Itaca ! Itaca !
Teatru
La présente publication n’est pas un texte isolé, mais le premier aboutissement d’un travail de collaboration entre des personnes qui partagent le même intérêt pour les formes de la théâtralité et les ressources spécifiques des langues comprises comme éléments du langage dramatique. Sur ce dernier point, les promoteurs du projet « ODISSEA » sont convaincus que les langues minorées et les identités culturelles que celles-ci traduisent ont un rôle original à jouer dans le mouvement qui restitue au texte dramatique une importance qu’avait pu faire méconnaître hier la réaction tournée contre les excès d’une critique exclusivement soucieuse de littérature dramatique, au détriment en particulier de la dramaturgie, de la scénographie et pour tout dire du théâtre comme représentation et art de la scène.
Il faut en outre signaler que cette rencontre n’a rien de fortuit puisque depuis de longues années les trois auteurs concernés entretiennent des relations suivies à travers un échange d’expériences, de projets, de réalisations culturelles diverses. A cette familiarité, cette communauté d’intérêts et de goûts, s’ajoute la fréquentation des structures et des institutions qu’ils représentent dans leurs pays respectifs : les retombées universitaires ne sont pas le moindre bénéfice escompté de cette activité d’échanges.
Enfin, le caractère interinsulaire et méditerranéen du projet recommande à l’attention cette direction des recherches et des réalisations, au moment où se réordonnent, au moins symboliquement, les grands axes sur lesquels circulent les projets de développement culturel. On peut croire particulièrement féconde cette association de trois réalités insulaires dont chacune est un territoire de marches ouvrant sur des domaines identitaires spécifiques, riche de leurs patrimoines propres et des perspectives que la modernité leur enjoint de construire.
Leonardo Sole et Jacques Thiers
Bunifaziu-Santa Teresa di Gallura
26 mai 1997
Itaca ! Itaca ! Synopsis
L’Ulysse de Itaca ! Itaca ! est une personne qui retourne dans son pays après une très longue absence (bien plus longue que les vingt ans du récit homérique). Or son Ithaque n’est plus Ithaque. Est survenu un événement qui a tout transformé: l’époque, les gens, la culture... Un cataclysme? Non... Le temps... La vie... L’histoire...
De cette manière le voyage de notre Ulysse devient l’itinéraire d’un homme qui cherche vainement à reconstruire son identité personnelle et l’unité du monde. L’histoire d’Ulysse est la nôtre : toujours un peu plus...
Les divers événements et références qui servent de base pour l’écriture du texte sont tirés du chant XI de l’Odyssée. Nous nous appuyons fortement sur ce « dialogue avec les morts », mais en transformant très largement les circonstances et leur portée sémantique. Les modifications les plus notables sont, avec la multitude des personnages, la présence déterminante de Circé, venue du chant X, et l’apparition à côté d’un Elpénor sicilien qui suit la leçon homérique, l’histoire « corse » d’un Elpénor rival malheureux d’Ulysse. La longue période qui s’est écoulée entre le départ et le retour est figurée par les différences de langage entre ce que parle Ulysse et les personnages qu’il rencontre, la mixité et l’hybridation linguistique représentant par ailleurs à nos yeux une ressource centrale dans la dramaturgie d’Itaca ! Itaca !
I.1.
On découvre l’intérieur d’un édifice étrange, entre la grotte et le palais royal. L’extérieur est de marbre, sur les côtés, deux colonnes élancées. L’intérieur est une immense caverne naturelle. Sur le flanc de la bâtisse on entrevoit un pan de décor naturel: une plage, des arbustes, des genévriers et tout au fond, la mer. Un homme est étendu sur le sable. A côté de lui, les débris d’une embarcation. Ses vêtements sont lacérés.
Mais voici qu’il il se réveille et regarde tout autour de lui, étonné. Il se lève, crie un appel, puis considère les environs...Il coupe une branche de genévrier et la hume. Il respire l’air ambiant à pleins poumons, il tombe à genoux, prend une poignée de sable qu’il porte à ses lèvres et s’écrie: « Ithaque! Ithaque! ».
Puis il voit une traînée noirâtre sur la grève, il s’approche: c’est du goudron. Il s’aperçoit alors que ses pieds sont tout noirs jusqu’aux chevilles. Il regarde mieux et se rend compte que même la végétation est malade: les arbustes sont desséchés et rabougris. Ulysse pénètre dans la caverne. Il croit reconnaître la demeure de son père Laërte. « Où peut donc se trouver mon vieux père? » dit-il.
I.2. Il regarde autour de lui. Personne. Une vieille table, des outils agricoles, quelques chiffons. Ulysse ramasse une chemise maculée et élimée, un pantalon en lambeaux. Il craint qu’il ne soit arrivé quelque malheur au vieil homme. Il caresse longuement ces haillons et se remémore un épisode de son enfance, quand son père le conduisait jusqu’au verger: Laerte lui avait offert des plants d’arbres fruitiers et dévoilé bien des secrets des choses de la nature.
Tout d’un coup une bourrasque, une porte qui claque. Entre une vieille femme. Ulysse croit reconnaître la vieille servante sicilienne de Laerte... Mais non, c’est Euryclée. Il l’appelle. Elle ne répond pas. Il tente de la saisir par le bras. La vieille s’évanouit dans le décor comme un fantôme. Ulysse veut la suivre. Il sort de la maison, regarde tout autour. Il ne voit rien ni personne. Seul un vieux chien qui passe en aboyant.
II.1.On découvre à nouveau l’intérieur de la grotte, tout à fait métamorphosée. Elle regorge d’objets précieux, de tapisseries, de brocarts et de lampes. Sur la gauche se présente Circé, armée d’une baguette dorée, qui pousse devant elle un troupeau de porcs. Elle crie des ordres pour les faire pénétrer dans l’enclos. Derrière elle paraît Ulysse, l’air absent, attentif aux appels d’un appel venu d’ailleurs. Il ne tarde pas à reconnaître la voix de son compagnon Elpénor, mort sans sépulture. Il entre dans la demeure, croit reconnaître dans cette silhouette féminine sa femme Pénélope. Il l’appelle, Circé se retourne. Ulysse s’écrie: « Encore toi? Où est Pénélope? Lui as-tu jeté un sort? » Il la secoue avec rage, menaçant. Circé sourit: « C’est donc ainsi que tu me prends dans tes bras! » Ulysse desserre l’étreinte et la regarde plein de stupeur. Alors Circé: « Reste ici, Ulysse; Ithaque n’existe pas. » Ulysse refuse: « Non, non, j’ai vu Pénélope! Je l’ai vue! » Circé s’éloigne vers la gauche; sur ses lèvres erre un sourire étrange. Elle fait un geste: soudain, sur la droite apparaît Pénélope. Ulysse tente de l’enlacer, mais ses bras n’étreignent que l’air. « Me voilà revenu aux Enfers » pense-t-il. « Tous ceux que j’aimais sont morts ». Circé réapparaît, avec aux lèvres le même sourire mystérieux. Elle l’enlace, le conduit à l’extérieur. Ulysse la suit docilement.
II.2. Ulysse bâtit un grand radeau. Circé tente de le dissuader en répétant les mêmes mots: « Reste ici. Ithaque n’existe pas ». Les silhouettes que tu as vues ne sont que les ombres du passé ». Ulysse la repousse et met le radeau à l’eau.
Le lendemain matin, la mer rejette les débris du radeau.
