La surconscience linguistique de l'écrivain francophone
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La surconscience linguistique de l'écrivain francophone
introduction à L’écrivain francophone à la croisée des langues
par Lise GAUVIN
Editions Karthala, Paris, 1997
La langue, premier matériau de l'écrivain, est un enjeu dont on ne saurait exagérer l'importance. Si chaque écrivain doit jusqu'à un certain point réinventer la langue, la situation des écrivains francophones hors de France a ceci d'exemplaire que le français n'est pas pour eux un acquis mais plutôt le lieu et l'occasion de constantes mutations et modifications. Engagés dans le jeu des langues, ces écrivains doivent créer leur propre langue d'écriture, et cela dans un contexte culturel multilingue, souvent affecté des signes de la diglossie.
La problématique des interactions langues/littératures est complexe et concerne aussi bien l'autonomisation d'une littérature, les conditions de son émergence, la relation écrivain/public qui s'y établit et l'image du/des destinataire(s) projetée que les modèles dont dispose le texte pour représenter les relations entre les langues ou les niveaux de langues. Dans quelle mesure les poétiques contemporaines échappent-elles au « français fictif» qui a longtemps tenu lieu de langue littéraire, soit au clivage entre une langue polie, idéale et somme toute assez neutre et la pratique circonspecte, voire décorative, des niveaux de langue ?
Dans quelle mesure celles-ci arrivent-elles à mettre à distance un certain rapport de force entre les langues et à dépasser une distribution hiérarchique encore à l'oeuvre dans le corps social ?
Plus largement encore, sur quelles représentations de l'écriture et de la langue littéraire - ces poétiques sont-elles fondées ?
Pour discuter de ces questions, j'ai cru nécessaire d'entendre les écrivains eux-mêmes et leur ai proposé d'identifier le type de rapports qu'ils entretiennent avec la ou les langues qu'ils ont croisées. Se révèle ainsi un nouvel aspect de l'imaginaire francophone, non plus celui des généralités abusives mais celui des singularités et des tensions créatrices de langages. Car la notion même de francophonie ou d'écrivain francophone devient suspecte (1) dès qu'on cherche à masquer sous une étiquette commode - le fait d'écrire en français - les conditions et conditionnements qui interagissent sur l'une ou l'autre des situations spécifiques. Qu'y a-t-il de commun en effet entre la situation de l'écrivain du Québec, partagé entre le français d'usage, le vernaculaire québécois et l'anglais très voisin et celle du romancier d'Afrique qui doit traduire les émotions de sa langue maternelle dans une langue autre et pourtant nationale, entre l'écrivain de Belgique dont le français est la langue « naturelle » et l'Antillais partagé entre le créole et le français véhiculaire ?
La notion de surconscience
Les questions de représentations langagières, dans le contexte des jeunes littératures, prennent une importance particulière.
Importance qu'on aurait tort d'attribuer à un essentialisme quelconque des langues, mais qu'il faut voir plutôt comme un désir d'interroger la nature même du langage et de dépasser le simple discours ethnographique. C'est ce que j'appelle la surconscience linguistique de l'écrivain. Je crois en effet que le commun dénominateur des littératures dites émergentes, et notamment des littératures francophones, est de proposer, au coeur de leur problématique identitaire, une réflexion sur la langue et sur la manière dont s'articulent les rapports langues/littératures dans des contextes différents. La complexité de ces rapports, les relations généralement conflictuelles - ou tout au moins concurrentielles qu'entretiennent entre elles une ou plusieurs langues, donnent lieu à cette surconscience dont les écrivains ont rendu compte de diverses façons. Écrire devient alors un véritable « acte de langage », car le choix de telle ou telle langue d'écriture est révélateur d'un « procès » littéraire plus important que les procédés mis en jeu. Plus que de simples modes d'intégration de l'oralité dans l'écrit, ou que la représentation plus ou moins mimétique des langages sociaux, on dévoile ainsi le statut d'une littérature, son intégration/définition des codes et enfin toute une réflexion sur la nature et le fonctionnement du littéraire.
