Journées d'études organisées par l’Université de Corse (UMR CNRS 6240 LISA / CCU) en partenariat avec le Pôle Méditerranée de l'Université Paris 8 

    Le madrigal, qui semble une des formes les plus anciennes d’alliance de musique et de poésie, n’a cessé de maintenir vivants les liens entre traditions populaires et savantes. Il s’est surtout développé en Italie de la fin du Moyen âge à l'âge baroque, mais continue à intéresser les compositeurs d’aujourd’hui, et les chantres de l'île de Corse en ont conservé une forme polyphonique rare et méconnue. Une rencontre interdisciplinaire a réuni à Corte les 21 et 22 novembre 2013 des interprètes, des ethnomusicologues et des spécialistes de littérature et de musique ancienne et contemporaine, pour interroger la complexité de cette tradition poétique et musicale, sa spécificité, ses origines, ses modes de transmission, ses possibilités de variation et d’actualisation.
    Après une première journée consacrée à des communications individuelles retraçant l'histoire des pratiques madrigalesques en les contextualisant dans le temps et l'espace, deux tables rondes ont permis d'aborder successivement la question du rapport entre langue, texte et musique, puis celle de l'interprétation du chant traditionnel. Chacune de ces deux tables rondes a été animée par des échanges entre le public et les participants.
   Pour conclure ces échanges, un concert exceptionnel réunissant trois ensembles polyphoniques masculins (Madricale, Tavagna, A Ricuccata) et un ensemble féminin (Madrigalesca) a fait entendre la richesse et la variété des traditions musicales corses. En ouverture et en clôture de ce concert, les interventions de Paulu Calzarelli, poète improvisateur, et de Patrizia Bovi, interprète de musique savante médiévale, ont offert en complément de programme un témoignage impromptu de la vitalité des traditions soutenues par le partage des savoirs.