II.3. Ulysse construit un autre radeau, puis un autre. A chaque fois la mer emporte l’embarcation dont elle rejette les débris sur la plage, peu après. Ulysse se laisse aller au désespoir. Circé lui prend la main: « La véritable Ithaque n’est pas celle de tes souvenirs, mais celle-ci! ». Bien des années se sont écoulées. Une catastrophe est arrivée. Ithaque n’est plus Itrhaque. Ulysse supplie Circé: « Je veux les revoir unez dernière fois. Je veux revoir Télémaque ». Circé entend sa prière: apparaît un vieillard sombre et squelettique. C’est Télémaque: « Père, tu ne me reconnais pas? ». Et voici que défilent tous les personnages de son passé: Eumée, Fémios, les Prétendants dont le corps est percé de flèches, de coups de lance et d’épée. Voici enfin Pénélope: « Quand retourneras-tu, Ulysse? » Mais Ulysse a du mal à déchiffrer ses paroles. On dirait qu’ils lui parlent tous dans une langue presque étrangère et qu’il ne comprend guère. On entend des grognements: quelques porcs entrent sur la gauche et traversent la scène. Il lui semble que tous parlent la même langue, sauf lui. Il tombe à terre, en larmes.
II.1.
Interno della grotta, che ora appare molto cambiata. E' piena di oggetti preziosi, di arazzi, tappeti e lampade. Al centro un grande mastello o paiolo, con un lungo bastone appoggiato all'orlo interno. Dalla sinistra arriva di corsa Circe, che sta inseguendo con una verga dorata dei porci. I porci escono ubbidienti sulle quattro zampe, ma dopo un poco rientrano saltellando e danzando sulle zampe posteriori. Girano intorno a Circe, che si fa abbracciare di volta in volta da uno di loro, in una serie vorticosa di giri di valzer. Via via che finiscono il giro i porci, ordinatamente, escono. Circe indosserà una maschera. Nei rari momenti in cui la toglierà, avrà il volto di Penelope.
CIRCE (raccogliendo il velo che le era caduto, affannata per il ballo) Sciò!... Sciò!...,
ULISSE (arriva, smarrito, seguendo una voce lontana che lo chiama, crede di riconoscere nella voce di Circe quella del compagno Elpenore, morto senza sepoltura) Elpenore! Amiggu meu!... Tu puru sei turrendi da un sognu?
ELPENORE (attraversa lentamente la scena, senza vedere o riconoscere Ulisse. Esce in direzione del recinto)
Nausicaa, Nausicaa, Nausicaa sognu. O lu mio fior’di schiuma, nulu di e mo brame ! Veni, veni ! sognu di luce... acqua fresca per l'ochji mei... perchè pianghji?... Turnatu sò... sò turnatu. Ùn pianghje... Cum’è l’acqua di u mare ùn aghju fattu chè corre... Aspetta ! Nausicaa, ùn pianghje (face cum’è s’ellu l’agguantessi ma li sguille è di colpu, cambia tonu, orrore nant’à a faccia)
Ti n’arricordi, è dì ?... ti n’arricordi u ghjornu ch’è tù mi sculinasti, mezu mortu, resu da i strazii è perseguitatu da a timpesta d’Eole ?
Oimè ! a ripa, sguillu sguillu ! a ripa ! tenitemi chì cascu ! Tenitemi chì morgu !... Sò cascatu. Scusate... mi hè parsu ch’è vo chjamessite ! Una voce... di zitella... era tù ! è dì ?, ti n’arricordi ?... una voce di femina... Scusatemi !... è po u mare quaiò taglivu chì ùn si pò dì. Tuttu lume è tuttu lama...
(cambia tonu ; voce nustalgica) Mi era messu à l’agrottu di tamanta cippata d’arburu. Mezu alivu è mezu ugliastru. In corpu à mamma. Nè a forza umida di u ventu marinu, nè e frezze luminose di u sole ùn ci era l’arte ch’elle ci si pudissinu ficcà, da tantu elli eranu zeppi è intricciati vette è frundami. Hè custindi ch’o mi sò piattu. Mi ci sò infrugnatu... ficcatu à l’intimu d’isse fronde fresche è fine... L’arburu tondulu cum’è un corpu di femina...
(cambia tonu ; voce spaventata) Oimè ! oimè ! U viotu... L’ingannu di u viotu ! A morte chì aspetta, piatta in u viotu... Ulisse, hè quassù è mi feghja ! Ulisse, quellu chì guarda in catarochju... Cù a morte inghjò... a morte... Nausicaa chì aspetta... quassù... mi feghja in catarochju... hè quassù a femina quassù... mi hà ingannatu... Nant’à u tettu quassù cù Ulisse è chì ride... Falsu falsone !... Sò mortu ingannatu !
ULISSE (entra nella casa, crede di riconoscere nella donna la sua Penelope. La chiama. Circe si volta).
Ancora tu? Uni è Penelope?
CIRCE No este.
ULISSE L'aggiu vistha... l'aggiu fabiddadda... Edda m'ha surrisu...
CIRCE No este. No fidi. Sonniu fidi. Bisu. Màzine fatta da sos ojos. Bisione de frebba.
ULISSE Puru Laerte, babbu meu... L'aggiu fabiddaddu... E puru Euriclea... L'aggiu vistha cun chisth'occi mei... Ma no m'ha vuruddu fabiddà.
CIRCE No as cherfidu sos donos mios. Tanto curre. Curre fattu a sas neulas. Pone fattu a sos mortos.
ULISSE Morthi? No vibi più lu babbu meu? No vibi Euriclea?... E Penelope... Dimmi: Penelope...
CIRCE Ti cheria dare vida, e as cherfidu morte. Bae. Sighi su pianeta tou lamentosu.
ULISSE Sei tu la mara. Sò li to' fatturi... Sò li to' maìi... Sei tu chi mi sei pissighendi cumenti la morthi!
La scuote con rabbia, la minaccia.
CIRCE (ridendo) In custu modu m'abbrazzas?
(Ulisse ritira le braccia, la guarda sorpreso. Lei gli parla all'orecchio. E subito si diffonde un suono lungo e distante d'organetto). A ti nd’ammentas ? Su riu... Sas cumpanzas chi ponìan sa robba a asciuttare subra s’ervba... e chiddu sonu lontanu de sonette...
ULISSE La bozi toia!... Ma undì sei? Drent'a me sei?... Penelope...
CIRCE Iscu'... Resta cun megus... Pro sempre...
ULISSE (triste) Aggiu intesu a Penelope... La bozi soia aggiu intesu... Ma edda no v'è più.
CIRCE Resta cun megus... Itaca no esistit...
ULISSE Aggiu intesu a Penelope... Ma chi magìa è chistha? Mi sei torra giugghendi aumenti hai fattu cun l'amigghi, candu l'hai ciambaddi in porchi? Guai a te, Circe!...
CIRCE (allontandosi, con un sorriso ambiguo, sulla sinistra, fa un gesto tra l'addio e l'invito scherzoso). No as cherfidu sos donos mios... No as cherfidu a mie.. Sighi su destinu tou, Ulisse... Sighi su destinu...
(Rimane un po' in penombra, incerta, forse in attesa. Poi esce sulla sinistra. Subito dopo ricompare Penelope).
ULISSE (tentando di abbracciarla) Turraddu soggu...
Turraddu...
(Le braccia si stringono al petto vuote). Lu mari no m'ha vuruddu... Mi n'ha isthupiaddu cumenti un ròriggu di fogna... Aggiu pessu li nabi. Aggiu pessu tuttu. Penelope. (Penelope sorride mestamente, poi scompare. Ulisse lascia cadere le braccia) Ma forsi... soggu turraddu all'inferru... Mari maru, lu meu... (Gridando) Circe ! Circe ! Tòrrami l'amigghi mei!... Tòrrami a me' muglieri!... Circe, majàglia maradetta!... Tutti chissi chi vurìa bè, tutti morthi... tutti morthi...
CIRCE (rientra col suo sorriso misterioso, lo abbraccia, lo conduce via. Ulisse, docile, la segue) Beni... Beni cun megus... Già los as a bider... Lo as a poder pider...
ULISSE Puru a mamma mea?
CIRCE (comincia a far ruotare, con sempre maggior forza e velocità, il lungo bastone dentro il mastello, dal quale si levano fumi e aromi. Una fitta nebbia invade l'ambiente. Quando essa si dirada, si vedono tante ombre, che via via assumono figura e volto umano, girare vorticosamente intorno a Ulisse.Circe si ritira, spingendo avanti Ulisse)
Abba'!... Sonnios isfattos faghen carres isfattas... E s'òmine torrat a sonniare... Abba'!...
