Tes frères courent
Puesia
Dece anni dopu, eccu lu dinù cun noi, à barattà amicizia è puemi. È prugetti, omancu per dece anni torna…
Tes frères courent
au pays de Kronos
leurs pas sont comptés
leurs ombres jointes
ils jouent pour eux-mêmes aux jeux vidéo
solitaires sans paroles
vérifient leurs messages
et courent à nouveau
Tes frères ne veulent connaître
ni joie ni tristesse
ni amour ni haine
ils courent sans grand effort
les muscles bandés
l’allure uniforme
les pas comptés
tes frères sont devenus sourds
pour les mots prononcés
ils ôtent leurs écouteurs
le visage surpris
hochant la tête
dans l’embarras du silence
tes frères courent en baskets
vérifient leurs messages
et à nouveau courent
au pays de Kronos
leur léger sac à dos
bourré de mépris
tes frères courent
et nomment vie cette course
sans toucher des coudes leurs hanches
silencieux, graves, absents
leurs pas sont comptés
leurs ombres allongées