Le grincement du temps
Puesia
VROMANS Marie-Claire
Tes mains laborieuses dessinent sur le sol
le travail de la nuit
maintenant que le temps a vidé le corps
qui projette l’ombre.
À ce moment c’est mon ombre que tu projettes
où tu sois ou ne sois pas.
Peut-être dans la maison, sur la marche qui grince
flairant ton poids dans mon corps
que tu abrites
comme quand je m’endormais dans tes bras.
Ma nuit n’était qu’une idée,
réelle la rotation du monde dans la cour,
lutte des chiens, le sol avec du maïs,
de la merde, des restes de repas,
et des copeaux de bois pleins de sueur.
Je peux voir la cour entrer dans le corps de l’enfant
avec le bruit des gens
et ta voix imprégnant les choses
qui gardent intacte la lumière
la lumière douce qui je recueille pour entrer
dans l’ombre où des mains laborieuses tissent
la ride la plus profonde du poème.