(Ulisse viene subito circondato da tutti i personaggi già apparsi e da altri che in qualche modo il suo desiderio ha evocato. Questi danzano, ridacchiano, stridono, e poi all'improvviso fanno lunghe giravolte in silenzio. Non si deve sentire nessun rumore. Dovranno muoversi come fantasmi. La parola ritorna via via che i personaggi si fermano a parlare. Solo Nausicaa, in disparte, piange in silenzio).
ULISSE Nausicaa... sognu di luzi... eba frescha pa l'occi mei... parchì piegni?... Turraddu soggu... No pignì... Cumenti l'eba di lu mari, eu no aggiu fattu che currì... m'immobu e giru pa lu mondu, ma soggu sempri fèjmu... Aisetta... No pignì... (Nausicaa solleva gli occhi pieni di lacrime, apre tante volte la bocca, tendendo le braccia verso Ulisse, ma non si sente il suono della sua voce. Poi viene trascinata via da una forza misteriosa).
ULISSE Cumenti fumu di néura tu sei... Pìù bedda candu sei t'isciogli i lu rosa di lu zeru... Cussì tu andi, che a me, e isthai sempri fèjma e fissa drent'a li me' occi acciggaddi da lu tempu...
L'ombra di Elpenore sembra abbia voglia di avvicinarsi.
ULISSE Elpenore miu, comu scinnisti
una scura caligini? Vinisti
chiù lestu a pieri, ca iu supr"a niura navi.
ELPENORE Dhémun'avversu e u suvecchiu vinu m'immriacau.
Strittu ru sonnu 'a mmaciun'o pizzu,
m'i strugghiv"on cojrpu: e p'a luongha
ri catari 'un m'arriujrdannu 'nterna scala
m'i moss"i punta upr'o tettu, e i dha 'n'capu
scuppavu : ru coddh'i scocchi
s'i rumperu, e iu vulavu ccà c'u spijrdu miu.
Senza lajrmi 'rarrer' e senza sapujrtura... Ma tu cu
dh'ajrmi, ca ju visteva, supr' o fuocu
mi metti, e 'n'riva 'a l'anzianu mari
‘on misiru sujrdatu tumul'ajsa,
ri cu raccunta a vintura etati.
Sti cosi m'arempi; e un buon remu,
ca iu 'n'menz'e cumpagni me, mentr'era vivu,
suleva trattari, sup'a me sapujrtura 'nfiggi.
ULISSE (vede l'ombra della madre che cerca di parlargli, ma non può) Anticlèa, mamma mea!... Inogghi sei? Beddu caminu buggiosu hai fattu. E parchì no fabeddi a to' figlioru? (Anticlea viene tirata indietro da un'ombra autorevole. Ulisse riconosce Tiresia) Tiresìa, ommu divinu, parchì no voì chi la mamma fabeddia cu lu figlioru?
TIRESIA Uomu 'nfilici, picchì ru sul'abbandunast"i ray,
i dhimor'un' amabili ri mojrti
scinnist'a visitari?... Numinat'Ulisse,
tu a rucizza ru ritojrn dhisidiri
e 'na dhivinità mmiriusa iddhu ti cuntenni...
Fora, o malahaurusu, e senza un sulu cumpagnu,
e supra navi strania, u to rituojrnu.
Mali spajrt'a chisthu t'aspettaan'a casa:
cupa chiujrma, ti mancia, e a dhivina
muggheri cu rial'addhisìa. E' veru ca'a tempu
'un'arresti priv'i vinnita. Ammazzati
dhunchi o pi mmruogghiu, o a chiù chiara luci,
nno to palazzu i sbriugnat'amanti,
pigghia un pon fattu remu, e 'n'via ti metti:
né trattenir'u pieri, ca 'a 'na nuova
genti 'un sii, a 'un canusci 'u mari,
né cuspajrsi i sali bibita 'usta,
né dhi navi ri russi nasciddhi,
o ri puliti riemi, ali ri navi,
nutizia vanta. Un manifestu signu
r'essiri nna cuntrata iu ti prumettu.
Dhu jojrnu ca 'n'avutru pillirìnu, a cu
ti scuntrirai p'i via, tu dh'ajrnisi,
cu chi 'o ventu supr"a l'ala u fujrmentu si spajrgi
pujrtari po ricinu supr"a pussenti spaddha,
tu veloci 'n'terr"appizza u remu.
ULISSE (vedendo la madre desiderosa di parlarle, la chiama) Matri!
ANTICLEA Rimmi comu, figghiolu miu, scinnisti vivu
sutra l'atra caligini?...
Fojrs'a Troia, e dhoppu tant'erruri,
cu 'a nav'e i cumpagn' a chistu scuru
tu vieni? Né truvari saprist' ancuora
Itaca tua? né dha to consorti
riviriri nno palazzu 'amurusa facci?
ULISSE O matri mia, eu vivu ancuora
ma vaju vacabunnannu e dhi cur'abbattutu...
dimmi: campa l'anticu patri, u figghju campa,
ca 'n'Itaca iu lassavu? Nne manu r"iddhi
arresta, o passò ar'avutri a me ricchizza,
e ca iu 'un ritojrnu chiù, si fa rajuni?
E a cunsorti mia quali cuori, quali miruddha
sajrba. Dhimora c'u criaturi, e tuttu
gilosamenti custurisci, o cojrcunu
tra i prim'Achei fojrsi s'a maritò
ANTICLEA (abbassa gli occhi a terra e piange, poi, lentamente:) Figghju miu, scurrinu nna chiant'i jojrna, scurrin'i notti...
Ma 'u dhisìu di i viririti, ma l'affannu
ra to luntananza, a vita 'un ghiojrnu ruci m'ànnu livatu... (Ulisse tenta inutilmente di abbracciarla).
Inutiri è, Ulisse, 'u tintativu... Tuttu cunsuma a gran pussanza i l'ajrdenti fuocu... (Scompare).
ULISSE (vede che si è accesa una rissa, anzi una vera e propria battaglia tra le anime) O animi disipiraddi! Pari chi cunnisciddi l'odiu megliu di ca è vivu e ancora ripira i la luzi di lu mondu? Cosa è suzzessu. Ma tu, cusì curriosu e allivriniddu che cani, no sei Elpenore? E parchì sei turraddu. No t'abìa daddu una giustha sipulthura, cumenti si fazi tra amigghi?
Elpenore si dimena cogli altri morti -invisibili- che lo spingono avanti. Ad un tratto si trova davanti il publico. Guarda da una parte e dall’altra...
ELPENORE (asciuandosi le labbra col dorse della mano ) Iscia ! o lu sangue... o lu sangue, issu sanguacciu neru impiciatu... Dicenu : biite, biite ! Cumandanu elli cumandanu... ci forzanu à beie lu ! Mi mette u vomitu à e labre... Mi si arrizzanu i peli da quant'ellu mi mette orrore à a cannella...
U falsacciu hà fattu u rituale... Hà tiratu u solcu cù a vomera di a so cultella chì mughja nant'à e carne di a terra. Una ferita rossa chì sbalanca u corpu di a terra nera.. U latte cù u mele mischjatu... u vinu dolce è po l'acque... a farina di l'orzu... ed e bestie scannate... u sangue scrizza... u sangue sgotta... u sangue corre in u suminatu... Allora noi, i morti hè tandu ch'è no ci pisemu. È mughjemu tutti inseme u lagnu longu di esse schjacciati sottuterra... ci puntemu... i vechji zennachi, i ciucci chì ùn anu capitu a sorte ed e zitelle ancu à fà donne... è ci simu pisati tutti inseme è mughjemu sin’à u celu è sbattimu nant'à e porte di a terra di i vivi! À mè ! à mè ! lacatemi passà ! Aria ! aria... quì, sottu, si assuffoca! u gustacciu di a terra in bocca... Ch'accechi s'o ci vecu nunda in tutta issa bughjura cutrata !... i caravoni di l'ochji è e tolle di e stonde chì ci si sbrisgiuleghjanu pianu pianu...