La surconscience linguistique affecte donc, à des degrés divers, les écrivains des littératures francophones, ces littératures qu'on a tendance à reléguer au rang de littératures régionales, minoritaires, ou encore « mineures », au sens où l'entendent Deleuze et Guattari, après Kafka, c'est-à-dire de littératures « qu'une minorité fait dans une langue majeure ». Ce modèle, certes séduisant, a été récemment contesté par Rafaël Confiant, du moins en ce qui concerne la littérature antillaise, pour son relent de colonialisme (2). Pour la littérature québécoise, il est difficile de parler de « minorité » puisqu' il s'agit de la très grande majorité des francophones d'Amérique. Par ailleurs, on sait que les littératures francophones, à la différence des autres littératures américaines, sont les seules à n'avoir pas renversé en leur faveur la dialectique du centre et de la périphérie. Si la définition première de littérature mineure ne s'applique pas indifféremment à toutes les littératures francophones, l'extension que Deleuze et Guattari donnent au sens même de littérature mineure leur convient admirablement, à savoir « les conditions révolutionnaires de toute littérature au sein de celle que l'on appelle grande (ou établie) (...) Écrire comme un chien qui fait son trou, un rat qui fait son terrier. Et, pour cela, trouver son propre point de sousdéveloppement, son propre patois, son tiers-monde à soi, son désert à soi » (3).
Parmi ces conditions révolutionnaires, l'une des premières est celle qui fait que l'écrivain francophone est, à cause de sa situation particulière, condamné à penser la langue. Amère et douce condamnation que celle-ci. La proximité des autres langues, la situation de diglossie sociale dans laquelle il se trouve le plus souvent immergé, une première déterritorialisation constituée par le passage de l'oral à l'écrit, et une autre, plus insidieuse, créée par des publics immédiats ou éloignés, séparés par des historicités et des acquis culturels et langagiers différents, sont autant de faits qui l'obligent à énoncer ce qu'on a appelé une « stratégie du recours et du détour ». Stratégie qui prend les formes les plus diverses, de la transgression pure et simple à l'intégration, dans le cadre de la langue française, d'un procès de traduction ou d'un substrat venu d'une autre langue ; sans compter les tentatives de normalisation d'un certain parler vernaculaire ou encore la mise en place de systèmes astucieux de cohabitations de langues ou de niveaux de langues, qu'on désigne généralement sous le nom de plurilinguisme ou d'hétérolinguisme textuel.
Cette surconscience a été nommée de diverses façons. En voici quelques témoignages, choisis à dessein parmi des auteurs différents de ceux qui prendront la parole au cours de ces entretiens :
« Je suis français : voilà qui unit, dans les profondeurs de la sémantique, langue et nation. "Je suis un Suisse d'expression française" : voilà qui définit tant bien que mal et voilà qui disjoint. Comment, dans ces conditions, ne pas en venir à penser que toute langue est relative, toute culture contingente ? » (Étienne Barilier) (4) « La langue française n'est pas la langue française : elle est plus ou moins toutes les langues internes et externes qui la défont» (Khatibi) (5).
« J'ai beau chercher dans le patrimoine congolais, je n'y vois aucun ouvrage écrit dans les langues que parlaient mes ancêtres.
Peut-être faut-il ajouter que les deux millions d'habitants qui forment notre nation s'expriment dans environ quarante langues, soit une moyenne d'une langue pour cinquante mille habitants.
(...) Les écrivains français racontent, dialoguent, se souviennent et s'expriment dans un environnement qui leur est familier, dans un français qui n'a pas d'accent, sinon celui des variantes régionales. L'écrivain français écrit français. Nous, nous écrivons en français (Henri Lopès) » (6).
Tout écrivain doit trouver sa langue dans la langue, car on sait que « toute langue est étrangère à celui qui écrit » (Yves Laplace) (7) et qu'« écrire une langue, c'est s'éloigner d'une langue » (Michel Tremblay) (8). Mais la surconscience linguistique qui affecte l'écrivain francophone - et qu'il partage avec d'autres écrivains en situation de « littérature mineure » - l'installe encore davantage dans l'univers du relatif, de l'a-normatif. Ici, rien ne va de soi. La langue, pour lui, est sans cesse à reconquérir. Partagé entre la défense et l'illustration, il doit négocier son rapport avec la langue française, que celle-ci soit maternelle ou non. La défense, au Québec notamment, l'amène à contrer la menace de disparition, l'expérience de la dépossession qui, à la limite, peut conduire à l'aphasie, au silence littéraire ou au no man’s langue .
