Ballade sans nom
Puesia
Donne-moi les mots de tes yeux, la nuit est en train d'écrire
une ballade pourpre sur la beauté de ton visage,
la rosée scintille, tes joues sont un univers blanc
que personne n'a foulé pieds-nus sans se blesser,
touche ces mains et sens ce coeur disloqué,
et, regarde, chaud est le sang, solennels les pleurs.
Colombe ne t'envole pas au loin et mange dans ma main,
c'est du blé qui ne tue pas, c'est de l'eau pure.
Maussade la cloche sonne l'heure
où tu t'envoles de cette fenêtre entrebâillée
que j'ai ouverte pour toi, maussade le soupir
est gravé comme un mirage qui va et vient.
Ne t'envole pas au loin, et dis cette prière avec moi:
"Voilà des rayons d'une lanterne dirigés sur moi,
voilà une humble étoile scintillant pour moi seul,
voilà une fleur sauvage ouverte en mon sein,
voilà une chandelle qui vacille uniquement à cause de moi".