O Ulisse, u falsu, quellu chì feghja in catarochju, Ulisse ochjivulpinu! sò quì sò eiu è ùn sò micca eiu... Mi ai arrubatu l'amore è a vita! Ulisse, dolce lume d'insù, dì mi e cose d'ind'è voi, Ulisse u vivu! (voce intenerita di chì veda una dolce visione)... L'ai vista neh ? dimmi s'è tù l'ai vista !... Stamane u lume hè sprichjatu dolce è un po' umidu di marinu è alliscia un ragiu à l'orlu di u tettu... U palazzu di Alchinoo si hè sempre un pocu insunnachjitu. Zittu! In a camera, ghjustu sottu à u tettu chì luce, ... u rispiru lindu di Nausicaa a meia. A mo cara... a mo prumessa...
I diti rusulini di l'alba pesanu e tendinette à pena... Nausicaa dorme... Nausicaa sgrigna una risa nucente... Nausicaa sunnieghja... Cose d'incanti è frizzione una cria. Ci eramu dati a parolla unu à l'altru... (mugghia di dolore)... ma Ulisse l'hà strigata ed Ulisse l'hà ingannata... Li hà fattu beie l'allopiu è a si hà pigliata è spiratu li l'amore d'ellu... è dopu a si hà lasciata, indegnu!... è Nausicaa pianghje è Nausicaa geme... ma Nausicaa l'ama è Nausicaa à mè ùn mi vede..
Lamento di Nausicaa
Sò vechja
N'aghju vistu passà
Zitelli
C'u focu à l'ochji
D 'a maraviglia Oriente
Sò vechja
N'aghju intesu cantà
Sirene
Ed altre volte
Callipso di l'alloppiu
Sò vechja
N'aghju vistu vultà
Battelli
À li diserti porti
Carchi di tanta pena
Ma zitella sò sempre
Nausicaa ch'aspetta
A vela d'un Ulisse
Eternu
U SERVU D'ULISSE Altu-là ! Cumu ai fattu à francà a spada di u sangue ? Quale sì tù per puntà à l'altri cum'è un addisperatu ? Ùn vale a pena à sbattulà chì site tutti morti, è morti ind'è i vivi ti dicu ch'ùn ci ne passa !
ELPENORE O mì à ellu ! Aghju pocu primura di vede à voi, eo! Sò l'altri daretu chì mi anu puntatu: i manghjaricordi, i mozzi di mente, i famiti di vita, i rumenapulverizzu, i corti di memoria! À rombu di soffre quaiò si sò scurdati di cum'ellu si strazia quassù !
U SERVU Ma sangula miseria, ai da dì qual'è tù sì ? ch'osinnò t'infilzu di spada cum'è un troncu di ficatellu !
ELPENORE !... (al servo) Cù a calma, cù a calma o cumpagnò! A ti aghju da dì quale sò? ! Sò un curnutu sò! Eo, sò propiu u curnutu di issa storia di sangue, di lacrime è di ingannu ! Eh Cristone, ma fatela finita, daretu !... (al servo) cù a calma, cù a calma o cumpagnò! Mi chjamanu Geniu Pisinetti, di Calacuccia in Cismonte, Corsica Suprana. Tuttu mi purtava à stà in paese, luntanu da u mare è da l'inganni ch'ellu ci hà sempre purtatu à noi altri i Corsi!
U SERVU Deh sarai andatu à circà furtuna fora, cum'è l'altri !
ELPENORE È chì furtuna ? L'esiliu sì, o cumpagnò, l'esiliu. Dopu, quand'è tù sì in ballu, ci vole à ballà di siguru. Hè cusì chì da pastore di capre è muntagnolu di sterpinu, à l'ultimu mi anu fattu marinare è pilota...
U SERVU Pilota... pilota... avà ch'è tù a dici, ma ti cunnoscu à tè... (attunitu da u stupore) Elpenore ! Disgraziati ! Elpenore ! Ma chì cancaru sì diventatu ! (à Ulisse)... Signor'Ulisse, avvicinati è feghja quale ci hè scalatu quì!
ELPENORE Iè, ùn ci hè da circà tantu ! Sò Elpenore... Geniu Pisinetti in corsu, ma mi chjamavate Elpenore in grecu. Tù in veru a sai ciò ch'ellu vole dì: « L'omu di a Speranza ! ». Hè u mo castigu. L'omu di a Speranza pensate ! Mi stà cum'è a sella à u porcu mi stà !
ULISSE Ùn vecu micca perchè ! Quand'è tù era cù noi ùn ti aghju mai intesu lagnà ti di u to nome !
ELPENORE Sigura, postu ch'è tù mi avia ingannatu, falsu di mente è di bocca... Ulisse, u saviu, Omu di ghjudiziu, di core è di fideltà eterna! Un falsacciu sì! Falsu cum'è a volpe è velenosu cum'è u serpu ! A mo disgrazia hè colpa toia ! (Agli altri morti che premono) Ma passate passate, postu ch'è vo site cusì pressati ! Iè chì ci hè da lampà si ! Simu tutti listessi : culpevuli sopra è rei sottu. U capimachja è tutti i so sbirri... Tutti avanzi di galera : questu quì hè Demopitulema chì si imburrava à Autolicu l'egizzianu daretu à un catastu di fune è di caratelli, mentre ch'è no eramu sottu à a rocca di i Lestrigoni ! Falavanu i petronculi cum'è saette è quellu si imburrava u cumpagnu à coglie rivolte. In quantu à l'altru, Asfalione dettu « Sigone » ùn vale micca tantu più chè ellu. Ti hà u viziu cusì cusgitu à l'anima chì solu à sente u nome di a regina Elena, si ciuttava a manu ind'e braghe è si ne battia una sulenne! È l'altri ùn vi ne dicu nunda : ùn ci n'hè unu chì rimpattessi à l'altru. Ma u più hè u patrone: Ulisse, amirale di a flotta è capicochja di e so malfatte !
ULISSE O Elpenore, u mo cumpagnu dilettu, fior di li piloti è brama di a nostra flotta, un diu furibondu ti porta à traparlà...
ELPENORE Issa manera dolce di parlà, issa voce chì canta è chì sona, issa faccia umana è manerosa, u garbu, a pantumina è l'ingannu, hè tuttu ellu! E to antenne o falsò, e to antenne! ‘Tù possi schjuppà cum'è e ballotte è crepà mi di punt'à l'ochji cum'è tù mi ai tombu à mè...
U SERVU Signor'Ulisse, stu disgraziatu hà persu a bussula...
ULISSE Lacalu è ùn ci fà casu: emu intesu e voce dannifiche di e sirene, pudemu sente à ellu...
ELPENORE ‘Mi sia puru troncu un'anca u ghjornu ch'e andeti à sente e so parolle di mele, à falsacciu! Mi hè bastatu ch'ellu parlessi è l'aghju seguitatu. Era cum'è incantatu è mi sò fidatu. L'aghju seguitatu per tutte e sponde di u Terraniu è per amore per ellu mi sò fattu marinare è pilota!
Ciò ch'è vo ùn sapete hè chì sò di ceppu pasturignu è marinare d'occasione, ma di mistieru sò operaiu d'arte fine... Spezialistu pè a custruzzione, mudifica, alzatura è rialzature di tetti, praticu di tittelle, grundere, tetti à pendita sempiice, doppia o quatruplice!... Innò, u mo nome « Geniu » casca cusì à casu. Ùn hà nunda à chì vede cù una qualunque qualità di creazione. D'altronde a mo casata palesa cum'è no simu umili, bassi è mischini quelli di a mo sterpa: «-etti », avete capitu? ! Pisinetti . «-etti » più sminutivu chè cusì ùn si ne trova! U suffissu vi dice tuttu! vulete vede : sciacciateci «-one » è guardemu à pena. Alè, tocca à voi, vi lasciu dì ! Pisinoni ! a vi dicia ! Ùn ci hè più nunda à aghjunghje! Tandu vultate à Pisinetti è fate u paragone ! Dunque ùn mi vantu di chjamà mi Pisinetti, ma hè a no casata è mi basta ! Tittaghju ! Facciu i tetti ! sò tittaghju è ne sò fieru !
