LE BALCON : L’USURE DE L’HISTOIRE ?

Scontri di 31.05.2016

L'USURE DE L'HISTOIRE?

Agatuccia Fulleoni, appelée l’Alsacienne s’est retirée à la Pension « Ave Maria » pour se protéger des gens du village qui, croit-elle, veulent lui faire du mal.
Petru Fulleoni, son mari, a rencontré l’Alsacienne lors de la célébration de l’Armistice 14-18 à Colmar. Il l’a épousée, installée au village, puis s’est embarqué pour les îles lointaines à la recherche de l’Eldorado. Plus de nouvelles depuis les trois lettres envoyées de Tahiti par Petru. C’était à la fin des années 1920.
Nous sommes désormais en juillet 1975. Du Balcon de la maison Fulleoni, Agatuccia, qui espère encore le retour de son époux, scrute depuis plus de quarante ans la route qui mène au Matticciu. Le Balcon ? Une intrusion du granite, une curiosité, un vestige, un amalgame étrange dans cette partie schisteuse de l’île.
Il est d’ailleurs parmi les motifs de la brouille entre Venerosa Fulleoni et sa bru qui a osé rire de la grossièreté de cette excroissance greffée sur la fierté d’une maison de notables ruraux. Les deux femmes vivent comme des étrangères et nourrissant l’une et l’autre pour Petru un amour sans bornes. Une haine qui unit ?
Il y a sous ce balcon une cache, un abri naturel masqué par un rideau de maquis. Agatuccia l’Alsacienne sait que deux jeunes amoureux, élèves des Ecoles normales d’Ajaccio, s’y réfugient la nuit venue. Jusqu’au jour où le balcon s’effondre sur eux. Gnigninu le bienveillant et timide facteur, sans doute secrètement épris de l’Alsacienne, découvre les cadavres. Horreur et cris de la population qui appelle Agatuccia. Celle-ci croit la foule hostile et s’enferme à double tour avant de chercher refuge dans la Pension Ave Maria. L’enquête a conclu à un accident.
Une autre enquête, dans la famille celle-là, commence avec la découverte d’un paquet de lettres et un tas d’objets exotiques dans l’appartement de Gnigninu, décédé entre-temps. Antonia Filettoni, sa fille et son petit-fils Antonfrancescu, qui vivent à Paris le reste de l’année, fouillent le village et les souvenirs de leur oncle Paulandria Filettoni, qui a longtemps vécu aux Colonies.