VENTS CONTRAIRES
Puesia
S’arrêter au détroit
Juste le temps qu’il fait
Saisir la patience des brumes
Laisser au vent sa lumière
Franchir
Le nuage de Tchernobyl
S’est arrêté en Italie
Tout comme le Christ
s’est arrêté à Eboli
Il se peut alors que le silence
soit l’hymne officiel de la misère
Femme
Le voile intégral de ta peine
voile ce monde ingrat
de sable plein les yeux...
Le Simoun souffle dans tout désert
Une averse de sable...
A sali mon 4X4 BMW tout neuf
tout noir et tout brillant
comme toi
tu l’as lavé hier
et voilà que cette sale poussière étrangère l’a cochonné
et je remets les essuie-glace
et je te fais encore laver
parce que toi, tu prends moins cher
marre le sirocco avec sa poussière rouge
qui se faufile un peu partout
malheur au vent et à celui
qui n’a trouvé que ça pour apporter toute sa merde d’Afrique
La comédie du mois d’août s’ouvre par le libeccio
Au premier vent qui l’effleure
le rideau de sable se lève et apparaissent riant
des mégots sans fumée
des balais balayés
des jouets boiteux
des poupées édentées
de sacrés morceaux
de belles pièces
des bouteilles vides
ornées de papier hygiénique...
Le jeu durera jusqu’à la poussière
et faire pâlir le vent