U SERVU Signor Ulisse, hà propiu persu a bussula...
ULISSE Lacalu dì è lacalu fà...
U SERVU Signor'Ulisse, pensu ch'ellu hè quand'ellu hè cascatu da u tettu: averà minatu di fronte...
ULISSE O di fronte o di tupezzu ! ma ai a ragiò tù: liccà hà liccatu...
U SERVU (ironico) Non solu leccu, ma ancu fattu falà : a sera ch'ellu si hè lampatu da quellu maladettu palazzu, ùn sapia più mancu duv'ellu era...
ULISSE Vai chì ùn erate tantu in bon statu mancu voi altri. Quandu vi aghju discitatu per imbarcà chì Circe a maga ci lacava puru parte, vi erate tutti inturcati. Mi hè parsu piuttostu di scumbatte cù una banda di purcelli chè cù ghjente di sennu, di sale è di mare! In fatti, voi altri ùn ete mancu sgrignatu l'arechja... Solu, Elpenore si hè strufinatu l'ochji è si hè lasciatu sveglià. L'aghju pigliatu in pesu è l'aghju messu arrittu. È po di un colpu, hè partutu in bisbò prima ch'o pudessi fà attu di ritene lu... hà pigliatu a tracorsa nant'à e teghje crosce di vazza...
U SERVU Hà francatu u tettu...
ULISSE Hè statu una stundarella à l'arice...
U SERVU Si hè pendicatu cum'è s'ellu vulissi chjamà à l'inghjò...
ULISSE È po hè cascatu... un mughju longu chì hà incrinatu l'alba è si hè sfracellatu quaghjò.
ELPENORE Falsu! falsu è bugiardu! Ùn lu state micca à sente! ùn sò cascatu da u tettu... Innò, simu tittaghji! ùn si casca ! Tutti tittaghji in famiglia... Allora cascà mancu à pensà ci!
U SERVU... o cum'è s'è qualchissia l'avessi chjamatu da a camera sottu à u tettu... Si hè pendicatu à l'inghjò...
ULISSE ... Sì cascatu è po più nunda. A notte torna. L'alba chì torna à piattà si. Ed eo fermu, attunitu da issa nova disgrazia... Elpenore, amicu è fratellu...
ELPENORE Innò, aghju poca a primura d'issa amicizia indegna. Falsone chì feghji à l'insottu, ùn mi ai mai purtatu nè affezzione nè rispettu.
ULISSE... Elpenore, amicu è fratellu, sì cascatu. U tettu chì lucia... ci era sempre una spira di luna bianchiccia... ti avvicini ghjustu in punta di u tettu, sopra à a camera di a maga Circe, ti avvicini è po caschi...
ELPENORE. Tittaghji ! tutti tittaghji ! fate lu stà zittu (si tuppa l'arechje).. e sirene : falsu cum'è e sirene... Hè di Nausicaa a camera !
ULISSE ... Elpenore, Omu di a mo speranza, ti vogliu fà a più bella cerimonia trà l'omi. Ùn ti possu più lascià senza sepolcru è senza avè ti piantu cum'ellu hè degnu per l'amichi cari è fidati. Feremu un fucarone ghjustu rente à a batticcia... Brusgeremu i to resti cù l'arme chì eranu toie, ti alzeremu un munimentu à l'orlu di i marosuli grisgi. È po quand'ellu sarà compia a to tomba ci pianteremu nantu u remu ch'è tù usava da guvernà a nostra nave...
ELPENORE Innò, ùn lu lacate micca dì! fatelu zittu, o ghjente, fatelu stà zittu chì hè bugiardu.
U SERVU Aviamu betu... ci era sempre una spira di lume... Elpenore era ghjustu in punta di u tettu, sopra à a camera di Circe, a donna maga...
ULISSE ... Nantu, ci pianteremu u remu... caschi... à l'orlu di i marosuli grisgi...
ELPENORE Innò, ma fatelu stà zittu! ... Sò Geniu di Calacuccia... Simu tutti tittaghji in famiglia... Micca remi nè pilota... U tettu... U lume nant'à l'embrice... Nausicaa chì chjama... Mi sò avvicinatu... A teghja hè croscia ma u pede ùn trema... è a chjama di a donna da sottu... a voce di e Sirene... ma ellu ùn si pesa... Hà fighjatu a notte da a banda di e nave nere... Nausicaa mi chjama è mi avvicingu... Cascu à corpu insù... Ulisse mi guarda... Hè ellu chì mi hà puntatu... Mi hà lampatu ellu! a vi ghjurgu! mi hà puntatu ellu... Un tittaghju ùn si lampa, ùn ci hè penseru... A scaccanata d’Ulisse in a notte bughja...
L voce di Elpenore è ora più debole... Mentre parla il servo di Ulisse si vedrà sempre Elpenore che mugghia ma non si senteranno più le sue parole e l'uomo sparirà prima della fine...
U SERVU (enfatico) À u ghjustu ùn si sà qual'hè chì l'hà puntatu... Sarà colpa di qualchì diu chì l'hà vulsutu scempià è po ci hè tutta issa sciumbrina di quella notte. Ci eramu stracquati nant'à u tettu sopra à u salottu di Circe a maga. Quand'ellu ci hè vulsutu à falà, ùn hà mancu pensatu à piglià a scalinata. Hà spiccatu u saltu è si hè troncu u collu. Hè falatu subitu ind'è l'Inferni. Ùn ci hè più tanti affari à fà... Basta à compie i riti cum'ellu ci vole. Ci tocca à accoglie ciò chì ferma di u cadaveru. Feremu un focu tamantu cù a salma è cù l'arme chì eranu soie. Alzeremu un munimentu à l'orlu di i marosuli. Quand'ella sarà compia a tomba ci pianteremu nantu u remu ch'ellu usava da guvernà a so nave... (Scompare).
II.2.
Ulisse, disperato, pensa di riprendere il mare.
Ulisse costruisce una grande zattera.
CIRCE (tenta di dissuaderlo) Resta cun megus... Itaca no isistit... Solu umbras... As bidu solu umbras...
ULISSE (non risponde, spinge la zattera in mare, la carica di provviste, si imbarca) Tuttu lu chi abìa érani ombri?... Allora ombri sìani...
CIRCE Ulisse, ite se fattende? Torra, Ulisse !... No ti perdas!...
ULISSE (esce di scena. Si Sente la sua voce, dura, impietosa. Grida contro Nettuno, lo sfida. Buio).
Il mattino dopo il mare restituisce la zattera, a pezzi. Ulisse è bocconi sulla spiaggia. Circe accorre.
II.3.
Ulisse costruisce una seconda zattera, poi la terza. Il mare se la porta via e restituisce i resti. Ulisse si dispera.
CIRCE (prendendolo per mano) Itaca no est plus... Nihil plus est... Periit Itaca...
ULISSE Ma cosa sei dizendi?
CIRCE Tempus coladu... tempus furadu... Itaca no est Itaca... E bentu... e mare... e fogu... e gherras... e maladias... Ancora memoria brujat...
ULISSE Ma cosa sei dizendi? Ca gherra? Ca foggu? Chistha terra è Itaca. L'aggiu pigliadda i li mani nei. E' terra caldha è bona... E' terra caldha è bona... E' Itaca... E aggiu visthu a Penelope...
CIRCE (scossa da una lunga, sinistra risata) Ah! ah!ah!...
ULISSE No ridì cussì, Circe, amigga mea... In nommu di l'amori chi z'è isthaddu tra noi... Ti lu dumandu pa piazeri... Fammi vidé a Telemaco... A lu mancu a Telemaco...
