Tatoué de silence
Puesia
maïs noir sur le bleu du ciel
mon premier départ
la chaleur de son corps sur le visage endormi de la nuit
Corsica le vent la pluie le vent
des oiseaux volent affolés
quand on rompt la croûte de la mer
pourquoi suis-je venue jusqu’ici étudier
la vie secrète des platanes pour les sauver de la vieillesse
boucles de basilic sur des épaules de lune
glissent frais lorsque la nuit des oliviers
anonymes et presque absents descendaient
dans le miroir du pays sans crépuscule
sans souffle les dieux des dieux
mon cœur de miel remplace le travail des abeilles
je brûle dans des feux verts logés des poissons
de phosphore et de cire
c’est moi le compagnon aveugle
parmi les mots sourd-muets d’un court poème
voilà ce que je suis
des ailes d’aurore qui changent la couleur
de tes yeux lecteurs
des pierres sucrées grattent les racines de tournesol
solitaire et je ne cherche que le printemps de nuages
regarde mes poumons de métal et de brume
ivre de ne faire rien
j’écoute leur bruit tatoué de silence
en fermant l’entrée dans le monde
Corti, le 15 décembre 2004