LITERATURA E RADIU: Sheila CONCARI X Life
Attività altre
Emission du 29 Février 2004
Réalisation Vanessa Nadjar
Diffusion de deux pièces commanditées par l’Atelier, dont une composition originale de Sheila Concari qui représentera Radio France au prochain Prix Italia:
X life (40’)
Par Sheila Concari
Réalisation Emmanuel Rose, François Donato et Gilles Mardirossian
En partenariat avec le GRM
Texte et musique Sheila Concari
Avec les voix de Sheila Concari et William Lowenstein
Prise de son de Michel Creïss, Eric Villenfin
« X Life » est un rêve de pétrification. Dans un désert qui se fait corps, on prend part à la vie inconnue, souterraine du paysage imaginaire de l’intérieur, entre le bouleversement et l’épuisement des fantasmes les plus sensuels. La voix du dedans traverse le seuil de l’origine omis de tout son. Elle évoque le théâtre intérieur des rêves, de ces fantasmes et obsessions qu’Artaud proposait d’activer par des images physiques violentes et des crimes atroces.
Sheila Concari se sert ici de la voix comme d’une matière première organique. Elle la transforme, la périt et la malmène à coup de high tech pour aboutir à un univers inédit, abstrait et visionnaire.
Sa voix soi tenace, au timbre quasi-hypnotique, nous délivre les images en anglais, français, latin, italien de ses textes.
Obscurité et lumière, sophistication et brutalité, rêve et hallucination s’entremêlent…
Stances et In-stances ontophoniques.I
(suite-1 'La Nausée') 24’
par j-mahtab (monsieuRdurand)
L'ACR m'a permis de mettre en œuvre ce chantier, et fut pour un temps une terre d'asile dans l'exil culturel, économique, psychologique et social, auquel je me trouve confronté et qui nourrit implicitement la diégèse de ce travail. Le processus de mise en œuvre est le sujet de l'œuvre elle-même ; au sens benjaminien, c’est un acte de résistance face aux règles consuméristes du comportement urbain.
Il me plaît à considérer quelques instants le médium radiophonique en ce qu'il offre un champ de réception plastiquement illimité dont la conscience participe à la composition et opère lors de la diffusion sur la sphère écophonique (éco, du grec oiko : maison, habitat, milieu naturel.) de l'auditeur. Concert à demeure donc, où chaque écoute diffère dans sa théâtralité domestique, induisant à travers une gamme infinie de réceptions simultanées, la 'performance'. Celle ci évolue dans un discours de l'intime, une mise en résonance de 'l'être' en la demeure de chacun.
Le héros de La Nausée (Jean-Paul Sartre) comme le note Francis Wybrands, « fait l'expérience d'une conscience solitaire qui, progressivement, se dépouille de ses illusions, se défait de ses attaches au monde et touche le sol aride de l'existence pure où le temps se disloque et où les choses apparaissent dans leur inquiétante réalité brute. Ce n'est toutefois pas tant la réalité elle-même qui surgît que la conscience d'exister qui fait surface dans le malaise. »
Il s'agit d'une poïétique aux accents de nausée vernaculaire où la stance vient relancer l'œuvre dans l'ouvert du monde.
Parabole du Dasein, la recherche y est dialectale à l'intime de l'être aux prises avec 'l'antre', originaire de la demeure.
C'est l'errance d'un dégoût dans le vertige des scories d'un quotidien intime, étrangement familier, où un dérèglement ordonné s'immisce vers le possible d'une existence, bref comme un rebond.
Perspestives,
Ce processus se poursuivra par d’autres ateliers axés sur l’aspect ‘dérivant’ des lieux de passages, les égarements au sein des architectures sociales, pérégrinations du passant-étranger, a-liéné, au travers des institutions et des enfermements…