F.D.GUERRAZI

Avocat, homme politique et ecrivain Italien du XIXè siècle

Scontri di 26.05.2012

(Livourne, 12 août 1804 – Cecina 25 septembre 1873)

Il est sans aucun doute l'une des figures importantes de la littérature italienne du XIXe siècle au même titre que Manzoni ou Leopardi. Politiquement engagé en cette longue période de troubles révolutionnaires que fut le Risorgimento – troubles qui conduiront bientôt à l'unité italienne –, il se sert de sa plume et de son talent de romancier pour éveiller les consciences.
De ses premiers romans (La battaglia di Benevento, L'Assedio di Firenze, etc.) à ses derniers, c'est l'argument historique qui sert de support à la thèse politique. L’histoire de l’Italie déroule une fresque suffisamment foisonnante pour que l’auteur trouve matière à exalter le comportement héroïque des grands personnages, infatigables combattants de la liberté, contre les tyrans. On notera que lePasquale Paoli, dans son édition de 1864, est offert à Giuseppe Garibaldi…
Au cœur de l’œuvre de Guerrazzi se trouve une série d’écrits dont la trame est située en Corse (terre qui l’accueillit lors d’un exil politique de plus de trois années, de 1853 à 1856). Les deux premiers sont de longues nouvelles (La torre di Nonza, La storia di un moscone). Ils précèdent un magistral roman intitulé Pasquale Paoli ossia la rotta di Pontenuovo (1860), dédié à l'histoire de la Corse en lutte contre les Génois, puis contre les Français, jusqu'à la «déroute de Ponte Novu» en 1768 (sous-titre de l'ouvrage). Ils furent tous trois rédigés en Corse, en totalité ou en partie. Un dernier ouvrage sera enfin consacré au célèbre condottiere insulaire, Sampiero Corso.
Parce qu’il ouvre le chapitre du romanesque dans la littérature italienne, F.D. Guerrazzi est aussi un pionnier dans l'histoire culturelle de son pays, son œuvre dépassant largement la dimension du plaidoyer politique sous-jacent.
Malgré son importance, seuls trois romans à notre connaissance ont fait l'objet à ce jour d'une traduction depuis le XIXe siècle : La Battaglia di Benevento, Veronica Cybo et La Serpicina.
Cent cinquante ans après la parution initiale du roman Pasquale Paoli, sa traduction en français rend justice à son auteur. (notice ALBIANA)

LE LIVOURNAIS FRANCESCO DOMENICO GUERRAZZI FUT
L’UNE DES FIGURES DE PROUE DU RISORGIMENTO.

Ecrivain engagé et « rabbioso » il fut notamment l’auteur des romans historiques : « La battaglia di Benevento » dédicacé à Angelica Bartolomei née Palli (1), « L’assedio di Roma » où il exalte l’épisode romain de la geste garibaldienne.
Homme d’action, il fit partie avec Mazzini et Montanelli du triumvirat qui gouverna la Toscane (1848 – 1849). Il partagea les idées anti-papistes de Garibaldi et l’hostilité du général à l’égard de la politique volpina de Cavour, celui qui céda Nice à la France.
La Corse où il fut exilé de 1853 à 1856 lui inspira plusieurs livres (« La torre di Nonza », « La storia di un moscone », et le célèbre « Pasquale Paoli ossia la rotta di Ponte Nuovo ».) Ce dernier roman historique fut publié en 1860. Sa réédition en 1864 fut précédée d’une dédicace à Giuseppe Garibaldi, le héros de l’expédition des Mille, obsédé par la reconquête de Rome et de Venise.
Francesco Domenico Guerrazzi lui rappèle le legs de Benjamin Franklin à George Washington : « Un bastone di sorbo selvatico »(2) en précisant que ce bâton n’est pas fait pour la promenade, mais pour bastonner ceux qui s’imaginent que c’est en mendiant que l’on fera l’unité de l’Italie.
Rappelant la dédicace que fit Vittorio Alfieri de sa tragédie « Timoleone » au général Paoli, F.D. Guerrazzi considère que Garibaldi est plus grand que le Paoli qui crut « Provvedere alla Patria e a la Liberta con l’aiuto straniero ». Catégorique, le livournais énonce : « La somma Providenza ha ordinato, che dalle mani dei Tiranni e degli Stranieri altro non possa uscire eccetto odio, fraudi e catene. » Sa recommandation à Garibaldi est formelle : Si le général veut rester « Una speranza d’Italia » il ne doit compter que sur ses propres forces (fare da sè) et non pas sur l’appui de l’étranger, ce qui fit pour Guerrazzi la faiblesse de Paoli. 
Telle est la leçon qu’il tire de l’échec de Pasquale Paoli.

Marie-Jean VINCIGUERRA (La Nazione, setptembre 2007)