A SCUSA DI PASQUALE PAOLI

Scontri di 01.01.2007

 

A scusa di Pasquale (de) Paoli
De G.Thiers et G.Cimino
Comédiens : Compagnie U TEATRINU

 

L’hommage rendu par U TEATRINU à Pasquale Paoli (1725-1807) à l’occasion du 200ème anniversaire de sa mort se veut en rupture avec les académismes de pensée et les représentations convenues. Le comique s’y déploie sur tous ses registres.

L’action se déroule dans une maison de santé où le théâtre est pratiqué comme divertissement, mais aussi comme thérapie. Le directeur, Ghjuvanni Antone Aristolosci, épris de théâtre, s’est mis en tête de faire représenter « A scusa di Pasquale de Paoli », une intrigue qui révélera les amours du Général de la Nation corse et de Maria Cosway. Aristolosci y soutient la thèse –hasardée !- selon laquelle l’action de Paoli n’aurait visé qu’à l’exil en Angleterre pour y retrouver sa belle ! Tel est le prétexte, « a scusa » qui sous-tend toute la geste paoline ! Une version lisse, acceptable et correcte d’une référence première pour l’histoire des temps modernes et de leurs révolutions !
Aristolosci a distribué des rôles mettant en scène quelques personnages célèbres:
Pasquale Paoli en personne, héros des Temps modernes et amoureux transi.
Clemente Paoli, bouillant pourfendeur d’ennemis de la Patrie.
Bonfiglio Guelfucci, Recteur d’une université fameuse : Corte.
Maria Cosway, élégante italo-londonienne, femme de goût et de lettres, un brin coquette.
Miss Darwin, sa confidente.
James Boswell, grand voyageur, fou de la Corse et de ses vertus à l’antique.
Bonaparte, admirateur du Babbu et jeune loup de la République.
Charles-André Pozzo di Borgo, brillant et intrigant, déjà diplomate.
Domestiques.
Militaires.

Ghjuvanni Antone Aristolosci a donc constitué une troupe avec les plus doués de ses pensionnaires. Il n’est pas mécontent de son texte où Paoli apparaît comme un double héros: phare d’une période historique fameuse et centre d’une intrigue amoureuse que la chronique n’a pas étalée au grand jour.
Seulement voilà, la représentation bouleverse le bel ordonnancement d’une cérémonie tant attendue ! Un vent de… déraison - de vérité plutôt- balaie toutes les conventions ! Le cadre et la fiction volent en éclats. Les comédiens abandonnent leur texte, s’identifient aux personnages qu’ils jouent et font retentir la révolte dans l’institution ! Ils jouent vrai et le burlesque devient instrument critique qui fait tomber les masques et les faux-semblants
L’auteur-metteur en scène assiste au naufrage de sa belle fiction, devant le parterre de personnalités qu’il avait invitées à ce qui devait être son triomphe.

Avec ce spectacle, TEATRINU a voulu mettre l’accent sur une dimension de Pasquale Paoli que le mythe et l’héroïsation contribuent toujours à obscurcir : la portée critique des œuvres d’envergure. L’action de Paoli est de celles-là.

 


U Teatrinu