L'illustration, qui le porte à revendiquer un français pluriel et son droit aux différences langagières, jusqu'à l'invention jubilatoire, l'oblige également à se rendre compte qu'un usage commun du français n'est pas suffisant pour susciter « la communauté des évidences » qui crée l'engouement d'un public pour un livre et provoquer la « trahison créatrice » dont parle Escarpit.
L'illustration est aussi un piège dans la mesure où tout projet préalable, toute orientation de l'écriture est un leurre et une fausse piste. Comment alors se situer entre ces deux extrêmes que sont l'intégration pure et simple au corpus français et la valorisation excessive de l'exotisme, c'est-à-dire comment en arriver à cette véritable « esthétique du divers » revendiquée par Segalen et, à sa suite, par Glissant ainsi que par les signataires du manifeste Éloge de la créolité (9)? Comment intégrer aux codes de l'oeuvre et de l'écrit le référentiel qui renvoie à différents systèmes de représentation culturels ?
Pour toutes ces raisons, je propose de substituer à l'expression « littératures mineures » celle, plus adéquate me semble-t-il, de littératures de l'intranquillité, empruntant à Pessoa ce mot aux résonances multiples. Bien que la notion même d'intranquillité puisse désigner toute forme d'écriture, de littérature, je crois qu'elle s'applique tout particulièrement à la pratique langagière de l'écrivain francophone, qui est fondamentalement une pratique du soupçon.
Babel apprivoisée
Le danger serait toutefois, là encore, de généraliser à l'excès.
Chacune des littératures francophones a raison de revendiquer son statut particuler dans la langue française. Pour ce qui est de la littérature québécoise par exemple, de Parti pris à Tremblay, de Ducharme aux romanciers des années 80 et à ceux venus d'ailleurs dont le parcours passe par l'expérience d'autres langues, les manifestations du jeu des langues sont variées. Si les années 60 ont été marquées par la provocation du joual, on remarque une intégration de plus en plus large, dans les textes des années 80, aussi bien du québécois que de langues autres que le français. Quant à la littérature antillaise, elle ne saurait s'écrire sans référence au parler créole qui la fonde. Ainsi la surconscience linguistique de l'écrivain francophone est-elle avant tout une conscience de la langue comme d'un vaste laboratoire de possibles, comme d'une chaîne infinie de variantes dont les seules limites sont un certain seuil de lisibilité, soit la compétence du lectorat, mais d'un lectorat à provoquer autant qu'à séduire. Dans ces textes ouverts au tremblement de la langue et au vertige polysémique se profile l'utopie d'une Babel apprivoisée.
« Ce qui caractérise notre temps, c'est ce que j'appelle l'imaginaire des langues, c'est-à-dire la présence à toutes les langues du monde », déclare Édouard Glissant » (10). Et l'écrivain de préciser : « Je pense que dans l'Europe du XVIIIe et du XIXe siècle, même quand un écrivain français connaissait la langue anglaise ou la langue italienne ou la langue allemande, il n'en tenait pas compte dans son écriture. Les écritures étaient monolingues.
Aujourd'hui, même quand un écrivain ne connaît aucune autre langue, il tient compte, qu'il le sache ou non, de l'existence de ces langues autour de lui dans son processus d'écriture. On ne peut plus écrire une langue de manière monolingue. On est obligé de tenir compte des imaginaires des langues (11) ». Bien que ce processus touche les écrivains de toutes les cultures, Glissant parle du « tourment de langage » particulier à ceux qui « appartiennent à des zones culturelles où la langue est (...) une langue composite (12) ». Dans le cas où une langue domine l'autre, ajoutet-il, « le ressortissant de la langue dominée est davantage sensible à la problématique des langues ».
C'est à une réflexion sur cette traversée des langues que sont conviés les écrivains interrogés dans ce livre, Il y sera question de leurs années d'apprentissage et des déterminations qui ont joué sur leur rapport avec la langue d'écriture, que celle-ci émane de la langue maternelle ou qu'elle provienne d'un choix plus ou moins délibéré, plus ou moins consenti ou subi. D'autres questions sont également récurrentes, comme celle de savoir jusqu'à quel point le fait de s'adresser à un double public, celui de la collectivité d'origine et celui d'une francophonie plus étendue, modifie les choix stylistiques. Jusqu'à quel point enfin 1'« esthétique du divers » est possible sans recourir à une dialectique du centre et de la périphérie. Ou encore sans faire intervenir les catégories de l'écart ou de 1'« irrégularité » - cette irrégularité chère aux écrivains de Belgique - par rapport à une norme généralement admise.
