I QUARANTA ANNI DI L’UNIVERSITÀ

Scontri di 31.10.2021

Fêté 40 ans jour pour jour après la rentrée historique du 26 octobre 1981, l'anniversaire de l'Université de Corse a révélé, ce mardi, au regard des quelque 300 participants, à quel point l'institution est à l'origine de parcours divers et innombrables. Le campus a été honoré par ses enfants

L'instant aura été celui des sourires, d'une joie sincère exprimée au moment d'un accueil, d'une rencontre, du bonheur partagé, du sentiment de passer un cap, de vivre un instant historique, de prendre conscience que le chemin parcouru rend fier et relègue les regrets à la marge.

Beaucoup d'émotion transpire du « chers étudiants d'hier et d'aujourd'hui » de Dominique Federici. Les souvenirs affluent dans la mémoire de Gilles Simeoni au regard de « tous ces visages des générations successives ». Face au président de l'université et à celui de l'exécutif territorial, les enfants d'un campus sur lequel ils ont grandi, qu'ils ont fait grandir, grâce auquel ils ont fait leur chemin.

Oubliant la solennité de l'instant, Gilles Simeoni rappelle qu'il est devenu, en 1984, un étudiant à Corte. Il se souvient autant « des soirées cinéma à 8 francs l'entrée » que de « cette jeunesse heureuse, insouciante, qui était aussi une jeunesse de lutte ». Portant aux nues l'Université de Corse, le président de l'exécutif va jusqu'à considérer qu'elle est « ce que la Corse a eu de meilleur et de plus prometteur ».

 

Les enfants de cette université, ce sont aussi les anciens syndicalistes étudiants des années quatre-vingt-dix. D'abord les leaders. Jean-Félix Acquaviva et Jean-Christophe Angelini sont devenus eux aussi des élus de premier plan. Antoine Aiello, lui, reste à ce jour le plus jeune enseignant-chercheur à avoir accédé à la présidence de l'institution qui l'a formé. « La plus belle des responsabilités que l'on puisse occuper en Corse », déclarait, il y a 10 ans, à l'heure d'un 30e anniversaire, celui qui dirige aujourd'hui la plateforme Stella Mare.

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Alain di Meglio, lui, était instituteur à Rospigliani en 1981. « Mais j'étais passionné par la langue corse et je voulais travailler dans le bilinguisme », confie l'actuel président du conseil d'administration d'une université qu'il a rejoint en 1982. Pour ne plus la quitter. « J'ai profité du premier diplôme d'études corses, pour m'orienter vers la voie qui me tenait le plus à cœur ». L'enseignant-chercheur a conscience d'appartenir à une autre catégorie d'étudiants militants devenus des cadres de l'Université de Corse. Ceux de la 73e section « Langues et cultures régionales » parmi lesquels figurent également Dominique Verdoni, Eugène Gherardi, Don Mathieu Santini...

Mais les enfants de l'Université de Corses sont également ceux qui ont tracé leur route ailleurs. Ceux qui, comme l'a bien dit Vincent Castola, « ont fait monter un territoire en compétences ». 

Ce mardi, la table ronde « Digià una storia, sempre un avvene » animée par notre collègue Julian Mattei, ancien étudiant du campus cortenais, a rappelé combien cette histoire fut tourmentée.

À l'évocation des incontournables rapports avec l'État, Antoine Aiello a rappelé à quel point le partenariat fructueux est souvent une affaire d'hommes, au-delà des institutions.

« Dès l'instant où le fil conducteur est une conviction partagée autour d'un projet ». Définitivement installée, stabilisée l'université ? « Elle ne l'est jamais », insiste l'ancien président. C'est aussi l'avis de Dominique Verdoni. « On l'a constaté dernièrement avec les problèmes du Capes de corse. Dès que le combat s'arrête, la machine n'avance plus. Elle ne s'accommode pas de l'immobilisme ».

Anticiper, avancer, se projeter et se hisser à la hauteur des enjeux de demain. L'Université de Corse sait que le temps de la maturité ne garantit pas à elle seule un avenir encore plus serein et prospère.

Mais elle compte avant tout sur ses enfants, guidés par la figure tutélaire de Pascal Paoli, dont la fresque monumentale de l'artiste Julien de Casabianca a été inaugurée à l'issue de cette journée anniversaire. Ses enfants qui, comme l'a observé Jean-Marie Arrighi dans la synthèse d'une table ronde, « ont tous leur histoire avec l'université. Chacun d'entre nous se l'est appropriée ».