallandi, vicinu vicinu, custì, nantu à a sponda di l’isula, u cantu sprichja quì, in u veculu di issi scogli bianchi posti à fior’ d’acqua... S’innalza, và è po ci volta... Hè l’isula sana chì canta è chì mi incanta... L’isula ammanita è chì s’offre... Anch’eiu mi porghju sanu sanu, di core, di brama è di persona... L’altri mi tenenu... ma à rombu di tirà è di stinzà, sentu e fune, e sentu chì s’allenanu... trizineghjanu... mi mursecanu e carne è po strappanu !
Sò liberu, vò ! Sò in u ciottu di i scogli, à u nodu di i sogni, à l’onfalu di a voce è di a vita ed a vecu...
(tonu chì cambia, recitativu, una visione sublime) Custì daretu à i scogli, a rena hè meza d’oru spampillulente è meza di ombra fresca. Face un lettu cupputu di notte è di lume. L’alghe sò soffice cum’è piume è rimurose à pena cum’è carezze ed ella mi aspetta. Ùn hà piantatu di cantà è face cennu ch’o avanzi è mi avvicingu... Guasi à tuccà la... Hè latte è sangue è musca tutta... Aghju a frebba à dossu è u sole mi introna. U sole mi pichja in i sensi. U cantu hè zeppu cum’è a bugna è empie l’aria, face più corda a petra è u mare daretu ci s’annanna, cum’è diciulimi di una criatura... Mi avvicingu à mani tese è scartu i tendoni di u riverbaru... I so ochji mi feghjanu è ridenu... ùn hà piantatu di cantà : a so voce mummuleghja carezze... u mare cantichjeghja daretu à noi nant’à a batticcia. A feghju... Ella mi ride sempre... U lume tantu l’incroscia tutta è m’innamoru...
Hè tandu ch’elle sò scalate l’altre duie ! Una sunava di lira è l’altra di fiscola. Anu fattu pezzi cù i so strumenti nant’à i scogli pinzii scrizzavanu e scaglie di a lira è di a fiscola... È sò turnate draghi... Si sò lampate in un frombu minacciosu di l’ale... Un fiscu duru è crudu, l’aria schjatta ad ogni latu è falanu lampi è saette ! I so urli fiscanu cum’è l’Aquilone... Simu accampati da ogni banda... A giuvanotta si hè lampata à l’agrottu di e mo bracce ma e duie Furie ci giranu sopra cum’è sunniacci foschi è orrendi... Sgotta sangue in ogni locu è l’anu chjappa è a si tiranu in daretu à i scogli è li sgranfianu a faccia è li ficcanu e so unghje feroce in e carne chì mughjanu... Mi sò lampatu à pressu à elle è trè volte mi anu fattu fronte fischendu è ughjulendu è pruvendu à truellà mi l’ochji cù e lame di i so bizzichi.
Una mi ritenia è l’altra purtava via a puveraccia è l’aghju intesa chì dicia : « O Lisula, o Lisula, Leucosia stupida traditora, oramai ùn ci veni più nunda. A traditora a nichemu da surella ! Ùn ci veni più nunda ed ai compiu a to vita ! Ti chjamanu Leucosia Biancaforma ma sì fosca è bughja cum’è a bugia ! Hè prontu u to castigu ! Eri pronta à barattà l’eternu di u mondu divinu per l’ochjata di un omu ! Allora piglia ciò chì ti vene ! » Ed hà messu à strappà li e carne cù e so unghje di ferru...
A curciarella si hè girata pè l’ultima volta è hà tiratu un mughju d’addisperu : « Ulisse, vai, vai scappa luntanu è arricorda ti di Lisula detta Leucosia ». Dopu u mostru a si hà tirata via è tuttu si hè cunfusu. Ùn si vidia più da celu à mare è à terra. E porte di u celu si sò sbaccate è u mare da u prufondu hà ripetutu trè volte isse parolle : « Arricorda ti di Lisula chì sarà sempre forma di i to sogni ».