Ces entretiens ont été effectués à Montréal, à Paris ou dans le pays d'origine de l'écrivain, Les noms qui y figurent sont suffisamment représentatifs pour qu'ils n'aient besoin d'aucune justification : le lecteur comprendra toutefois que ce corpus ne prétend à aucune exhaustivité, ayant été constitué au fil de rencontres et de déplacements reliés à des séjours de recherche.
Je remercie les écrivains concernés pour la générosité avec laquelle ils ont bien voulu accepter de répondre à mes questions et, lorsque cela était possible, de revoir les textes transcrits. Que l'on me pardonne de n'avoir inclus à cet ensemble, notamment, aucun auteur de Suisse romande ni de l'Océan indien : cela reste à faire, comme il reste à interroger les expériences singulières d'écrivains qui choisissent d'écrire dans plus d'une langue et, pour certains d'entre eux, vont même jusqu'à s'autotraduire.
Du côté des poétiques
S'il est des points communs entre ces écrivains, par-delà le côté frondeur ou iconoclaste que la critique parfois leur impute, c'est bien ce parti pris de créer en toute liberté une langue qui rende compte de la complexité de leurs réalités culturelles. Ils partagent une « conscience de ce qu'il faut toujours tracer sur le sol la ligne à partir de laquelle il faut inventer, même s'il ne s'agit que des écritures analphabètes de l'oralité (13) ». Cette conscience, que je nomme surconscience pour souligner son aspect à la fois exacerbé et fécond, s'exprime au cours du présent ouvrage en des tracées qui sont autant de poétiques. Ces réflexions d'écrivains sur leur propre pratique, ces conversations avec et sur la langue, tiennent lieu de préfaces ou de postfaces, mieux encore d'autobiographies linguistiques, faisant ainsi écho à des oeuvres dont elles fournissent le point de départ et le fil conducteur (14). De tels discours, prolongeant la thématique de la langue inscrite au coeur même des poèmes et des textes de fiction, font oeuvre, De ces poétiques, on retiendra un sentiment de la langue plus proche de la fête carnavalesque et de l'esthétique baroque que d'un purisme étriqué et doloriste. Poétiques irriguées par le sens du ludique et du transitoire. A la conscience malheureuse du héros de L'Aventure ambiguë, « en détresse de n'être pas deux », succède une conscience déterminée à utiliser les ressources de l'hybride, de l'entre-deux, du métissage. A l'inconfort mironnien répond l'« inouïversel » de Verheggen. A la quête passionnée de l'origine chez Maillet, l'équilibre tranquille d'un Depestre, celui-ci n'hésitant pas à affirmer qu'il faut avoir « deux fers au feu », Les portraits qui se dégagent de ces témoignages n'ont de commun que leur complexité, Il est tentant d'attribuer aux écrivains concernés, mutatis mutandis, les impossibilités dont parle Kafka dans sa lettre à Max Brod : « l'impossibilité de ne pas écrire, l'impossibiblité d'écrire en allemand, l'impossibilité d'écrire dans une autre langue (15) ». Tant la pratique même de l'écriture, dans un contexte de décentrement ou de périphérie, devient objet de méfiance et s'apparente à une course à obstacles, L'écrivain francophone, qu'il serait plus juste de désigner sous le nom de francographe, sait au départ qu'il doit s'appuyer sur des dualités croisées, souvent antagonistes, et sur des lectorats qui ne font qu'amplifier l'ambiguïté de sa situation. Ses stratégies sont multiples : elles vont de l'intégration de mots étrangers à la création lexicale en passant par la traduction « en simultané ». Il parlera de greffes et de mémoire des langues, de sens connotés et dénotés, de rythmes aptes à rendre des éléments de cultures dont il sait par ailleurs qu'elles demeureront à tout jamais intraduisibles ou souterraines. Ce faisant, il reste sensible au risque toujours possible de récupération et à la menace constante d'un « désormais vous serez savoureux ou vous ne serez pas (16) ».
Faut-il lire dans ces pratiques de décentrement, de rupture, voire de transgression et de questionnement du statut des langues et de la littérature des exemples de post-modernisme ? Assurément, puisque la plupart de ces poétiques, fondées sur l'hétérogénéité, problématisent la notion même de langue et de langage.
