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De la terre

Les Arabes dès l'hiver commencent à amasser des devises
fortes pour leur voyage à la Mecque, là-bas où brille la pierre noire.
Ce n'est pas du tout méprisant. Je les imite même, et je serre de l'argent
dans un endroit sûr, pour visiter les lieux saints qui méritent le puits
de mon étonnement. Dès que j'arrive là-bas, je reste assis désoeuvré
pendant des heures à l'ombre d'un figuier, couvert d'un capuchon,
et parfois je m'étends sur la terre à l'affût d'une voix gutturale,
proche ou lointaine. Je suis patient de nature et surtout quand j'attends
l'Inconnu. Beaucoup de temps passe, et si je ne le saisis pas en moi,
je me lève, et lentement je marche jusqu'à l'agence la plus proche, en
quête d'un nouveau billet pour un autre temple.
Avec moi j'emporte toujours un peu de cendre flottante.