Antonio Ranieri devant le tombeau de Giacomo Leopardi
Puesia
DURAZZO Francescu Micheli
Du fond de son âme
ne lui parvint que la parole des morts
et une calamité de cloches apaisée
dans la brume du temps
Il fut l’hôte de petits pays
et le maître lyrique de terres encore à venir
Avec avarice l’histoire
finalement en a fait son profit
Criez à présent vous
murs endoloris de la Ville de Naples
ou muettes barques ancrées
sous la lumière fanée de Torre el Greco
criez et chantez la gloire de ce noble
seigneur que devront regretter tous
les poètes orphelins du futur
Sachez que jamais il n’eut meilleure amie
que son image évanouie dans la profondeur
secrète du miroir
Ainsi grandes furent sa solitude
et l’art avec lequel il embellit son suaire
la double harmonie
de cette douleur auquel restera attaché
à tout jamais
la pauvreté de la mémoire :
sous le corps infidèle
la païenne raison de l’existence
pourtant avec la plume
l’énigme inaccessible de son règne.