CIRCE Non sumus qui sumus... Est pater filiu et filius pater... No semus su chi semus...
ULISSE Eu ti dumandu così e tu mi dì sempri parauri... Parauri di maìa... parauri di maiaglia e d'isthrea... Vogliu vidé a Telemaco.
CIRCE Non possum.
ULISSE Pa piazeri... Soru pa videllu... No mi lu poi nigà.
CIRCE Su chi torrat no torrat. No.
ULISSE (gridando, l'afferra per un braccio, estrae la spada e gliela punta sul collo) Torrami a me' figlioru, bagassa... No aggiu immintiggaddu lu modu di fatti suffrì...
CIRCE No mi devìas minettare, Ulisse. Sa forza negat sa forza, e tue as a suffrire de plus. Nunc solus es. No ti cherìa perdere, e perdidu ti ses.
ULISSE (incalzandola) Me' figlioru!...
CIRCE (mostrandogli un 'ombra che avanza) Abba'!...
Sparisce. Al suo posto compare un vecchio macilento che avanza a fatica spingendo un aratro e seminando sale nella sabbia.
ULISSE Isthrea e majaglia!... No ti vogliu più vidé... (Al vecchio) E tu ca sei? Zerthu tu appartheni a lu mondu di l'ombri lamintosi... Ma eu no aggiu nudda pa te... No ti possu invità a sangu freschu e no possu diminuitti la pena... Ma parchì sei arendi chistha sabbia maradetta?
TELEMACO Aru e saru... aru e saru...
ULISSE Ari e sari? Inogghi no vi po' criscì mancu la cimagga e tu sei siminendi sari?... Ma eu già lu soggu parchì lu fai... Ischummettu chi no voi andà a la gherra e pa chissu fai finta d'assé maccu... vaidìnni... Sciò!... Si no t'ischubbieggiu e fozzu l'ipìa!...
TELEMACO Tu m'hai lampato voce rogante... Tu mi hai abboghinato aggiutorio. No pa me no pa me. (Gli dà l'aratro invitandolo a proseguire il lavoro, e lui si va a distendere sulla sabbia, proprio davanti a l’aratro) Ara!...
ULISSE Voi chi t'ammazzia? Allora sei maccu avveru.
TELEMACO Ara !
ULISSE Si no l'abìa morthu, pudìa pinsà chi eri chissu figlioru di bagassa di Palamede, chi pa fammi un dipettu una voltha m'ha posthu a me' figlioru sott'a l'araddu... Ma si sei Palamede, debi sabbé chi t'aggiu morthu una voltha e ti possu ammazzà la di dui. Vaiddinni!... Sciò !...
TELEMACO Ara !
ULISSE Vaiddinni, ombra lamintosa di lu profondu inferru!... Ma si ha visthu unu chi si ciamava Telemaco, o in chisthu mondu o i l'althru, fammi chisthu piazeri. Dimmi: hai mai intesu fabiddà di me' figlioru?
TELEMACO Telemaco chircas? Bidu l'as a babbu? Si ciamava Ulisse.
ULISSE (accasciato) Cussì si ciamaba me' figlioru.
TELEMACO Ulisse?
ULISSE No. Telemaco.
TELEMACO Me' figlioro Ulisse. Puro isso partito e forai succiato da ingurghito di mare. Ohi mare forrioso straccevole a isbando e sbòmbito di vite terragne!...
ULISSE Ma ca linga fabeddi? T'aggiu dittu di Telemaco.
TELEMACO (guardandolo fisso) Mi pari chi hai ravvino di figlioro pérdido in mimoria disdicciata...
ULISSE Telemaco zerchu. Dimmi: l'hai visthu?
TELEMACO Ah! Cherente sei di Ulisse, figlioro a nòbbire Telemaco?
ULISSE No.
TELEMACO No... Non visto...
ULISSE (aggredendolo) Abbaìddami in faccia, tradiddori! Fauraggiu sei. Dimmi ca t'ha mandaddu! Presthu!
TELEMACO Ommo forrioso sei. Sale in terra siminato.
ULISSE Soggu lu più digraziaddu di l'òmmini. Soggu chissu chi ha posthu in terra li muri di Troia e attrabissaddu setti terri e setti mari pa turrà a casa soia... pa pudé abbrazzà a Penelope... e a Telemaco, luzi di l'occi mei... Ma un disthinu maru mi pissighi pa mari e pa terra... E abà chi soggu arribiddu, nisciunu mi cunnosci e non cunnosciu a nisciunu.
TELEMACO Como tu Ulisse, si ego Telemaco?
ULISSE (Sguainando la spada e avventandosi contro il vecchio) Pa tutti li mosthri di L'Olimpo e li disipiraddi di l'inferru! Eu t'ammazzu!
TELEMACO Frimm'incue, babbu!
ULISSE Parchì mi dì babbu?
TELEMACO No isco. Giunto mi è. Sono di malo distino è.
ULISSE Tu, cussì vecciu e digraziaddu? Tu me' figlioru? Eu t'ammazzu!
TELEMACO Si tue Ulisse, ego Telemaco.
ULISSE (riponendo la spada) No t'ammazzu parchì sei già mezzu morthu, vecciu. No vogliu imbruttà l'ipada cu' lu sangu d'un miserabile fauraggiu. Si chiddi dei chi m'hani abbandunaddu cuntinuani a isisthì, già ti l'abarani a fà pagà.
TELEMACO E' distino maro che inròtora e imbròtora l'anima a isfregio di zustissia. C'è morigamento olioso e misciato di morte e vita, che non m'intragna cossienzia. Ma si tu Ulisse, ego Telemaco. C'è il sanguine arresso che m'abbòghina a indrento e mi fa tocco e rintocco di dòlima antica.
ULISSE (sguainando di nuovo la spada) Vecciu sòriggu di fogna. Aschamiri e sarroni puzzinosu, eu ti diggu chi no abarai a dì più fàuri! (Tenta di trafiggerlo, ma il vecchio misteriosamente sparisce nel nulla) O dei, o dei !... Maradetta sia i lu tempu la ginìa vosthra !
Maradetta l'òbbara vosthra di durori e pena chi ipagliddi a li setti venti!... Maradetti pa sempri, voi chi seddi naddi pa tirrori e disiperu di l'òmmini !... Ma si pa aumentu di disiperu calchunu di voi ancora isisthi e fazi dannu, eu lu pregu di ammusthrammi a lu mancu li me' innimigghi, visthu chi l'amigghi mei e tutti chissi chi aggiu vuruddu bè si sò isciolti che eba i la rena.
Sfilano anche gli altri personaggi del passato: Eumeo, Femio, i proci col corpo lacerato da lancia, freccia e spada. Una testa mozza entra rotolando. Poi arriva un uomo senza testa. Si china, la raccoglie, la tiene leggermente in alto davanti a sè, come fosse una lampada. La sua apparizione è preceduta da una melodia lamentosa e struggente.
ULISSE (riconoscendo l'indovino Leode, che aveva crudelmente decapitato durante l'eccidio dei proci) Ma tu no eri morthu?
LEODE (si getta davanti ai suoi piedi implorando perdono) Pietà... Niuna colpa ho. Aggio difeso tue donne. Parabole inascoltate avevo. Pietà, Ulisse!...
ULISSE Dimmi una cosa: no eri induvinu? E allora cosa hai induvinaddu?
LEODE Chi no m'ammazzi.
ULISSE E eu no t'ammazzu, no. (Gli dà un gran fendente e fa nuovamente ruzzolare la povera testa per terra) A lu vedi chi no sei induvinu?
Leode si alza, raccoglie la sua povera testa, esce.
ANTINOO (arriva barcollando e tenendo nella mano destra una coppa mezzo vuota - ma il collo è trafitto da parte a parte da una freccia) Aggio girato mezz'inferro lastimoso di lagrime e sànguine sparato e mai aggio mirato omino e nen fémina in tanto buggio... Ma tune da che intragne fungute ti sei aggallato a rispiro di luce, così mbrutto a sanguinaccio?
