Dans une station de métro
Puesia
Ma jeunesse est passée et je n’étais pas là.
Je pensais à autre chose, je ne faisais pas attention.
Les meilleures années de ma vie perdues par distraction !
Rosalinde aux cuisses roses, où est-elle ?
Belinda, Brunild, Cremhild, que seront-elles ?
Probablement des professeurs d’allemand
dans des collèges hors de l’espace et du temps !
En ce jour, jadis, il les aurait
aimées d’un amour imprudent et impudent,
comme dans un sale rêve adolescent
dont quelqu’un, le lendemain, se réveillerait.
Car tout cela n’était que souvenir, et survenu
il y a bien des années, et celui qui se souvenait
était aussi une mémoire qui passait,
un visage qui parmi d’autres visages se perdait.
Aujourd’hui, vue d’ici, du ressouvenir,
ma vie est une multitude
où moi, je ne sais qui, en vain cherche
mon visage, pétale d’une branche humide et sombre.