LANGUES "MINORITAIRES", LANGUES "MINORISEES" ?

Scontri di 15.10.2013

« HAWAI’I : UNE LANGUE REVIT » ; « CYMRU, UN PEUPLE, UNE LANGUE « ; « MALTAIS OU ANGLAIS, UN CHOIX ».

 

Dernièrement, André WAKSMANN, cinéaste et réalisateur a donné une conférence remarquée dans le cadre de l’Université INTER-ÂGES de l’Università Pasquale Paoli à Corti.
C’est la première des trois conférences consacrées aux situations (dont la Corse) où depuis les années 1970, des langues longtemps « minorisées » luttent pour revivre. Le conférencier s’interroge avec son public :
Pourquoi ces années-là voient-elles la renaissance des langues minorisées dans plusieurs parties du monde souvent éloignées les unes des autres ?
Dans les années 70, à Hawai’i , au Pays de Galles ou en Corse, des langues du terroir, longtemps « minorisées » luttent pour revivre.
La langue hawaïenne, malgré un enseignement universitaire n’a plus que 200 locuteurs « naturels ».
Le Gallois est alors encore vivace dans le nord (80% de locuteurs) mais presque inexistant (1O%) à Cardiff et dans le sud industriel.
En Corse l’abandon des villages, l’émigration urbaine ou coloniale, la généralisation du français ont provoqué la régression de la pratique du corse.

QUESTIONS
Quelle est la différence entre une langue minoritaire et une langue minorisée ?
Quelle est la nature du conflit opposant la langue minorisée et la langue majoritaire dite « langue du pain » ?

Pour ce premier rendez-vous, André WAKSMAN appuie son questionnement sur trois exemples de situations que relie une problématique relevant de ce qu’il convient de nommer « diglossie » et des efforts développés par les communautés linguistiques pour se libérer du carcan de la minoration liée à certaines langues.
Le conférencier appuie sa démonstration sur trois extraits de films qu’il est allé tourner dans les situations concernées. Son propos est ici édité en deux parties :

1) Hawai’i : Le film est centré sur les Ecoles « d’immersion ». L’anglais et toutes les matières sont enseignés en hawaïen. On constate que dans ces établissements, les résultats scolaires sont supérieurs à la moyenne.
    Pays de Galles : Après une lutte acharnée, le Gallois devient langue officielle avec l’anglais. Appuyé sur le bilinguisme officiel, le Gallois devient « la langue du pain », avec une renaissance spectaculaire dans le sud et à Cardiff.

2) Malte : Dans cette île, le bilinguisme est historique, d’abord maltais/italien puis maltais/anglais. Aujourd’hui la situation linguistique est « diglossique ».
En théorie le système est parfait. La réalité est complexe car une hiérarchie sociale sépare l’anglais, langue véhiculaire mondiale et le maltais. La disparité des statuts entraîne une hiérrchie linguistiques que des efforts méritoires tentent de contrecarrer.

Au cours des prochains mois, nous aurons le plaisir de retrouver André WAKSMANN pour deux autres séances :

1) Créole de la Réunion. Film : Mi Kauz Kréol

A la Réunion tout le monde parle Créole et Français
Le Français est enseigné à l’école, le créole peu car beaucoup de parents pensent que ce n’est pas la peine puisqu’on le parle déjà, et de manière « naturelle » !
Alors pourquoi prendre la peine d’apprendre le Français en France ?
Le créole apparaît donc comme une langue orale, et souvent la langue du déficit, un idiome exclusivement familiale, voire « honteuse » si elle s’aventure dans l’espace formel.
Le caractère d’une telle situation est de marque fortement diglossique.

2) Corse. Film: BISOGNU DI TÈ
Le film a été tourné en 2006.
Quelle est la situation de la langue aujourd’hui ?
Qu’est-ce que ce film vous inspire ?
Que fait la Région pour la langue ?
Que doit-elle faire ? Que doit-on faire ?
Quelles sont les questions à approfondir ?
Quelle est la situation des langues régionales en France aujourd’hui ?