Mais a-t-on attendu le post-modernisme pour s'engager sur cette voie ? Roland Barthes n'affirmait-il pas que depuis Flaubert, la littérature entière est « devenue une problématique du langage » ? (17) Je préfère pour ma part associer ces pratiques à la dédramatisation des tensions linguistiques que l'on constate dans les stratégies d'hybridation et d'« impureté » post-coloniales, stratégies qui attestent qu'une littérature peut être porteuse des codes de sa collectivité et proposer d'un même souffle une dialectique des rapports entre langue / culture / identité (18). Ce « maquis de langues » renvoie, au dire de Glissant, à une nouvelle sensibilité chez les écrivains et à une « variance infinie de nuances des poétiques possibles des langues (19)». Le texte tel qu'il s'écrit aujourd'hui en espace francophone est une traversée des langues et une interrogation sur la fonction du langage. L'écrivain n'a plus qu'à réclamer son statut d'«étranger professionnel (20) ». Condamné à chercher cette autre langue ou cette troisième langue qui lui appartient en propre, il n'en participe que mieux de cette expérience des limites, avancée dans les territoires du visible et de l'invisible, qui s'appelle Littérature.
Notes
1. Suspecte également dans la mesure où elle a tendance à exclure les écrivains de France eux-mêmes. Le terme d'écrivain francophone que j'emploie ici n'est nullement un acquiescement à cet état de fait mais plutôt une simple désignation permettant le regroupement des écrivains interrogés, ces francographes faisant partie d'un ensemble plus vaste, les littératures de langue française, dont les littératures hors de France constituent une dimension capitale.
2. R. Confiant, Aimé Césaire. Une traversée parodoxale du siècle, Paris, Stock, 1993.
3, Gilles Deleuze et Félix Guattari, Kafka. Pour une littérature mineure, Paris, Minuit, 1975, p. 33-34.
4. La Quinzaine littéraire, 16 mars 1985, « Écrire les langues françaises ».
5.Ibid.
6.« L'écriture entre les langues », conférence prononcée à Tokyo en 1991, inédite.
7 .La Quinzaine littéraire, numéro cité.
8. Possibles, vol. 11, n° 3, printemps-été 1987.
9. Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau et Rafaël Confiant, Éloge de la créolité, Gallimard, 1989.
10. « L'imaginaire des langues », entretien avec Lise Gauvin, dans Introduction à une Poétique du divers, Montréal, PUM. « Prix de la revue Études françaises », 1995 ; Paris, Gallimard, 1996, p. 112.
11. Ibid.
12. Ibid., p. 111.
13. Alain Ricard, Littératures d’Afrique. Des langues aux livres, éditions CNRS/Karthala, Paris, 1995, p, 251.
14. Pour l'analyse des textes eux-mêmes, on pourra se reporter à « L'écrivain et ses langues », Littérature n° 101, Larousse, Paris, février 1996, Ou encore au numéro spécial de la revue Études françaises. « L'Amérique entre les langues », vol, 28, n° 2-3, Presses de l'Université de Montréal, 1993. En ce qui concerne l'Afrique, voir l'ouvrage d'Alain Ricard mentionné plus haut. Citons entïn la synthèse fort utile de Dominique Combe, Poétiques francophones « Hachette supérieur », 1995 et les analyses comparatistes de Denise Brahimi, Appareillages, éd. Deux Temps tierce, Paris, 1991.
15. Kafka, Correspondance, Paris, Gallimard, 1965, p.395.
l6. Jacques Godbout, dans « Littératures visibles et invisibles », Études françaises, vol. 34, n° 1, avril 1997, p. 130.
17. Le Degré zéro de l’écriture. Seuil, Paris, 1953, p. 9.
18, « The syncretic and hybridized nature of post-colonial experience, écrivent Ashcroft. Griffiths, Tiffin, refutes the privileged position of a standard code in the language and any monocentric view of human experience, At the same time, however, it also refutes the notions that often attract post-colonial critics : that cultural pratices can retum to saine "pure" and that such practises themselves, such as the use of vernacular terms or grammatical forms in english literature, can embody such an authenticity. » The Empire Writes Back. Theory and Practises in Post-colonial Literatures, Routledge, London. New York, 1989, p. 43.
19. « L'imaginaire des langues », entretien cité, p. 122.
20. Abdelkébir Khatibi, dans Littératures visibles et invisibles », Etudes françaises, numéro cité.