ULISSE (tra sè) Mi' un althru chi fabedda la linga di li macchi. Esci a vidé si arreggi la litranga.(Ad alta voce) E cos'è, ti sei tagliaddu fendiddi la bajba?
ANTINOO Parlare istrano morigando vai in mimoria strazzata e abbaunzata da viscio mortifero e blemmo, a tanto chi no arriconnoscio nen ti capiscio in linga e in manere. Ma l'occhio bioso e stroso di strama mollaccia m'addimostra di che veneno s'imbbìbola l'anima torcigliosa che t'inchiava a vita sputata.
ULISSE Rasgioni hai. Bajba no, parchì li facci di curu no si fàzini la bajba. Eu diggu chi zi sei caggiuddu faccia a terra drent'a una maccia di ru, fiagghendi calche istronzu di passaggiu. Già mi pari chi sei un poggareddu isciumpiaddu, mancarri no t'escia più sangu.
ANTINOO No è istroppio nen sgraffio nen puntura di sticcone puntuto. Un cane magnadore me l'ha fatto. Un istrunzo cagato a forza che nen patre aiada e nen matre, ma elevato in fogna da strie maladette da dio e ateri monstra volanti pùdidi di sango umano, tutta vita ingannevole e frodolento traitore di amichi e nimichi si è misciato a eroi e gigantes sèmpere ai piedi strisciando, a camuffo e vanto di eroe. Ma bestia niedda che pece d'inferro era, e santi e diaboli l'hanno pissighito e currito per terre e mari innanti de li dare ingiusta vendetta su prenzipi ed eroi.
ULISSE Pa parchì no ti cajmi e probi a ripirà? No lu vedi chi lu sangu ti n'esci da l'occi e lu ripiru assimiglia a un troddiu frusciaddu e lasthimosu? Eu no soggu di ca sei fabiddendi, ma di siguru sei piscendi merdha sobbra un ommu di rijpettu. Ca è chisthu Ulisse chi sei dizendi? No sarà pa casu chissu eroi invincibili chi prima ha porthu in terra li muri di Troia, e a dabboi è turraddu pienu di gloria a casa soia, a vidé l'occi cari di la casta Penelope?
ANTINOO Anima fognosa e scrofolosa nido di vejpe e di vérmoli puzzinosi ! Di cale eroe fabeddi e di cale casta fèmina inghiriando vai faure allegando condite di sogno? Essa mi stirava l'anima e il coro mio da pettorra s'arzava come grìglioro canterino, se appena mi sguardava con sue luci assassine. Ma tu cale razza di bestia pùdida e fera ni sei iscito?
ULISSE Cazzu, ancora imbriaggu sei? No ti n'ammenti di candu t'aggiu fattu turrà lu sangu a vinu?
ANTINOO No t'arriconnoscio no, ma già mi pari chi sei di erenzia traitora e trista.
ULISSE E puru mi debi cunniscì. E puru ti debi ammintà ca ti n'ha istrazzaddu lu firu di l'arenu cun chidda matessi frizza chi tu, abbrammiddu frusciagguru senza cuglioni e ne fozza, no sei mancu ridisciddu a agganzà a l'archu. A ti l'ammenti candu magnabi che cani in casa di Penelope?
ANTINOO (cun la faccia stravolta, tenta di estrarsi la freccia, e per strapparsela è costretto a voltarsi dall'altra parte, a contorcersi in maniera grottesca) No t'attrivire a nomenarla chiss'istella stralucente di eterno viaggio cilestre che finindrent' a questo pozzo di durori m'allùmena l'amina !... E si no è per chist'infrùgoro che mi n'istrama danzi sfrìgoro di sàmbene arresso e sbracciato a fievolo, ti c'infozzo a stràngoro iste tue paraure di frastimo in drent'a la canna del rispiro. Bona fémina era Penelopa, anco si marito aìada rogante e furrioso. E con essa longamente si sono istroscinato e piaciuto, parcosa titte dolci e culo bono aveva.
ULISSE Ma ca cazzu dì, chi no sai mancu fabiddà e inveci di fabiddà isthupieggi sangu puzzinosu e frusci da li canni ijpampanaddi di l'aòra!.. Ma abbaiddaddu ti sei a l'ipicciu? No lu vedi chi v'hai un curu pa' bocca e lu coddu a buchi che trudda parthusadda?
ANTINOO Nono ! isto naso camuso e patuso di cane arrajolato già m'aricorda di uno schiscio di mezzo òmmine che no arzava due prammi da terra, ma nomenato in vita e in morte di fama traitora e sassina. Cane volpino e caìno Ulisse era.
ULISSE Tu mi cunfondi cun calche sòriggu di fogna di la to' famiria. Ma si voi fabiddà di chiddu eroi di li setti mari e di li setti regni, chissu Ulisse soggu eu. Abbaìddami be' in faccia, maccu! Eh? A ti piazu? Abà hai cumpresu, cuglioni arroganti e pienu di vèjmu?
ANTINOO M'ammenti lupo cazzato e fugato, lupo famigoso che arrangolava appo prenzipi e baroni, cane di lecco e di culo, traitore traìto e curruto. M'ammento il traitore che ha morto Palamede per sacrato odio di bassa invidia. M'ammento anima serpia e curruta che lumaca strisciosa e puzzosa che a lìsciggo va di piscio in piscio fiaggando culi spampanati che nemmanco la mogliera sua propia manco lo cagava, e gli tesseva e tesseva corna e corna a giorno e addenotte, tanto che longa tela ne filava, e pe isfregio a tutti lo dava e pigliava, e prenzipi e teracchi e cani d'isteglio, percosa era fémina piaciosa e puttana, e negli intorri di Itaca e in terra e in mare a tutti schiavazzava gaudiva e olente. Percosa Penelopa era calda di culo e di linga, ma mi ha dato amore.
ULISSE Abà già soggu cuntentu, parchì mi cunnosci e sei torra prontu a bumbitanni l'anima da li canni di lu curu in chisthi grutti senza fondu, undì l'animi girani pignendi senza mai vidé sori... Eu, sì! Propriu eu soggu lu chi t'ha fattu lu ricamu i l'aòra. Eu soggu chissu chi t'ha fattu uniganti traocchi in chissu curu chi porthi pa faccia!... Be' aggiu fattu a ammazzati che cani! Troppu be' aggiu fattu a a isgharrati li cannigghini a còjpi di lanza. Vai, vai chi sei morthu e mancu lu sai! Ciò!... Sciò...
ANTINOO (non riesce a parlare per la rabbia, gli si ingrossano le arterie del collo a canne d'organo, si fa livido e nero, poi rosso mattone, il respiro è tutt'un rantolo e dai fori del collo e della faccia gli escono rivoli di sangue pesto e sbuffi curiosi d'aria e di scaracchi, fischi e scorregge. Esce di scena sbattendosi la testa alle pareti e gridando parole senza senso. Nell'uscire inciampa e ruzzola giù. La coppa che teneva ancora in una mano prende a rotolare con fracasso. Lui storce gli occhi e guarda con appassionato livore il vino che si perde per terra...) Vvv... iii...u ! Iiii... n... uuuu ! ! ! (Nel vano tentativo di pronunciare la parola "vino" scompare. Si sente un gran rimbombo misto a stridori confusi).
ULISSE Vai a giuggà cu lu pisciu di li morthi, vai, aschamìri di l'inferru!...
Ulisse abbassa lo sguardo a terra, fa qualche passo, si siede sulla sabbia.