Dice chì a burriana chì hè scuppiata tandu ùn si n’era ma’vistu... In quant’à mè sarà statu u ventu à ripurtà mi nantu à u ponte crosciu lapidu di u battellu. Dice dinò ch’ellu si era vistu un diu chì accuzzava a timpesta sopr’à i monti pinzii di l’isula funebre. Sarà cusì ch’o mi sò pussutu francà da e so mani.
U CORU
O Lisula, Leucosia zitella
U to visu mi si hè caru
Ti anu fattu lu macellu
U to cantu si hè firmatu
T’aghju l’anima urfanella
Nù i mo sensi infrebbati
L’acqua si hè inturbidita
A memoria mi hè amara
Oghje u lume hè sparitu
V.Quintu quadru
(A scena volta in daretu. U vechju marinare prova à arricurdà si...)
Ulisse : Scusate mi ma aghju persu u filu... Innò ùn sò micca solu l’anni... Puru quandu era un zitellu... anh iè ! dicia di u battellu quandu ellu gira pè presentà si à l’entrata di u portu : fermu, altu carcu di lume...
L’altru :- è di ombra...
Ulisse : - è di ombra !
L’altru : luccicu di sole è di sale...
Ulisse :- è di sale, ghjusta ! Pare un casale !
L’altru :- un casale di sale !
Ulisse :- ùn trovu micca innò !.. un casale catafalcu, una muntagna almanaccata nant’à u mare sottu à i nostri ochji di un colpu. Una muntagna o un casale, un’isula chì di colpu vi mette ammanitu un antru mondu... Hè propiu per vede quessa ch’o sente issa forza chì mi oblicheghja... È po e voce... e .. e sentite neh ?
L’altru :- Beh ! eiu ùn sentu nunda... ma sò statu sempre pocu sentachju... ma issa greva, pensate chì stasera tuttu hà da esse finitu !
Ulisse :- Fussi ella puru ch’ella finisca ! ma hè un pezzu ch’ella dura... ci chjamanu... merà ! ci chjamanu... Chì diciamu ? Innò, ùn mi aiutate micca ; aghju da truvà solu... Sò vechju ma bambulu innò ! Anh iè ! mi era ghjunta di parlà vi di l’isule... Ùn sò micca perchè ma l’isule m’attiranu più chè u restu... Hè cume s’e avessi in mè una voce landana chì mi dice di falà è chì mi trascina sin’à quì...
L’altru :- (ironicu) In somma falate quì per l’isule ? !
Ulisse :- À puntu ! hè propiu quessa ! s’è vo mi cacciate l’isule... mi cacciate u sole è l’acqua, a terra è u ventu, mi cavate a mimoria, mi cacciate tuttu !
L’altru - (ancu di più ironicu è sarcasticu) Ed hè per quella chì oghje ùn si pudia mancà... Quardate mi quessa ! (gestu chì insegna u mare viotu di battelli, rabiosu) ah ! ùn ci hè battelli nè nunda per parà ci a vista, andate puru !
Ulisse :- Oghje, hè un antru affare. Hè un ghjornu benedettu chì hè ghjornu dopu à libecciu. S’è vo site attente à l’isule in generale sò ghjurnate beate. Iè, ne vale a pena di aspettà le quand’elle si palesanu cum’è oghje.
Vecu ch’è vo ùn pudete stà fermu... S’è vo ùn avete pazienza, ùn e puderete vede... Affaccanu pianu pianu... una appressu à l’altra, daretu à issu velu di nebia chì si pesa... Tenì, e videte ? Merà le ! merà le ! Chì vi aghju dettu ? neh ? Chì vi aghju dettu ? !
L’altru :- Cumu si chjamanu ?
Ulisse :- Fate bè di dumandà à mè chì l’altri si sbaglianu sempre. Ci hè Capraia, l’Elba è po Monte Cristo...
Sò i so nomi d’avà perchè chì in i tempi ti avianu nomi di Sirene. Tandu si chjamavanu Aglaope -vole dì « Belluvisu », Molpe, « Musica », « Allusingu » Peisinoe, « Parolledolce » Telxepeia, « Visubugia » Telxiope...
L’altru (chì si sbaglia insignandu di ditu l’isule):- Elba, Telxiope, Capraia...
