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Uriginale

Sur ta lanterne ton regard s'illumine

traduction en français de Martine VANHOVE

Dans le halo de la lanterne ton regard brille,
ton coeur mille pétales s'y est entrelacé,
maintenant monte à pas de loup jusqu'au tournant,
fais fuir l'oiseau du bord de la fenêtre
et cueille du pot de fleurs la larme nouvelle
que j'ai gardée pour toi, marque tes joues du mot
que j'ai cherché pour toi au fond du dictionnaire
ancien de mon âme, soigne ses pages en lambeaux
et pose le pétale pour te souvenir
que c'est bien un mot à moi, prends-le. Viens
pour parcourir avec moi nu-pied, solitaire

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Uriginale

Ballade sans nom

traduction en français de Martine VANHOVE

Donne-moi les mots de tes yeux, la nuit est en train d'écrire
une ballade pourpre sur la beauté de ton visage,
la rosée scintille, tes joues sont un univers blanc
que personne n'a foulé pieds-nus sans se blesser,
touche ces mains et sens ce coeur disloqué,
et, regarde, chaud est le sang, solennels les pleurs.
Colombe ne t'envole pas au loin et mange dans ma main,
c'est du blé qui ne tue pas, c'est de l'eau pure.
Maussade la cloche sonne l'heure
où tu t'envoles de cette fenêtre entrebâillée

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Histoire sombre

traduction en français de Martine VANHOVE

Le ciel éclairci, je regarde en arrière,
paisiblement les flots sommeillent,
de l'océan ne provient aucun grondement.
Attends je déploie la voile, je cherche les rames,
j'entrerai comme un voleur joyeux dans la crique.
Ici le même clapotement entoure la barque,
la menuaille regarde sans peur,
la jetée clémente attend, moi j'espère.
De chaque naufrage sourd une histoire sombre
qu'ici sur la jetée chacun veut entendre.

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J'entre dans tes silences

traduction en français de Martine VANHOVE

Les croisées de tes silences s'entrebaillent
et nu-pieds je pars sans bruit à la découverte
ébahi tel un gamin ignorant du monde.
De mes lèvres les mots tombent, lourdes pierres
frappant le seuil et toi tu les ramasses.
Je scrute dans tes sombres silences,
monastères des nuits d'inquiétude
où erre une âme éveillée.
Les doutes, tapis d'herbes bruissantes,
sont piétinés à chaque pas. Enfin, naît
au sein de l'esprit affamé la réponse.
C'est une loi de la nature: la souffrance est
dans la délivrance, le Golgotha dans l'amour.

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Cette brise

traduction en français de Martine VANHOVE

Cette brise je la peindrai avec le silence,
avec des mots cuits au soleil du temps je la couvrirai,
je la nourrirai de feuilles sèches tourbillonnantes,
je lui chanterai la saison nouvelle avec mes yeux,
je lui lirai le destin de cet hiver avec mon coeur.

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L'amour

traduction en français de Martine VANHOVE

L'amour est une paire d'yeux qui reposent sur toi,
des lèvres qui s'entrebâillent en attendant ta réponse,
des joues qui rougissent en te demandant une caresse,
une bouche muette qui te défie de t'ouvrir grande.
L'amour est une femme, l'univers en provient,
et quand tu mourras, ce sera la fin du monde.

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Ce siècle est tombe en mon sein

traduction en français de Martine VANHOVE

Ce siècle est tombé en mon sein, tel un nouveau-né
habitué à la matrice et qui refuse de naître.
Ce siècle est jeune et s'enivre du printemps,
ce siècle est vieux et sait que l'hiver approche.
Ce siècle est un paradoxe aux mains d'une sorcière,
il explose comme un volcan après l'attente,
il se libère comme le bruissement des branches,
il s'emporte comme un cyclone entêté,
d'une main il stimule pour détruire de l'autre.
Ce siècle est trop pesant pour être porté en moi,
j'attends la délivrance qui n'arrive jamais.

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La porte est fermée

traduction en français de Martine VANHOVE

Si le soir tu ouvres ton coeur tout grand
j'entrerai souvent chez toi la nuit et j'y dormirai.
Si toute la nuit tu fixes les étoiles
c'est qu'elles te parlent la langue des secrets.
Et si tu passes les heures éveillée, tu entendras
dans le silence battre le coeur de l'univers.
Ne sois pas surprise : écoute bien et tu comprendras
que les deux coeurs battent au même rythme.
Tu auras trouvé la porte du mystère fermée,
à la porte désormais plus personne ne passera.
Souviens-toi du chemin pour pouvoir revenir.

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L'étranger

traduction en français de Martine VANHOVE

L'étranger transporte dans sa sacoche la solitude,
comme lui, elle connaît le chemin, et les amoureux
qui ne voyagent jamais seuls la transportent aussi.
A l'est comme à l'ouest, il salue d'un mot,
et les gens, à l'est comme à l'ouest, passent leur chemin.
Il n'a rien à déclarer à sa descente
d'avion, n'a rien de suspect,
sans passeport, sans argent, avec un billet open,
il laisse pendre sa sacoche sans la lâcher,
et ajoute à chaque voyage une solitude nouvelle
qu'il serre avec celles amassées auparavant.
S'il est arrêté

FRIGGIERI Oliver

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