Disparition d'Aimé Pietri, figure du journalisme corse

Aimé Pietri était une figure du journalisme corse.Archives Christian Buffa

 

C'est une grande figure du journalisme insulaire qui s'en va.

Nous avons appris la disparition d'Aimé Pietri à l'âge de 91 ans.

Après avoir été enseignant pendant quinze ans, il s'était lancé dans le journalisme.

Il a été correspondant de l'Agence France Presse (AFP) pendant de longues années, de RMC, de RTL, de France Soir, des quotidiens italiens Corriere della Sera et La Nazione et du journal allemand Bild Zeitung.

Aimé Pietri a porté sur les fonts baptismaux le magazine Kyrn, les stations RCI (Radio Corse international) et Corse Info.

Il y a six ans, il avait publié Cinquante ans de journalisme en Corse, aux éditions Anima Corsa, un livre préfacé par Pascal Marchetti où il racontait ses souvenirs. Comme il le confiait dans une interview à Corse-Matin, il posait sur sa carrière "un regard encore passionné, assez attendri, toujours intéressé."

Il a été le témoin de nombre d'événements qui ont rythmé l'actualité de la Corse ces dernières décennies. Parmi ceux qui l'ont marqué, il citait d'emblée l'affaire des Boues Rouges. "J'ai vécu intensément l'affaire des Boues Rouges que j'ai lancée après avoir parcouru le "Corriere della Sera" où un titre avait retenu mon attention. Ce titre était "Colosso con permesso d'inquinare" (Colosse avec la permission de polluer). Le colosse était la holding Montedison, n° 1 de l'industrie italienne qui avait obtenu du gouvernement l'autorisation de déverser en mer, à quelques milles du Cap Corse, les effluents d'une de ses usines. De violentes manifestations soulevèrent l'île, un navire-citerne fut même plastiqué et le sous-préfet de Bastia molesté, la justice italienne fut saisie et condamna Montedison à cesser les déversements. Mieux que Greenpeace, les Corses ont gagné la première grande bataille pour la sauvegarde de l'environnement marin."