Ulisse :- Innò, micca cusì ! Cusì, pigliate le da cima in fondu : ci hè Capraia, Elba è Monte Cristo... Iè, bravu... Tutte infilarate...
Sapete cum’elle sò e ghjente, s’è vo ci mettite in cunfidenza à parlà di l’isule ch’è no avemu di punta, dopu ùn piantemu più ! Vi diceremu ch’ellu ci hè ancu una decina d’isulotti più favulosi unu chè l’altru. Pianosa, chì si piatta à gallu di l’acqua marina. À chì ci hè passatu à rente sà ch’ella hè intiurniata di miratori, cù sentinelle armate è mitragliose pronte à sparà. I nostri vicini da in faccia ci anu fattu e so carcere più rinchjuse... Quellu chì hè lampatu custì dice ch’ellu pò dì addiu à a libertà pè u sempre. Ci mettenu i maffiosi ci mettenu.
L’altru :- Li stà bè ! Sò salvatichi à veru ! Ùn ci hè un mese ch’ellu ùn truvessinu qualchì invenzione di soiu più crudele chè tutte l’altre. Avete vistu a telè l’altru ghjornu ? Un omu chì l’anu sparatu in faccia una decina di fucilate. Si sò assigurati...
Ulisse :- A Gorgona. Mi vene u fretu à l’osse solu di sente u so nome. (sunniendu) Soca sarà custì ch’elli a mi anu imprigiunata s’ella si hè sempre viva...
Questa quì hè Capraia
(si accorghje chì l’altru ùn lu stà più a sente)
Bon ! Vi ne infuttite ancu voi... Avete tortu... ma s’è vo pensate cusì, ùn ci possu fà nunda... U nostru mondu hè fattu cusì : isule, acqua è basta....
VI.Sestu quadru
(Un gruppu di marinari... Ogni tantu si framette u tontu... I seguita, ma l’altri u piglianu à a risa quand’ellu parla... In un latu sò firmati Ulisse è l’Altru... u publicu i vede ma ùn li sente...)
U tontu : Isule, pasta è acqua in bocca !
(Scaccanata generale)
Primu marinare: Hè propiu tontu... (ride è di colpu, muta di versu)... A passata di Caribde è di Scilla ùn precu à nimu di avè vistu ciò ch’è no avemu vistu noi !
Segondu marinare: O lu spaventu ! Fate contu un scogliu tamantu... ma tamantu !
Primu marinare: Cù in pienu mezu, a bocca di l’Infernu...
Segondu marinare: Un capu tufunatu : a bocca bughja è chì lampa u tanfu... Simu passati à cantu.
Primu marinare: Si surpa tuttu u mare... Si vede u marosu chì ghjunghje da luntanu... Ella, a draga, a serpa avvelinata, u stinza, u torce u porta sin’à noi...
Segondu marinare: U sbruffa, rabiosu, nant’à e tavule di a nave chì si lagna...
Primu marinare: L’acqua si hè fatta funa è stringhje i battelli...
Segondu marinare: Ed u mostru ci aspetta, à gola sbalancata... Simu passati à cantu guasi à tuccà la...
Terzu marinare : Dice chì certe volte si sente a voce di l’altra, a prigiunera...
Segondu marinare: A curciarella...
Terzu marinare : Di nome Leucosia, nucente è pura cum’è un alitu d’alba...
Segondu marinare: Legera cum’è un’isula, in cima à u marosu...
Primu marinare: Peghju per ella ! S’ella hè stata punita, hè segnu ch’ella avia fattu u male !
Quartu marinare : Dice chì sò l’altre duie, e sarpe, e draghe. Anu gosu u so male...
U tontu : Isse donne ùn sò culpevule ! Sò state maladette ! Ghjove l’hà impetrate ! N’hà fattu dui scogli ! Ghjove hè statu ingannatu.. Hè issu furbu d’Ulisse. Hè culpevule ellu ! Appinzate u palu o zitelli ! U li emu da ficcà ind’è l’ochju ch’ellu t’hà in fronte !
Primu marinare (cù gestu oscenu) : À mumenti ti dò di l’ochju è di u palu !
