Conversation
Les corses hors de Corse
(L’amour du village et le respect de la culture est plus fort que l’éloignement et les années. Pierre Marie, Françoise, Lucie, Jean-Paul, L’oncle Simon et Vincent Mariotti n’ont pas le même avis. L’exemple des Corses de la diaspora amène cette discussion.)
Lucie : - Est-ce que tu connais ce type là-bas ? J’ai déjà vu son visage !
Pierre Marie : - À la télé ! C’est Angelo Rinaldi de l’Académie française !
Lucie : - Ah ! Lui il n’est pas Corse, c’est un écrivain français. Admiré mais aussi beaucoup critiqué.
L’oncle Simon : - Ça il l’aura sûrement bien cherché ! Dans ce monde de l’art, il n’y a qu’articles et coup de griffes !
Pierre Marie : - C’est bien lui, je t’assure. Mais il doit être ici incognito. Il ne veut pas qu’on le reconnaisse.
L’oncle Simon : - Des Corses célèbres et renommés il y en a eu beaucoup. En Corse et hors de Corse.
Vincent Mariotti : - Jusqu’au dix-neuvième siècle, ils se faisaient connaître en Italie.
L’oncle Simon : - Des docteurs des Papes, des grands professeurs à Pise, à Rome ou ailleurs.
Vincent Mariotti : - Peu de marins, je crois.
Françoise : - C’est ce que l’on dit, mais moi j’ai des parents installés au Vénézuela depuis deux cents ans.
Jean-Paul : - Ils sont sans doute originaires du Cap Corse. Ils ont rempli toute l’Amérique du Sud.
Vincent Mariotti : - Et aussi l’Indochine, et toutes les anciennes colonies françaises.
L’oncle Simon : - Ce n’est pas pareil. Plus ou moins, tous les Corses des anciennes colonies sont rentrés…
Lucie : - Pas tous. Et que dire de tous ceux qui ont émigré aux Etats Unis…
Jean-Paul : - Sans aller chercher aussi loin, combien y aura-t-il de Corses à Marseille ?
L’oncle Simon : - Ce n’est pas pareil. Ceux-là, en une demi-heure d’avion ils sont à la maison !
Vincent Mariotti : - Ce n’est pas pareil ! Un Corse est un Corse et un homme est un homme !
Lucie, Et bien, il y aurait même de quoi s’énerver. Vous avez tout les deux raison. Disons que : c’est pareil et ce n’est pas pareil.
Jean-Paul : - Tout dépend : ça concerne aussi la langue, la façon de vivre, les sentiments…
Jean-Paul : - Les traditions, les projets, et même l’économie !
Vincent Mariotti : - Tout ça c’est bien beau, mais un Corse n’oublie jamais ses racines.
L’oncle Simon : - Même loin, même après des années et des années...