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Scontri di 09.07.2022L'œuvre sur l'église Saint-Martin attire déjà la curiosité des passants.
CHRISTIAN BUFFA
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"In Giru", itinéraire artistique mise en place par l'office du tourisme intercommunal de Bastia pour explorer le territoire
Par: Antoine Giannini
Publié le: 02 juillet 2022 à 07:50
Dans: Culture - Loisirs
Pour la première édition mise en place par l'office de tourisme, Julien de Casabianca va proposer cinq œuvres à Furiani, Santa-Maria-di-Lota, Bastia, Ville-di-Pietrabugno et San-Martinu-di-Lota, de juillet à octobre. Des collages monumentaux sur le patrimoine pour attirer l'œil
La peinture de Abbott Handerson Thayer Winged Figure, conservée à l'Art institute of Chicago, s'étale sur toute la façade de l'église Saint-Martin à San Martinu di Lota. Le collage est quasiment terminé pour laisser place à une femme ange. Œuvre monumentale signée de l'artiste Julien de Casabianca. Cette réalisation n'est pas indépendante mais intégré dans un ensemble pensé et voulu par l'office du tourisme intercommunal de Bastia.
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À travers "In Giru", l'office entend proposer un itinéraire artistique confié à Julien de Casabianca derrière la création de cinq œuvres à Furiani, Santa-Maria-di-Lota, Bastia, Ville-di-Pietrabugno et San Martinu di Lota, de juillet à octobre. La première édition va coûter environ 80 000 euros : "On a envie de faire des choses, poussés par le dynamisme des communes, fait remarquer Véronique Calendini, directrice de l'office du tourisme. In Giru s'inscrit dans la dynamique territoriale impulsée depuis maintenant deux ans avec Si Stà Bè in Paese, né au cœur de la crise sanitaire. Il s'agit de mettre en avant nos villages. Avec Julien de Casabianca que nous suivons depuis longtemps, dont nous avons également pu observer le travail dans le cadre de Popularte, nous avons voulu proposer quelque chose de grandiose et spectaculaire afin que les gens regardent le patrimoine. Et surtout faire venir des visiteurs autour ces lieux."
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Au village de San Martinu di Lota, moins connu que sa partie littorale, le collage de l'artiste fait déjà lever les têtes. L'art contemporain joue alors pleinement son rôle : "La mise en valeur de ce patrimoine amène les gens à faire un trajet, un chemin, constate Marie-Hélène Padovani, mairesse de la commune. Il y a 20 000 voitures par jour qui passent à Pietranera. L'idée c'est de récupérer une partie de ce flux pour mettre en valeur la vie dans les villages."
Une œuvre de 26 mètres sur l'église Saint-Jean à Bastia
Présent pour un point presse afin d'évoquer son travail, Julien de Casabianca, connu dans l'île pour des œuvres similaires réalisés à Luri et dans le Niolu dans le cadre du festival Popularte, parle d'une réalisation "plus grande que ce que j'ai jamais fait".
L'homme originaire de Bastia fait référence au projet global, mais aussi au collage prévu début juillet sur l'église Saint-Jean, dans le centre-ville de Bastia. Une œuvre de 26 mètres de hauteur qui va représenter un ange, présent dans Le Christ au jardin des oliviers du peintre Eugène Delacroix : "J'en rêvais depuis longtemps", confie l'artiste qui détaille aussi la philosophie de son travail reconnu pour ses collages monumentaux aux États-Unis, en France, en Suisse ou encore en Allemagne. "Je travaille uniquement sur des anges. Je me promène dans le monde entier pour trouver les collages à réaliser."
Extraire des personnes des peintures classiques pour les coller dans la rue et créer un nouveau paysage contemporain. Le travail de Julien de Casabianca se décline sur l'église de Furiani avec un détail d'une peinture de Juan Antonio Escalante Le prophète Elie réveillé par un ange dans le désert. La tour génoise de Miomo est investie par l'archange Gabriel issu d'une peinture de Jacopo de Pontormo Annonciation.
Enfin, l'église de Ville-di-Pietrabugno est recouverte par un extrait d'une peinture de Guerchin Grégoire en porte-parole des âmes du purgatoire. De quoi réjouir le maire de la commune, Michel Rossi : "C'est un coup d'accélérateur à l'attractivité du territoire. Le rural fait l'objet d'un regain d'intérêt avec cette manifestation, ce qui lui permet de retrouver ses lettres de noblesse."
In Giru va continuer dans le temps sous une autre forme dès l'année prochaine et en compagnie d'un nouvel artiste. Éclairage, mapping, toutes les possibilités sont étudiées par l'office pour préserver le patrimoine, tout en participant à sa mise en valeur touristique.