(Scaccanate in u gruppu)
Primu marinare: Malfidate vi d’issi scogli chì sòmostri marini.
U tontu : In tempi di una volta isse petre eranu femine. E femine eranu canti... Ariette un pocu lazze poste à gallu di l’acqua... Chete cum’è penseri, lebie cum’è ricami... Dissegnu di una costa, pettu di a Sicilia. Fate vi la cuntà da i vechji marinari...
Segondu marinare: Quella di Ulisse a mi hà conta un vechju pastore cecu. Era pueta anch’ellu. Tamantu cum’è l’Orcu... Tamantu ma più debule chè e so pecure. Prima era statu pastore è li avianu crepatu l’ochji... A mi hà detta una volta ch’o navigava pè isse bande custì... Hà dettu di ùn circà la più, a zitella... Ellu sapia tuttu... A passata hè bella trista... A giovana si chjamava Leucosia, vole dì Belluvisu. Ulisse hè scalatu è l’hà chjamata Lisula. L’anu tomba e surelle... Ma chì male avia fattu a tinta ?
U tontu : Innò, micca e surelle! Ùn li anu fattu nunda. Sò vittime anch’elle. Una sunava di lira è l’altra di fiscola ! U mare si hè vindicatu... Una... di nome Caribde, era figliola di a Terra è di u Mare. Ghjove li hà lampatu a so saetta à dossu... curciarella ! Hè colpa di Ulisse...
Primu marinare: Zittu ! lascia parlà à chì sà...
U tontu : L’hà frumbulata in mare...
Primu marinare: Ma chì ragana ! ùn ci sarà manera ch’è tù scià zittu una volta?!
(U puntanu è cuntinueghjanu à parlà trà d’elli... U tontu si mette di latu... Si sente à ellu per u più è ogni tantu una voce scappata da u gruppu di l’altri chì chjachjareghjanu)
U tontu : Avà hè diventata un scogliu goffu, orrendu è bughju. Si ingolle tutta l’acqua... Cusì (gestu d’ingunfià si)... Si empie, si empie... L’acqua li entre per tutti i tufoni è per tutte l’incritte... Inghjotte tuttu : u mare... i mostri... i fangotti di l’alghe verde è i suspiri infiniti di e gravette scimattulite... Dice chì ancu i battelli...
Voce 1 : .... chì spariscenu sani sani cù tuttu l’equipagiu... I si inghjotte è pianghje. L’alta cundanna...
Voce 2: Simu passati à cantu...
U tontu : Si ingonfia è po si ingonfia ! Pronta à scuppià... Un scogliu techju d’acqua ! Sbruminzulatu à mille pezzi ! Sbotta da tutte e parte... Cundannata à tumbà !
Voce 2: à cantu à tanti canti...
U tontu : mille gocce di sangue
Voce 1: a timpesta battia...
U tontu : mille vele stracciate
Voce 2: è l’aghju viste, orrende...
U tontu : Da l’altra parte di e Bocche... Ulisse l’hà burlati à tutti... In pezzi a lira curva, sunora è bella !
Voce 2: Duie cù u staffile...
U tontu : È po l’altra, chjamata Scilla... hè turnata anch’ella scogliu spaventosu, tetru è traditore ! Ghjove li hà culpita di fulmine è ciuttata in mare in e Bocche di Messina o curciarella anch’ella! In pezzi a fiscola ! Tante morte per nunda...
Voce 1: Dui mostri chì minaccianu à Ulisse
U tontu :
Ulisse, o Ulisse,
Figliolu di u viziu è di a Bugia
L’ai burlati à tutti. Ancu à Ghjove, u Rè di i Dii
l’ai ingannatu
Voce 1: Ulisse tribulatu...
U tontu :
Ulisse, Ulisse,
Voce di mele, core di fele,
Mente di pece
Ùn ci hè più lege
Core à dispettu
Una petra in pettu
Voce 1: A ti anu cacciata da e bracce i dui draghi ! un cantu cusì tristu... Una chjamata Leucosia... cantava... un cantu cusì dolce... l’anu chjamata Lisula...