E abà tocca a me. (Alzando gli occhi al cielo come circando aiuto) Tantu lu soggu chi no v'è più nisciunu inchibi. Una voltha v'era una cu l'occi cilesthrini chi mi zirchaba e m'aggiuddaba... Edda mi carignaba cu la manu soia di ventu freschu e lizeri, e andazìa addananzi, a ammusthrammi lu caminu. Mi vinìa in sognu e mi fabiddaba, e mi dazìa curaggiu. "Vai, dizìa, chi Nettuno s'è già isthraccaddu di pissighiti pa terra e pa mari, e a lu to' custhaggiu vi saraggiu sempre eu. Vai tranchillu, chi Penelope toia t'è aisittendi. Edda abà è tissendi una gran tera. I la dì tessi, e a di notti isciogli la trama, paschì candu saristhia pronta la tera, edda dubaristhia ispusà unu di li prinzipi di Itaca, chi abà di ni sò magnendi tuttu, e pòjpa e ossi. No timì, chi eu soggu sempri cun teggu?" "Cun meggu?", ripundìa. E edda: "Sempri". "Sempri sempri?". Sempri sempri". Allora tu sei una chi mi vò... chi... "Chi ti vogliu bè". "T'ha mandaddu Penelope?". E edda azzaba l'occi di zeru in althu, e ridìa... ridìa... e si fazìa di còjpu bedda e lizeri che ventu d'abbriri... E eu m'isciddaba, e mi paria di assé dibintaddu althu e beddu che deiu, chi a dì la viriddai althu e beddu no soggu mai isthaddu... Ma abà no v'è più... abà no vi sei più... Abà no v'è nisciunu, né dei e né dimonii. Soru soggu, e pa me no v'è più cundanna e né giudiziu... Puru li me' innimigghi, e chissi di lu zeru e chissi di la terra, abà sò tutti morthi... E mi pari chi debu ancora andà... andà... senza sabbé undì... senza sabbé si v'è ancora in calche loggu di chisthu mondu ribulthaddu un prinzipiu o una fini... Biaddu a te, Antinoo, chi sei morthu e cuntinui a rumpì li cuglioni cunvintu ancora d'assé vibu... Eu inveci... Di te no mi pentu, parchì sei sempri isthaddu un ainu. Mi pentu di Palamede, l'ommu più groriosu e sabju chi aggiu cunnisciddu... Mi pentu parchì l'aggiu fattu murì no cu lu curaggiu chi no abìa, né cu l'interigenzia chi no arribìa a middai di la soia. Di chisthu mi pentu: parchì non vurìa un cunfrontu pirigurosu cun meggu, e pa no ifigurà addananz'a eddu e a lu mondu l'aggiu morthu. E cussì, eu chi era soru inganniosu e fazzu, ma fujbu più di lu mazzoni, mi soggu pududdu miscià cun tanti eroi e cun tanta fama.
Ma abà è tuttu finiddu. E no soggu mancu cuntentu chi lu mondu, pa effettu di l'arthi mei ischuminiggaddi, ha immintiggaddu Palamede e ha posthu in althu a me, soru parchì eu sabbìa chi i lu mondu poggu conta l'assé, e umbè di più conta lu paré. (Azza l'occi a lu zeru) Ehi, tu chi ti zi sei buradda e cuadda in calche isthampa manna di lu zeru!... Glaucòpide occi di jatta, a mi lu sai dì si soggu morthu, o si soggu vibu?... Parchì eu chi cunniscìa tutti li mappi di lu mondu, ti diggu chi non soggu più undì soggu e si soggu chiddu Ulisse chi una voltha cantabani in dugna festha e in dugna puisìa... E non mi piazi più chi la genti fabeddia bè di me, e mi fozzia cantaddi e munimenti, parchì chisthu mondu fazzu uni no conta né meritu né curaggiu, ma soru si unu è fùjbu, abà chi l'aggiu pigliaddu tanti volthi pa lu curu, abà no m'intaressa più. No m'intaressa la faura chi vinzi e chi perdhi, parchì no v'è più viriddai e né faura. E vogliu soru murì.
Buio.
III.1.
Compare di nuovo Penelope.
PENELOPE (con voce che viene da lontano) Torra, Ulisse!... Torra a domo tua!...
Si volta, un lampo le illumina il viso. E' Circe... O forse è l'una e l'altra... Si tratta della sua ultima magia?
ULISSE Magliaggia!... Bagassa!... Tantu l'aggiu cumpresu!... Seddi dui bagassi in una... Cun voi la vidda mea è isthadda un sognu di piazeri e d'inferru... E Nausicaa, anima mea, pa cojpa vosthra, abà pregni... Da candu m'ha cunnisciddu edda pregni... No aggiu rizibuddu che durori... No aggiu daddu althru che durori...
Lo spazio è all'improvviso invaso da tante voci. Parlano una lingua strana, incomprensibile. Ulisse stenta a capire qualche parola... E' una lingua allo stesso tempo familiare e strana... Alcuni porci entrano da sinistra e attraversano il palcoscenico. A Ulisse sembra che parlino la stessa lingua dei personaggi.
Riprende la folle danza di prima... Tentano di afferrarlo per farlo entrare nel giro... Ulisse si schernisce e fugge via con uno strattone.
ULISSE Mi dipiazi, ma chisthu baddu è vosthru. E allora baddeddi!... E allora ajò, a zirchà un althru inferru più degnu di me!...
Scappa gridando e piangendo.
III.2.
Ulisse è ora vecchio e stanco. Cammina a stento strascicando le gambe. E' scalzo. Ogni tanto si ferma per togliersi una spina dal piede. Si avvicina alla battigia, raccoglie un pezzo di legno. Altri avanzi dell'ultimo relitto sono sparsi all'intorno. Ulisse lo ributta in mare. Raccoglie l'unico pezzo ancora intero dell'ultima zattera preparata per l'ultimao tentativo di fuga dall'isola. E' un remo. Se lo mette in spalla e fà qualche passo. Da lontano si vede arrivare un uomo con qualcosa sulla spalla. Sull'omero porta una zappa.
Ulisse lo guarda meravigliato, in silenzio. L'altro lo guarda con curiosità, poi sorride.
UOMO Stramasàcci miré nimirà ninnorò.
ULISSE Eh?
UOMO Stramasà...ci. (Fa il gesto di prendere il remo)
ULISSE Stramasà... ci...(Gli dà il remo)
UOMO (prende il remo e lo muove con gesto ampio, come chi voglia ventilare il grano) Vvvuummm !... Vvvuumm !....
ULISSE (ridendo) No... no cussì (Gli prende il remo di mano, fa il gesto di remare, poi si volta, indica il mare) Ah ! lu mari !... Pa vibì... Pa murì...
UOMO Stramurì.
ULISSE Stramurì?
UOMO Cimirò. (Fa il gesto di cullarsi con le mani giunte sotto la guancia) Anninnò...
ULISSE Anninnò?
UOMO Ninnorò.
ULISSE Stucisè?
UOMO Cimirò. Seminnò (indica col braccio la sommità della collina) Semannè... Annedda...
ULISSE Ah!... Ispricà simirè... Penelò perimà...
UOMO Penelò? Ennepe...
ULISSE Andra noi. (Apre le braccia per dire che ha perduto qualcosa o qualcuno) Penelò... Telemà... (Accenna al mare lontano) Politrò... Spelagà...
UOMO (mostrando meraviglia) Politrò?!...
ULISSE Emmusì... Glaucopìs... stricciamò... selenè...
UOMO Memmentò!... Memmentò!...
ULISSE Ah!... Memmentò...
UOMO Eh! eh!... (Mostrando il cielo con un ampio gesto della mano) Albagià... A vinì... Rosaggiò...
ULISSE Albagià... Abarabà... (Ulisse prende il remo e lo conficca in mezzo alla sabbia. Guarda per l'ultima volta il mare. Si volta verso la collina alle sue spalle, che si intravvede coperta di viti. Raccoglie un ultimo relitto, che è una bisaccia sarda, guarda ancora una volta il mare) Marimà... marumà... (Si volta di tre quarti verso il mare, sembra pentirsi, guarda per terra, raccoglie un pugno di sabbia, la fa filtrare tra le dita) Ah... Itaca... (Si incammina deciso. L'altro lo segue, sempre con la zappa in spalla).
TELA