Versione :

DUNE DU BOGATELL

Quel jour je ne songerai pas à l’appartement

aux murs strictement peints en rose ?
J’arrive à la maison les semelles pleines de sable,
mouillé par la pluie et je n’ai plus rien à faire
que regarder la photo
qui te distingue avec le maillot
léopardé que tu ne voulus pas garder,
en écoutant la voix de Lou Reed
et le sourire nettement heureux.

Je marche embusqué d’automne
dans le couloir que je ne veux pas
plein des poèmes sur toi,
déception houleuse sans mot
dans le vase liquide des verbes où tu bouges.

Écoute ce qu’on ne voit pas
et relis ce que je ne t’ai pas dit.
Ça coûte d’écrire,
ça coûte d’écrire pour toi,
ça coûte d’écrire
sur la forme du feu et de la glace,
sur les pattes du serpent,
sur le fait de posséder tout l’air et ne pas respirer.
Ça coûte d’écrire sur toi
et ne pas avoir l’écuelle au passage de l’ange.
Ça coûte d’écrire
quand je ne sais pas où tu es.

Ça coûte de le répéter.
Ça coûte de le répéter ?
Et encore plus de l’oublier.