Primu marinare:- una spelonca aperta, sbalancata sopr’à l’abissu...
Segondu marinare:- u mostru si hè impustatu indrentu ... e Bocche sò strette...Scilla : mezu donna è mezu Bestia à l’insù... È cane à l’inghjò...
Voce 2 : L’altra sona di lira, sonu chì inghjenna schjuma... Una chjamata Scilla...
Terzu marinare:- una cagna arrabiata, cù cinque altre cagne spaventose cum’è ella, a giuvanotta hè prigiunera... Guai a chì si avvicina...
Voce 2: A chjamanu Caribde, quella di a fiscola...
U tontu : In fondu in fondu di l’abissu, u visu di a giuvanotta... Leucosia parla ma ùn si sente !
Primu marinare:- Sentite cum’ella abbaghja
Voce 2: sei cani feroci, li sgotta u sangue in bocca
U tontu :- Zitti ! zitti i cani ! Lisula dice qualcosa
Quartu marinare:- Ulisse, Ulisse, un cantu cusì tristu...
Voce : L’anu chjamata Scilla, sunatora di lira
U tontu : Sò duie... da una banda è da l’altra... Tenenu u canale... Di nome Caribde è Scilla... a panza di e nave sguilla è ci si sgrisgia nantu... A spelonca ciambotta... i scogli sò martelli... Attenti ! attenti ! Ci entre l’acqua verde in a ferita... Gira è surpa tuttu... È Caribde ride... è l’abbaghju di Scilla...
(Di un colpu , l’Altru si avvede chì u scagnu di i battelli hè apertu. Riguara i so pacchetti è valisge è corre...)
VI. Settimu quadru
Ulisse : Innò, ùn scappate cusì ! sentite !
L’altru : Iè ! và bè ! un’antra volta...
Ulisse : Innò, aspettate ! ùn sapete micca tuttu !
L’altru (indirizzendu si à un marinare) : S’o fussi in voi, m’occuperebbe à pena di u vechjettu quallà...
Primu marinare : Quale ? Ulisse ! Andate andate chì s’è vo u state à sente, battelli per stu pocu ùn ne pigliate, andate puru !
L’altru : Anh ! si chjama Ulisse si chjama ? è bè ! ùn sò s’ellu hà da truvà subitu à Itaca è inguantà si à Penelope a moglia !
(scaccanata generale)
Segondu marinare:- Vecu ch’ellu vi hà contu di una chjamata Leucosia...
Terzu marinare (rifendu à Ulisse): Dice chì certe volte si sente a voce di l’altra, a prigiunera...
Segondu marinare (listessu ghjocu) : A curciarella...
Terzu marinare : Di nome Leucosia, nucente è pura cum’è un alitu d’alba...
Segondu marinare: Legera cum’è un’isula, in cima à u marosu...
(scaccanata generale è po à pocu à pocu u gruppu si ritira... Ferma solu Ulisse nantu à a scena... Volta u decoru è l’elementi tale è quale cum’è in u primu quadru... In issu mentre si affacca unu, pacchetti è valisge, un viaghjatore... ùn hà micca rimarcatu chì u scagnu hè apertu)
L’omu : - Apre à chì ora quì, u scagnu di i battelli ?
Ulisse (si pesa è cum’è s’ellu ùn avessi intesu nunda):- Un vestitu qualunque, grisgiognu anch’ellu è frustu... Grisgiu è liveru cum’aghju frusta l’anima. Livera è macca... pesta è annigata...
L’omu : - Site unu di i battelli ?
Ulisse (misteriosu) ..i battelli i battelli... po dà si sì pò dà si nò... (Videndu chì l’altru si ne và) Innò, state state torna à pena... Ùn cridite ! mi stò zittu ! Nò nò ! Prumettu di stà mi zittu nant’à quella di i mo guai... Ùn dicu nunda di i strazii... a vi prumettu...
(ferma solu solu)
Vinti anni. Or guardate voi u destinu cum’ellu hè fatale !
(Caccia una cultella d’istacca, riguara un pezzu di legnu è mette à appinzà lu, cù gesti accurati...)
FINE