Le secret de la matière
Puesia
DUMAS Catherine
Je monte au grenier et j'ai six ans
par les escaliers qui grincent
sous mes pieds qui volent en secret
qui grincent comme la porte qui s'ouvre
sur la lumière filtrée des frayeurs d'enfance
où j'attends un peu
tout ce qui m'attend depuis l'éternité.
J'ai sept ans et la cendre se confond avec la lumière
déposée sur le temps. Les coffres donnent à voir l'autre côté
du monde épars sur le sol autour de moi.
Ce ne sont pas des objets mais le mystère même de l'existence
qui défile dans mes mains
quand j'ai huit ans quand j'ai maintenant
le secret d'une porte qui s'ouvre sur la maison.
Je parcours les chemins de la table du lit de l'être,
les racines de la maison sont le grenier
où la lumière touche sur mes mains l'infini.
Je monte par mes yeux effarés
et j'espère encore l'aurore qui m'attend
se rapprochant lentement de sa poussière.