Versione :
Francese

Le Silence de Carles Duarte - XXXIV

Traduit du catalan par
Hélène Dorion et François-Michel Durazzo
avec la collaboration de l’auteur, Carles Duarte

“Les corps des animaux ou des plantes, chacun avec ses multiples caractères, (…) viennent tous pourtant d’une unité”
Plotin, Ennéades, VI.2.5


Depuis une source inépuisable,
et des lèvres bleues de lumière
le temps sourd, insatiable,
le cristal absolu des heures
et le courant nourricier de la sève
qui parcourt et élève la yeuse
et les vieux champs calmes,
la pluie de sang
qui trace et arrête le battement,
les semences de la peau, le souvenir,
le regard secret du rêve,
le silence imprécis de la pierre,
l’étreinte de l’eau,
l’image des corps,
la poussière désolée parmi les astres.
Tout est un, et cette mer
redevient l’horizon
où les yeux reprennent souffle
et les jours s’endorment.
Tout est un, et divers,
la lumière y respire
tandis qu’elle attend le retour
à sa source inépuisable.